Top albums rock Année 1969
L’année 1969 a donc été une grande année pour le rock. À mon avis, c’était la dernière année de l’âge d’or du rock, car il commençait lentement à tomber en tant que genre. Bien qu’il y ait eu beaucoup de bon rock dans les années 60, c’était la dernière fois que le rock était roi, car il a lentement été éclipsé par le disco, le punk et la musique new wave.
Par conséquent, les années 1960 ont produit certains des plus grands disques de rock de tous les temps, et pourtant, la plupart de ces disques tiennent encore debout aujourd’hui, en partie grâce aux catalogues classiques qui ont été méticuleusement conservés pendant des décennies.
A Salty Dog
Abbey Road
Le dernier grand disque des Beatles, le meilleur pour beaucoup. Contre toute attente, en effet, malgré les tensions internes, la magie opère plus que jamais et les chansons de Lennon et McCartney se succèdent et s’enchaînent à merveille, tandis que Georges Harisson livre deux de ses plus belles perles : « Something » et « Here comes the sun ».
Accept No Substitute
Etroitement lié à George Harrison, Duane Allman et Eric Clapton, qui avait pour eux une estime sans bornes, le couple Delaney et Bonnie Bramlett va connaître de 1969 à 1972 (le moment de leur séparation) un énorme succès avec une formule rock typique du sud des Etats Unis, un subtil mélange de soul, de country et de gospel.
Ahead Rings Out
Mick Abrahams avait été le premier guitariste de Jethro Tull, mais cet élément blues du groupe s’en va précossément après le premier album (« This Was »). Il fonde Blodwyn Pig avec notamment le saxophoniste Jack Lancaster. « Ahead Rings Out » est une belle réussite, à mi-chemin des Bluesbreakers de John Mayall et du Colosseum de l’époque.
Mick Abrahams est très polyvalent, très inspiré, mais il est un peu moins dans ses solos.
An Electric Storm
Au départ c’est le BBC’s Radiophonic Workshop, un département « alien » de la fameuse institution, pour constituer une librairie d’effects électroniques dans le but avoué par les radios, de répondre à la vogue du tout spatial, les spoutnicks, le futurisme sublimé par toute la littérature SCI FI… Il y a cette fille, Delia Derbyshire, brillante experte en électronique qui supervise déjà les programmes pour la BBC’s…
Arthur (Or The Decline And Fall Of The British Empire)
A la même époque que les Who, les Kinks enregistrent leur propre « opéra rock » : une critique en règle acide de l’empire et de l’esprit petit bourgeois d’une certaine Angleterre. Le propos est totalement britano-britanique, mais, artistiquement, c’est l’un des très grands Kinks !
As Safe as Yesterday Is
Lorsque Steve Marriott, en 69, quitte les Small Faces qu’il avait fondé quatre ans plus tôt, il s’associe avec une autre fameux guitariste, Peter Frampton. C’est sur scène essentiellement que le boogie blues survitaminé d’Humble Pie donnera sa pleine mesure. « Natural Born Bugie », en single, sera leur seul titre à entrer dans les classements.
At Home
Bien qu’il soient hollandais, le groupe et son leader compositeur Robby Van Leeuwen ont l’oreille largement tendue vers le country-folk américain. Shocking Blue reste dans les annales pour « Venus », son hit planétaire (quelques accords simples qui font le délice de tous les gratouilleurs débutants de l’époque !)… Une pop plaisante et typiquement 60’s, qui retrouve quand même un beau crédit quand Nirvana reprend « Love Buzz » sur son premier album !
At San Quentin
L’enregistrement du concert donné à la prison de San Quentin fait suite au précédent « At Folsom Prison ». Tout aussi légendaire, il le surpasse probablement par l’émotion et l’ambiance survoltée : Cash, déchiré par la perte récente de son guitariste Luther Perkins, s’identifie comme jamais à ce public outlaw.
Basket of Light
Glokenspiel, sitar indien et contre-basse donnent à cet album une coloration particulière. Si Pentangle puise son inspiration, – et une large partie de son répertoire – dans la musique traditionnelle, le groupe a surtout une démarche progressive dont ce « Basket of Light » est pleinement représentatif… Il ne manque pas non plus d’audace avec une reprise de Phil Spector écrite pour un girls group (« Sally Go Round the Roses ») !
Bayou Country
Entre 68 et 70 Creedence va sortir 6 albums !… (celui-ci est le second). Aux antipodes des longues expérimentations sonores et psychédéliques de l’époque, le groupe de John Fogerty opte pour l’efficacité d’un country rock musclé, des chansons souvent courtes, sans articifices. Le groupe va ainsi collectionner les hits… ici le fameux « Proud Mary ».
Beck-Ola
Jeff Beck, Rod Stewart et Ron Wood, sont rejoints sur cet album époustouflant par le fameux Nicky Hopkins, pianiste emminent et légendaire des studios anglais. Jeff Beck est au sommet de sa forme avec son incomparable phrasé, plein de surprise et ravageur… un très grand disque !
Bitches Brew
Jusqu’a la fin des années 50, Miles et sa trompette marquent un certain classicisme du jazz. L’éclair de génie, la volonté de se remettre en question l’atteignent en 1969 quand la Côte Ouest et son acid rock l’attirent et l’obligent à reconsidérer ses habitudes et ses inspirations. Il change alors de musiciens. Il se rapproche de l’Afrique à travers la rythmique et l’emploi des harmonies rock, donnant ainsi à ses musiciens une immense liberté.
Black And White
Originaire du Bayou Country (Louisiane) chanté à l’époque par Creedence, Tony Joe White apparaît à la fin des années 60 comme un remarquable chanteur et un compositeur de talent qui sera très souvent repris. Elvis Presley fera un tube de l’un de ses premiers et grands classiques, « Polak Salad Annie » en 70. Dusty Springfield fera de même avec « Willie and Laura Mae Jones », et « Soul Francisco » est un hit européen.
