songwriter
Any Day Now
Avec une superbe orchestration country folk rock, Joan Baez dédie cet album entièrement au répertoire de Bob Dylan. Son titre (Maintenant toujours) est équivoque, comme l’a forcément été la relation entre les deux artistes : lui, génie insaisissable et tourmenté… elle, limpide, unie et tansparente… Y a-t-il un sens caché dans le dessin de la jaquette, ces deux chanteurs en reflet ? Ce double album ne suffira de toute façon pas à tout expliquer ! Mais l’estime réciproque durera toujours.
Wanted Dead or Alive
A la fin des années 60, Warren Zevon jouit déjà d’une belle réputation en Californie, mais dans les milieux professionnels seulement. Kim Fowley, enthousiaste, se propose d’en faire une super star. Mais les relations se tendent entre les deux musiciens lorsqu’il devient évident, au fil des sessions, que Warren ne sera jamais une idole des teenagers… Reste un album country rock de bonne facture, qui ne sera suivi de rien avant de longues années !
Gather Me
Après une première production où elle se cherchait manifestement, Melanie rencontre le producteur Peter Schekeryk et commence à égrenner des albums contenant à chaque fois quelques très bons titres. Sa voix folk chaleureuse et très reconnaissable emporte assez vite une belle adhésion populaire… Issue du mouvement hippie, elle ne va guère s’en éloigner mais au contraire devenir au fil des décénies une immuable (et plaisante) icône du Flower Power.
Aquashow
Parfois comparé au Dylan de « Bonde On Blonde », Elliott Murphy s’apparente aussi à la verve lyrique d’un Lou Reed (dont il est un ami de longue date). « Aquashow » est le premier album remarquable d’une longue carrière qui le verra cotoyer Patti Smith, Phil Collins, Tom Waits ou Bruce Springsteen… Un grand songwriter sensible et attachant.
Howlin’ Wind
Héritier des Stones, de Dylan et Van Morrison, Graham Parker est un proche parent artistique de ses concitoyens