Black Pearl
Black Pearl est un groupe à la fois garage, funky et psychédélique qu’on a parfois rapproché de MC5, bien qu’il soit originaire de Californie. Il ne lègue à l’histoire que ce seul album studio, plutôt bon et intéressant, où l’excellent chanteur Bernie B.B. Fieldings donne à entendre ce qu’aurait pu être un James Brown accompagné par un groupe de hard rock !
Blind Faith
Rencontre au sommet pour ce « super groupe » : Eric Clapton, Ginger Baker (Cream), Stevie Winwood et Ric Grech (ex-Family) !… Une formation prometteuse à l’existence trop éphémère. Reste cet album, authentique morceau de la légende, qui pointe directement sur la carrière solo de Clapton et celle de Stevie Winwood avec le groupe Traffic.
Blood, Sweat and Tears
Malgré le départ d’Al Kooper, ce second album est celui de la reconnaissance et des plus grands hits du groupe : « You’ve Made Me So Very Happy », « Smiling Phases » (une reprise de Traffic), « Spinning Wheel »… au milieu de musiciens au top, le chanteur David Clayton Thomas fait merveille.
Blue Matter
Savoy Brown est, avec Mayall, Ten Years After, Fleetwood Mac ou Chicken Shak, l’un des grands animateurs du blues boom anglais. Le groupe va proposer quelques très grands albums, comme cet excellent Blue Matter. Un remarquable chanteur, des guitares telles qu’on les aime… de l’originalité aussi, comme avec le titre d’ouverture qui simule fort bien l’effet de la locomotive !
Brave New World
Ce brillant troisième album du Steve Miller Band bénéficie d’une production très soignée, avec des nombreux effets sonores. A noter la présence au piano de Nicky Hopkins, et, sous le pseudonyme de « Paul Ramon », d’un certain Paul McCartney, ami de Steve Miller.
Bread
Formé en 1968 à Los Angeles, Bread est au départ un trio… Aux accents locaux (Byrds, Buffalo Springfield), le groupe mêle une touche mélodique très Beatles façon McCartney. Son soft-rock ciselé et délicat va connaître un gros succès populaire au début des années 70.
Canned Wheat
Superstars dans leur Canada d’origine, les Guess Who auront plus de mal à imposer une image distinctive en Europe, mais ils inscrivent de nombreux hits aux USA. Le groupe s’était constitué en 1963 autour du guitariste-chanteur Randy Bachman. Ce dernier accédera à une notoriété internationale plus importante avec le fameux Bachman-Turner Overdrive (B.T.O.)
Chicago Transit Authority
A l’époque ou Blood, Sweat and Tears partait du jazz pour opérer une fusion avec le rock, Chicago effectue le chemin inverse avec une extraordinaire réussite. Ce premier album (un double) est un monument. Il sera vendu à l’époque à plus d’un million d’exemplaires… et restera deux ans dans les classements aux USA !
Cloud Nine
Les Temptations seront un des groupes les plus repris… A partir de 1968 Robinson se met en retrait et c’est Norman Whitfield qui prend le contrôle d’une production devenue plus funk-rock et groovy, plus expérimentale au niveau des arrangements. La rythmique et le son de cet album sont étonnement en avance sur leur temps : les 9 minutes de « Runaway Child » préfigurent le R’n’B de la fin du siècle !
Comme à la radio
N’en déplaise aux animateurs ridicules qui la brocardent aujourd’hui lourdement sur les plateaux de télévision, Brigitte Fontaine est une grande dame. « Comme à la radio » est un album d’une audace incroyable… qui précède de plus de 10 années les productions expérimentales des Laurie Anderson (Madame Lou Reed !) ou Lydia Lunch… Respect !
Concerto for Group and Orchestra
A la suite des Moody blues et à l’instar de Nice et Pink Floyd, Deep Purple fait partie des groupes anglais à tenter la rencontre entre groupe rock et orchestre classique. Jon Lord est le compositeur de ce concerto bien nommé. Décrié par la rock critique de l’époque, le résultat n’est, en réalité, pas du tout mauvais. Reflet d’une époque en tous cas. En bonus sur les éditions ultérieures « Hard Road » et « Child in Time » faisaient partie du même concert.
Crosby Stills and Nash
La constitution d’un « super groupe » composé de stars au passé déjà prestigieux ne donne pas forcément un résultat à la mesure des talents individuels. Mais ici la magie opère totalement et ce premier album tutoie la perfection. L’harmonie vocale entre les trois compères est un modèle du genre, une référence absolue.
Deep Purple
A l’instar de Vanilla Fudge aux USA, Deep Purple tente à ses débuts le grand écart entre rock dur et musique classique. Ce qui peut se résumer (un peu schématiquement) à la dualité de ses principaux leaders Richie Blackmore et Jon Lord. Cet album, nettement plus convainquant que celui enregistré la même année avec grand orchestre, est la première affirmation nette du style qui fera les grandes heures du groupe.
Diana Ross Presents the Jackson 5
Poussés par leur père à monter sur scène au début des années 60, puis parrainés par Diana Ross (The Supremes), les ados de la « tribu » Jackson vont devenir la coqueluche de l’Amérique (aussi bien noire que blanche) et le nouveau groupe moteur de chez Tamla Motown. On trouve ici leur premier tube « I Want You Back ».
Doctor Dunbar’s Prescription
Batteur des albums « A Hard Road » (John Mayall), « Truth » (Jeff Beck), « Chunga’s Revenge », « The Grand Wazoo », « 200 Motels » (Frank Zappa)… Ansley Dunbar se taille l’une des plus fameuses réputations des années 60/70 avec un jeu discret et efficace. Sa discographie personnelle est relativement restreinte. Cet album est à rapprocher des Bluesbreakers ou du Fleetwood Mac des débuts. Il s’en distingue par la belle voix sombre de Victor Brox. Dunbar sera plus tard, et pour un temps, le batteur de Journey, de Jefferson Starship puis de Whitesnake.
Dusty in Memphis
Dusty Springfield est, dès le milieu des années 60, la prestigieuse alternative anglaise aux girls groups et à la pop soul du nouveau continent. Son répertoire est d’ailleurs essentiellement américain et elle sera l’une des meilleures interprêtes du tandem Goffin/King (Carole King). Parmi les nombreux tubes qui jalonnent sa carrière (et ce disque) on peut relever ici « Son of a Preacher », utilisé plus tard par Tarantino pour la B.O. de Pulp Fiction.
English Rose
Avec le premier album, « English Rose » constitue le second sommet de la grande période blues de Fleetwood Mac. Peter Green est inconstablement le maître d’oeuvre, ses titres « Black Magic Woman » (repris plus tard par Santana) et « Albatros » sont d’énormes succès et deviennent des standards du groupe.
Everybody Knows This Is Nowhere
Neil Young, avec Crazy Horse, le groupe qui va devenir son fidèle complice, trouve la formule électrique qui va caractériser nombre de ses albums. Le magistral « Cinnamon Girl » qui ouvre le disque suffirait à lui seul à en faire un indispensable, mais il n’y a même pas besoin de cela : tout le reste est très bon !
Family entertainment
Formé en 1966 autour du remarquable chanteur Roger Chapman, Family fait partie des principaux tenants du rock progressif et connaît à la fin de la décénie un succès comparable à celui de Pink Floyd. Dissolution prématurée en 1974, mais le groupe laisse cependant dans les anales quelques albums à la tonalité très originale, dont ce fameux « Entertainment ».
Five Leaves Left
Nick Drake est une figure originale et sombre du rock anglais. Après trois albums exceptionnels, totalement ignorés à l’époque, Drake se donnera la mort à 26 ans en 1974. Il devient par la suite un artiste culte et trouvera des héritiers directs dans les années 80 et 90 : Robert Smith (Cure), Tom Verlaine, Belle & Sebastian, Perry Blake, les Eels… Ce premier album à l’orchestration paisible et somptueuse est enregistré avec la complicité de ses amis de Fairport Convention.
From Elvis in Memphis
Elvis, devenu au début des années 60 crooner et chanteur de charme pour un publique adulte, fait un remarquable retour vers la fin de la décénie. Il se produit alors avec un nouveau groupe et enregistre (jusqu’en 73 où il commence à sombrer définitivement) quelques uns de ses meilleurs albums. « From Elvis in Memphis » est du nombre, qui se termine par un célèbre et superbe « In the Ghetto ».
Get Ready
Rare Earth, l’une des quelques rares formations blanches signées chez Motown, développe un solide rhythm-n-blues, souvent jazzy. Le groupe a surtout lègué à l’histoire ce très bon album, avec une reprise d’anthologie en live du « Get ready » de Smokey Robinson (Miracles)… plus de 20 mn, toute la face B du disque vinyle !
Green River
Ni meilleurs, ni moins bons les uns que les autres (c’est à dire toujours bons), les albums de Creedence se succendent à grande vitesse avec, pour les distinguer, la liste des tubes qu’ils contiennent respectivement… ici : « Green river », « Bad moon rising » et « Lodi ».
Happy Sad
Disparu à vingt-huit ans, ce chanteur californien a laissé une des oeuvres les plus passionnantes de son temps. L’album « Happy Sad », paru au printemps 1969, marque un tournant dans la carrière de l’angelot Buckley. Accompagné par les mêmes musiciens qu’à ces debuts, il opte pour des arrangements dépouillés, parfois nus au point de ne révéler que la pulsation rythmique, comme sur le très étiré « Gypsy Woman ». Chef D’Oeuvre…
Happy Trials
Quicksilver est, au côté de Jefferson Airplaine ou du Dead, une institution du rock psychédélique californien. Le groupe a connu une existence chaotique à la discographie inégale : sa préoccupation principale était la scène. Ce deuxième album est justement un live, marqué par les interventions de ses guitaristes John Cipollina et Gary Ducan.
Hey Jude
« Hey Jude » s’inscrit à la suite d’une série ininterrompue d’albums exceptionnels de Wilson Pickett depuis 1966… S’il n’est certainement pas le meilleur, un disque est à retenir également pour la grande reprise du tube des Beatles illuminée par la guitare de Duane Allman : une version devenue quasiment légendaire !
Hot Buttered Soul
Isaac Hayes est un géant (au propre comme au figuré) de la musique des années 60 et 70. Il va exercer une influence considérable sur trois décénies. Après un début de carrière comme arrangeur-producteur chez Stax, le concurent de Tamla Motown, il enregistre sous son propre nom. Son premier album en 67 est remarquable… celui-ci est un véritable monument !
Hot Rats
Hot rats a la réputation d’être « l’album-de-Zappa-qu’aiment-même-ceux-qui-n’aiment-pas-Zappa » … celui par lequel il faut commencer, et dont on ne se lasse pas par la suite ! Essentiellement des instrumentaux, parfaitement construits, alliant la vitalité à une incroyable finesse… une promenade pleine de découvertes dans l’univers foisonnant d’un des grands maîtres de la musique du XXème siècle.
Illuminations
Avec « Illuminations », Buffy Sainte-Marie réalise une étonnante prouesse artistique avec une intégration parfaite de sa voix-vibrato à l’ensemble de l’orchestration, véritable intrument parmi les autres. Le style reste très folk, mais la méthode fera école bien au delà.
In A Silent Way
Un essentiel et disque fondateur du jazz-rock !… Miles Davis, éternel défricheur qui n’a de cesse de faire évoluer le jazz depuis les années 50, s’intéresse au rock et intégre à sa palette musicale l’électricité. Pour ce disque d’anthologie, il est accompagné par trois claviers mythiques : Joe Zawinul (Weather Report), Chick Corea, Herbie Hancock, et par Tony Williams (batterie) et John McLaughlin… une véritable rencontre au sommet !
In The Court Of The Crimson King
King Crimson est l’un des tout premiers groupes du rock progessif. Au côté de Robert Frip (guitariste), Greg Lake (futur « Emerson Lake and Palmer ») à la basse et au chant. Ce disque est une franche réussite et la chanson titre, « In the court of the Crimson king », est une pièce d’anthologie inévitable de l’histoire du rock !
It’s a Beautiful Day
Sous sa mémorable pochette rétro, Le violoniste David LaFlamme et son groupe envoient une superbe carte postale musicale californienne au reste du monde. Une approche progressive qui tranche assez avec la production habituelle de la baie de San Francisco. David LaFlamme, né à Salt Lake City, était depuis 1962 sur la West Coast, où il « jamait », avant la formation de It’s a Beautlful Day, avec Janis Joplin ou Jerry Garcia.
Jimmy Cliff
L’indispensable album du pionnier historique du reggae !… Dès la première moitié des années 60, Jimmy Cliff est une star mondiale à Kingston et sa banlieue ! Il flirte avec la pop, explose et s’universalise avec les tubes que sont « Wonderful World, Beautiful People », « Many Rivers to Cross » et « Vietnam », dont Dylan dira qu’elle est la plus belle chanson jamais écrite sur la guerre.
Joe Cocker!
Le second album de Joe Cocker est tout aussi exceptionnel que le premier et les deux comptent ensemble parmi les grands moments du rock de la fin des années 60… C’est incontestablement l’âge d’or de l’artiste. Malheureusement, stress, alcool et drogues vont avoir raison de lui, le faire sombrer après la tournée « Mad Dogs » et le tenir pour quelques années bien en dessous de son formidable potentiel.
Johnny Winter
Avec ce premier album éponyme l’albinos texan expose toute sa virtuosité et son feeling à travers ses compos et reprises de grands noms du Blues (Robert Johnson, Sonny Boy Williamson, BB King…). Il est aussi à l’aise en acoustique qu’en électrique. Cet album aura pour effet d’installer la grande réputation de Johnny Winter, une réputation qui s’accentuera avec les albums suivants, faisant de lui sûrement « le plus grand Bluesman blanc ». Chroniqué par Pierre-André Bague
Joy of a Toy
Membre fondateur du premier Soft Machine avec Mike Ratledge et Robert Wyatt, Kevin Ayers le quitte assez tôt, emportant avec lui le brin de folie et de nonchalance qui fera vite défaut au groupe. Kevin Ayers est une personnalité originale dans un courant qui se prend généralement très au sérieux. Doué, il chantera en 88 « Je suis paresseux de nature, mais que puis-je y faire ? »… explication d’une belle carrière qui ne décollera pourtant jamais vraiment ?!
Kick Out The Jams
Issu de l’enfer industriel de Detroit (USA), Motor City Five, emmené par un leader théoricien révolutionnaire politisé (Rob Tyner) lance dès 68 son déluge de cris et de guitares hurlantes, s’inventant en père du hard le plus heavy ou du punk rock. Le disque est enregistré live dans des conditions déplorables, mais l’important était ailleurs… Un monument !
Laughing Cavalier
En 1969, au croisement de la pop et du progressive rock façon Procol Harum ou Moody Blues, Wallace Collection, groupe belge formé un an plus tôt, inscrit l’un des plus énormes tubes internationaux de tous les temps : « Daydream »… L’album est enregistré au Studio Abbey Road et derrière la console on retrouve Geoff Emerick, l’ingénieur du son des Beatles (« Strawberry Fields”, “Penny Lane” et les albums Revolver, Sgt. Pepper, Abbey Road)
Led Zeppelin
Dès ce premier album, Led Zeppelin fait une entrée fracassante dans l’univers du rock. Il faut dire que Jimmy Page n’est pas à proprement parlé un nouveau venu, à 23 ans il est déjà un « vieux loup de studio » et bénéficie de son expérience au sein des Yardbirds où il avait jouté avec son ami Jeff Beck… Un (le ?) disque fondateur du hard rock de toutes les années qui vont suivre.
Led Zeppelin II
Le second Led Zeppelin confirme toutes les promesses du premier. Pourtant le groupe ne jouit pas encore de la formidable popularité qui sera la sienne très bientôt. Le fameux riff de « Whole lotta love » ouvre magistralement cet excellent album.
Let It Bleed
L’énorme problème, la grave question qui se pose, retrospectivement, avec les Stones c’est savoir, de « Beggars banquet » à « Exile on main street », quel est le plus grand album de leur carrière !… La réponse à cette interrogation « existentielle » ne pouvant être que personnelle, retenons simplement que « Let it bleed » est le deuxième album du carré magique… un indispensable, comme les trois autres !
Liege and Lief
Il est quasiment impossible de faire un tri dans l’abondante discographie de Fairport, car rien n’est à jeter ! tout est bon. En gardant son identité, la formation va voir, au fil des ans, un défilé de tout ce que l’Angleterre connaît de mieux comme chanteurs/chanteuses et musiciens de folk !
Live/Dead
Ce somptueux album débute par le mythique « Dark Star », longue improvisation psychédélique de 23 minutes qui projette définitivement le Dead hors du temps. Ce morceau, élaboré selon le shéma répétitif et hypnotisant du Raga Indien, sera le morceau fétiche des fanatiques du Grateful Dead, et sera tout simplement le plus grand titre de l’ére psychédélique !
Make a Joyful Noise
Probablement le meilleur album de Mother Earth. Mais question homogénéité, le groupe s’intalle dans une curieuse position de grand écart entre rhythm-n-blues, avec renfort de choeurs et solide section de cuivres, et une musique très typiquement country (« Then I’ll Be Moving On », « I Wanna Be Your Mama Again »).
Mercator Projected
Totalement en phase avec le prog rock de son temps, East of Eden brasse à souhait les sources et styles musicaux (blues, jazz, folk, classique), laissant une large place à l’impro et l’expérimentation. Le groupe a un solide carré de fans (notamment londonnien). Mais il se sépare en 78 sans avoir jamais connu le succès commercial des King Crimson ou Jethro Tull. Ron Caines, Dave Arbus et Geoff Nicholson, les trois membres fondateurs, recommenceront à enregistrer à la fin des années 90 dans le style de leur deux premiers albums.
Monster Movie
Can va devenir, avec Amon Düül II, l’un des plus impressionnants représentants du rock allemand des années 70. Influencé par le Velvet Underground, « Monster Movie » est une sorte de « White Light/White Heat » qui se voudrait – paradoxe – à la fois plus accessible et plus expérimental. Un son garage et des ambiances qui rappellent les Doors complètent le tableau. Ultime originalité, le groupe de Cologne accueille à ses débuts un chanteur noir américain (Malcom Mooney) !
More
Musique d’un film « hippie » de Barbet Schroeder, « More » est une occasion pour le groupe d’affirmer son goût pour l’expérimentation. Compilée (et privée d’images) cette musique d’ambiance se révèle assez vite ennuyeuse… A retenir toutefois pour quelques titres, notamment le puissant « The Nile Song ». Et L’album entre quand même alors dans le top ten anglais, ce qui en dit long sur la popularité du groupe dès cette époque !
My Feeling for the Blues
Il aura contribué à diffuser le blues moderne au même titre qu’Albert King et B.B. King. Son influence sur le blues anglais, et notamment sur le jeu d’Eric Clapton, est considérable. De lui on retiendra ses instrumentaux dont le mythique « Hide Away » (qu’il aurait « emprunté » à Hound Dog Taylor… en le signant, quand même !) et surtout ses albums studio comme « My feeling for the Blues » qui donne un bon exemple de son talent, sorti seulement six ans avant sa disparition…
Nador
Il y avait eu en France les pionniers du rock-n-roll (Chaussettes Noires, Chats Sauvages, Johnny), les Yé-yé, les inventeurs d’une pop francophone (Polnareff, Nino Ferrer…), mais les Variations sont le premier authentique groupe de hard rock à gagner une audience. Ils optent le plus souvent pour la langue anglaise. Un gros son à la Led Zeppelin (qui débute à peine alors)… des héritiers directs de Cream et d’Hendrix…
Nashville Skyline
L’album de Dylan dont le morceau-titre est un instrumental !… étonnant ou bien, au contraire, significatif : Robert Zimmerman a simplement décidé de se reconstruire en faisant de la « musique ». Ce qui était amorcé avec « John Wesley Harding », ce qui était évident dans la retraite de Dylan avec le Band (« The Basement Tapes »), se concrétise avec la réalisation de cet album country, ouvert par le fameux duo avec Johnny Cash.
Neil Young
Lorsqu’il enregistre son premier album solo, Neil Young n’est pas un inconnu, même si Buffalo Springfield n’avait pas eu le succès mérité. Lassé d’une situation stagnante, il avait quitté le groupe à plusieurs reprises. Fin 68, il part définitivement. Il jam avec quelques amis, the Rockets, qu’il renommera bientôt Crazy Horse… Cet album éponyme, sans être renversant, installe la majestueuse fragilité d’un style unique. Et son titre le plus remarquable, « The Loner » (le solitaire), deviendra l’un des surnoms du chanteur.
New York Tendaberry
Avec un formidable aplomb, Laura Nyro impose ici ses silences, ses ruptures de rythmes, son piano et sa voix seule brusquement interrompus par de puissantes envolées orchestrales et de choeurs. L’album précédent restait proche des standards rhythm-n-blues et gospel, « New York Tendaberry », moins directement accessible, est austère mais sans doute plus fort. Une voix et une approche jazzy qui rappellent Joni Mitchell, une belle référence !
Oar
Bien qu’étant guitariste, Alexander « Skip » Spence fut le premier batteur de Jefferson Airplane, avant de rejoindre Moby Grape. « Oar » est son unique album solo, proche des délires musicaux de Syd Barrett. Souffrant tout comme ce dernier de maladie mentale (schizophérie dans son cas), Spence a arreté sa carrière musicale après cet album, vivant comme un sdf jusqu’à la fin de sa vie, en 1999. « Oar » reste comme l’un des albums de référence du folk-psychédélique. Chroniqué par Jérôme
Oh Happy Day
Mêlant à un genre traditionnel ses propres compositions, Edwin Hawkins surf sur la vague pop-rock pour aboutir à un gospel contemporain plein de force. Malgré une conotation religieuse permanente, il accède très vite au succès et inscrit en 1969 avec la chanson « Oh Happy Day » un hit pop universel et planétaire.
On the Threshold of a Dream
Les Moody Blues sont, à la fin des années 60, l’un des groupes les plus populaires, touchant un auditoire beaucoup plus large que les stricts adeptes de rock. De retour d’une grosse tournée américaine avec Cream, ils enregistrent ce qui reste comme l’un de leurs grands standards. Album mature, soigneusement construit, où l’influence classique est nettement mieux « digérée » qu’à l’époque de « Days Of Future Passed » (qui se présentait plutôt comme une juxtaposition de styles et de séquences).
One
Véritable phénomène américain, Three Dog Night va inscrire une suite ininterrompue de 21 hits dans le top ten et décrocher 12 disques d’or entre 1969 et 1975 (7 millions d’albums vendus en 5 ans). Ce trio vocal, toujours remarquablement accompagné, fonde son succès sur le choix imparrable des titres de son répertoire, s’appropiant ici, entre autres, Harry Nilsson, Traffic, Lennon et McCartney, The Band, Randy Newman, Tim Hardin ou Neil Young… rien que ça !
Our Mother the Mountain
En près de 30 ans de carrière, Townes Van Zandt ne décrochera aucun hit personnel (certains de ses titres le seront avec des reprises). Le chanteur mélancolique, introspectif, n’en devient pas moins un acteur historique du country folk américain, considéré par beaucoup comme l’un des plus doués de sa génération. « Our Mother the Mountain » est le second album de sa période prolifique (68/72), la suite sera plus erratique… et Van Zandt disparaîtra prématurément en 1997 à l’âge de 52 ans.
Phallus Dei
Amon Düül (puis Amon Düül II) est, avec les groupes Can ou Tangerine dream, l’un des plus fameux représentants du rock progressif allemand (Kraut Rock) de l’époque. Bien qu’il soit l’un des albums les plus connus, « Phallus dei » reste d’un accès assez difficile, il vaut mieux commencer par « Wolf city » pour découvrir le groupe.
Pickin’ Up the Pieces
en 68, un an plus tôt, à la fin des prises du « Last Time Around » de Buffalo Springfield, Richie Furay et Jim Messina se retrouvent à terminer seuls dans le studio… c’est la fin du groupe. Les deux musiciens décident de poursuivre ensemble la route et fondent Poco. Dominé par le style particulier de Furay, ce premier album fantastique impose d’emblée le groupe comme l’un des plus en vue dans son genre aux Etat-Unis.
Rare Bird
Formé en 1969, Rare Bird se distingue au départ dans la scène progressive en utilisant deux claviers et pas de guitare. Le groupe décroche rapidement un gros hit européen avec « Sympathy »… Le reste de l’album, malgré un style et son très datés, n’est pas du tout inintéressant.
Renaissance
Fondé par deux ex-Yardbirds, Keith Relf (guitare) et Jim McCarty (batterie), Renaissance s’affirme avec ce premier album comme un des tenants précosses du rock progressif. Un album « planant » avec une tonalité originale, entre rock, classique, folk et blues.
Revelation
Premier groupe historique gallois, Man occupe une place originale entre space rock (effets sonores, choeurs, bruitages) et une texture qu’on pourrait assimiler à la musique californienne de Quicksilver. « Revelation », avec parfois une emphase qui sera plus tard bien malmenée et apparaîtra dépassée dès le milieu des années 70, demeure un album essentiel et marquant de son époque.
Rivière ouvre ton lit
En Decembre 68 Johnny Hallyday investit les studios Olympics à Londres pour enregistrer ce qui allait devenir un fascinant condensé de rock-n-roll. Produit par Glyn Johns, le disque au titre éponyme est enflammé par l’effervescence du rock anglais de l’époque. L’idole se trouve alors, dans ce contexte, transcendée par les guitares et les arrangements de Jimmy Page et Steve Marriott. Et de fait, l’album ne manque pas d’évoquer les Small Faces, le « Beggars Banquet » des Stones ou les Spooky Tooth pour ces climats hantés et caverneux. S’il n’en reste qu’un… Chroniqué par Fred Weber
Rock and Roll Is Here to Stay!
La grande force de Sha Na Na est d’avoir, avant tout le monde, activé la fibre nostalique avec un style et un répertoire farouchement rétro (rock-n-roll, doo wop). Le groupe au rock festif entre dans l’histoire avec sa participation à deux albums collectifs : « Woodstock » (évidemment) puis « Grease ». Sha Na Na anime dans les années 70 son propre show télévisé aux USA… et tourne depuis aux quatre coins de la planète avec sa formule immuable, indéfectiblement tournée vers le passé glorieux des débuts du rock.
Rock and Roll Music
Après avoir joué dans la région de Detroit avec Mark Farner (futur membre de Grand Funk) le guitariste Dick Wagner créé the Frost, son premier véritable groupe. Un rock un peu commercial, mais efficace. Wagner va surtout se distinguer plus tard par ses collaborations avec Lou Reed (« rock-n-roll Animal ») et Alice Cooper (« Billion Dollar Babies » et surtout « Welcome to My Nightmare »).
Santana
A grand renfort de percussions diverses, Carlos Santana sera le maître de la fusion en tout genre (jazz, blues, latino). Ce premier album, réussi, contient notamment « Soul sacrifice », le titre enregistré sur l’album du festival de Woodstock et qui va lui assurer brusquement une notorité planétaire que le temps n’entamera pas.
Say It Loud: I’m Black and I’m Proud
L’album rassemble des titres enregistrés entre le mois d’août 67 et le mois d’octobre de l’année suivante. Après l’assassinat de Martin Luther King, en 1968, « Say It Loud » (Dis-le fort : « je suis black et fier de l’être ! ») – titre emblématique – devient un hymne et un slogan du « Black Power » et de toute la communauté noire nord-américaine.
Scott 4
Scott Walker est une sorte de Gérard Manset américain : un énigmatique, inclassable, qui trace une route originale entre rock et chanson. Après la séparation des Walker Brothers, il poursuit dans la veine baroque, exprimant son admiration pour Jacques Brel par de nombreuses reprises. Il se fait plus personnel avec ce 4ème album où une tonalité plutôt folk prend le pas sur les cordes qui soutenaient précédemment un chant de crooner à la Frank Sinatra.
Shady Grove
Nicky Hopkins, le plus légendaire des pianistes du rock (on le trouve sur de multiples sessions et notamment sur les disques des Stones de la grande époque), vient d’intégrer le Quicksilver. Il marque fortement de son empreinte cet album très réussi.
Songs for a Tailor
Jack Bruce, l’un des premiers virtuoses de la guitare basse, est aussi un remarquable compositeur. Après la séparation de Cream il ne va pas connaître la gloire médiatique de son copain Clapton, mais il va asseoir sa notoriété et gagner durablement le respect de tous. « Songs for a Taylor », avec sa tonalité originale, ses rythmiques pleines de surprises, est tout simplement une petite merveille !
Songs From A Room
Leonard Cohen devient assez rapidement l’un des chanteurs le plus populaires du moment. De ces « Songs From a Room », remarquablement produites par Bob Johnston (Simon & Garfunkel, Dylan, Johnny Cash), émane une étonnante beauté austère. Cette voix caverneuse dans l’écrin délicat d’une orchestration discrète et dépouillée est du plus bel effet… toute la force est dans les mots, le climat.
Space Oddity
Le second album de David Bowie est très hétérogène, parfois étonnement folk. C’est pourtant l’amorce du grand virage vers la succès grâce à « Space Odity », un premier tube enfin ! (l’album sera ré-édité trois ans plus tard sous le nom de cette chanson)… Les choses « sérieuses » vont alors commencer avec, notamment, le début de la collaboration avec Mick Ronson dont la fabuleuse guitare et la présence scénique vont marquer.
Spooky Two
Apparu en Angleterre à la fin des années 60, Spooky Tooth se forge assez vite une belle réputation. Sur fond de blues rock le groupe installe des climats originaux, proche de l’étrange, et s’inscrit donc aussi dans un courant progressiste. Ce bien nommé deuxième album est tout particulièrement réussi.
Ssssh
Un album très blues-rock, parfois proche du rock-n-roll, où l’on trouve notamment deux morceaux qui vont très vite devenir de véritables standards : « Good morning little school girl » et « I woke up this morning ».
Stand!
1969 est l’année de la consécration pour Sylvester Stewart et son groupe, avec un passage explosif au festival de Woodstock et la sortie de cet album mythique. Le funk-rock psychédélique fait un tabac. Sly and the Family Stone, engagé politiquement, est aussi à cette époque le grand chantre des idées pacificistes et anti-racistes.
The Age of Aquarius
Formé en 1966, the 5th Dimension trace rapidement sa voie dans un style proche des Mamas & the Papas. En 69, à l’apogée du succès, leur meddley « Aquarius/Let the Sunshine In » est porté au quatre coins de la planète par la comédie musicale hippie Hair.
The Allman Brothers Band
Avec leur cocktail blues-rock/country-music et quelques flirts jazzy, les Allman Brothers vont être un des groupes américains les plus en vue du début des années 70. Ils se distinguent notamment par la fabuleuse guitare de Duane Allman (son jeu de slide incomparable) et la voix de son frère Greg, le clavier de la formation.
The Band
Dans les années 60, le Band était surtout connu pour être le groupe qui accompagnait Dylan sur scène. Il est beaucoup plus que cela et avec ce second album il en fait une démonstration phénoménale. Des arrangements d’une simplicité (apparente) et d’une efficacité sans faille, des mélodies plaintives ou accrocheuses : dans le genre country rock, peut-être tout simplement l’album de référence… un véritable sommet !
The Charlatans
Les Charlatans – à ne pas confondre avec leurs homonymes anglais de la fin du siècle – sont les précurseurs oubliés de la scène psychédélique et de la contre-culture californiennes. Ils enregistrent tardivement et malgré de très bons titres (aux accents parfois pop ou jazz) ne parviendront pas à imposer un style à la façon des illustres Grateful Dead, Jefferson Airplane ou Buffalo Springfield.
The Marble Index
Très différent de son premier album, « The Marble Index » est pratiquement avant-gardiste. Totalement hors-norme, il ne trouvera pas vraiment de public à l’époque. Mais, comme dans le cas du Velvet Underground, il deviendra – avec ses aspects gothiques – source d’inspiration pour les générations à venir. Nico, qui reprenait jusque là les chansons des autres, signe ici l’intégralité des titres, affirmant une personnalité originale.
The Music Emporium
Durant l’hiver 67 un magazine parisien respectable et respecté titrait en couverture : « C’est quoi Psychedelic ? ». A l’époque on aurait defini le terme par la mode, le design ou la peinture… et par la musique. Quel meilleur exemple l’histoire aura-t-elle laissé que ce combo d’etudiants de Long Beach formé d’un guitariste, d’un organiste mystique et brillant, et de deux chanteuses (Dora Wahl surtout, vestale blonde ayant eu la particularité de tenir la batterie au sein de l’ensemble) ?!… Chroniqué par Fred Weber
The Soft Parade
Avec cette oeuvre ambitieuse, qui ne pouvait pratiquement pas être jouée sur scène, les Doors surprennent tout le monde en proposant une orchestration avec cordes et cuivres. Le résultat est magnifique et sert formidablement bien la poésie étrange de Morrison.
The Stooges
Originaire de Detroit, comme MC5, les Stooges moins politisés, mais sans doute plus violents encore, appartiennent à la même mythologie et vont devenir le groupe culte que l’on sait. Ce premier album, peut-être le meilleur, est produit par John Cale (Velvet Underground).
The Velvet Underground
Après le bruyant « White light », le Velvet, désormais présidé par le seul Lou Reed (qui a « poliment » viré John Cale), revient à la mélodie épurée, au charme hypnotique d’arrangements très souvent minimalistes. L’univers si particulier du groupe est là, à la fois délicat et obsédant.
Tommy
Les who ajoutent une rubrique à la catégorie des albums concept : l’opéra rock… « Tommy » est une oeuvre ambitieuse, cohérente, aboutie, le premier grand chef d’oeuvre des Who. Le son est plus acoustique que sur les précédents disques, moins sophistiqué que sur les suivants. « Tommy » est évidemment un événement majeur de l’histoire du rock !
Tonight I’m Singing Just for You
En solo, sans le Fish, Country Joe se cantonne musicalement à un country-rock plus conventionnel (de très grande qualité !). Incorrigible activiste, il ne renonce toutefois aucunement à son engagement en faveur de la paix. Il sait de quoi il parle : il a été quatre années durant enrôlé dans l’US Navy !
Town and Country
Ce deuxième album d’Humble Pie est excellent (le premier l’était aussi !). Son titre, bien choisi, définit plutôt bien la démarche du groupe à l’époque : un très subtil mélange de country-folk rural et de blues électrique urbain… une formule électro-acoustique qui fait ici merveille.
Trout Mask Replica
L’album le plus fou de l’histoire du rock !… voila comment on pourrait résumer ce délire d’une heure, composé et enregistré en huit heures. Beefheart déclame ses textes surréalistes, joue du saxo, et toute la troupe suit derrière. Produit par Zappa, le ton de l’album est très inspiré par le Free Jazz. Dès sa sortie il est acclamé par la critique. « Beefheart chante comme un loup-garou solitaire hurlant et grognant dans la nuit » dira le critique Lester Bangs !
Ummagumma
Enregistré pour partie en concert, ce double album est la première oeuvre maîtresse de l’après-Syd Barrett. Le groupe s’impose comme le premier spécialiste du rock spacial, grande originalité à l’époque. S’il débute avec la reprise d’Astronomy Domine, c’est bien un nouveau Pink Floyd qui est en train de naître, avec l’ascension de David Gilmour… Un disque de référence.
Uncle Meat
Très parlé, très free jazz, très délire… au risque d’être abusivement lapidaire, disons que les choses « sérieuses » commencent avec la fabuleuse suite « King Kong », à la plage 26 !… En fait, très expérimental, « Uncle Meat » affiche le goût de Zappa pour les musiques avant-gardistes ou contempraines, d’Igor Stravinsky à Stockhausen ou Edgar Varèse.
Valentyne Suite
Colosseum est, à l’époque, l’une des plus solides et fameuses formations de rock progressif ou de fusion (rock, blues, jazz)… Une créativité fabuleuse portée par des instrumentistes époustouflants qui ne tombent pas une seule seconde dans la démonstration… Beaucoup de superlatifs ! mais il vrai que « Valentyne suite » est l’un des meilleurs albums de la fin des années soixante… un « collector » !
Volume Two
Hugh Hopper, collaborateur de la première heure et bassiste inventif, rejoint définitivement le groupe à l’occasion de ce 2ème album. Kevin Ayers est parti avec son emphase pop. Mais la folie douce de Wyatt opère à plein, équilibrant la rigueur scientifique de Mike Ratledge. Ce volume deux se révèle plus brillant que son prédécesseur. Curiosité de l’album : un hommage appuyé à Jimi Hendrix ! (« Have You Ever Bean Green »)
Volunteers
Jefferson Airplaine livre avec « Volunteers » une véritable manifeste de la contre-culture californienne. Au niveau du sens, c’est un jalon historique, une sorte de « Never Mind The Bollocks » dans sa décénie. Avec musicalement le renfort d’une pléiade d’artistes : Nicky Hopkins (piano), Jerry Garcia du Grateful Dead, Stephen Stills et David Crosby, le groupe découvre aussi à cette occasion les possibilités du studio 16 pistes !
Wanted Dead or Alive
A la fin des années 60, Warren Zevon jouit déjà d’une belle réputation en Californie, mais dans les milieux professionnels seulement. Kim Fowley, enthousiaste, se propose d’en faire une super star. Mais les relations se tendent entre les deux musiciens lorsqu’il devient évident, au fil des sessions, que Warren ne sera jamais une idole des teenagers… Reste un album country rock de bonne facture, qui ne sera suivi de rien avant de longues années !
Wasa Wasa
Le heavy blues déjanté d’Edgar Broughton Band, son activisme politique virulent (antimilitariste, antiraciste, anti… !), détonne dans une Angleterre de la fin des années 60 plutôt tranquille. Un son taillé à la hache qu’on placerait géographiquement d’avantage du côté de Detroit et des Stooges. Le groupe connaîtra une carrière en dents de scie… mais aux dernières nouvelles il existe toujours !
What We Did On Our Holidays
Fairport Convention, légendaire groupe de folk rock anglais (équivalent des Byrds, Lovin’ Spoonfull ou Buffalo américains) sortira 4 albums en 1969 (!), dont ce monumental « What We Did On Our Holidays ». Un début très brillant pour une carrière à la longévité extraordinaire.
Willy and the Poor Boys
La voix éraillée de John Forgerty sur un rock toujours aussi solide et carré fait toujours autant d’effet… que dire de plus sur cet album, sinon qu’il contient le hit « Fortunate son » ?… en fait, c’est juste un Creedence de plus, à écouter sans modération !
With A Little Help From My Friends
Joe Cocker est définitivement une grande figure de l’histoire du rock. Chanteur-interprête écorché vif, il se distingue par ses reprises et adaptations talentueuses. On peut même parler de ré-écriture, comme dans le cas de l’incroyable nouvelle dimension qu’il donne au « With a little help » des Beatles !
Yellow Submarine
Album un peu anecdotique : la bande sonore du dessin animé du même nom (beaucoup plus intéressant, lui, comme document sur le psychédélisme de l’époque). A noter une face entière orchestrée, façon musique classique, par George Martin… plutôt gentil, mais bien joli quand même !
Yer’ Album
Le premier album du James Gang est un grand fourre-tout… ça fourmille d’idées, ça part dans tous les sens et tous les styles : les titres hard rock cotoient les arrangements de cordes, les morceaux construits succèdent à de longues jam sessions. Mais au milieu de cette décontraction totale et de cette absence de cohérence, les parties de guitare de Joe Walsh son superbes, sa voix aussi, et c’est au final l’immense potentiel du groupe du ressort.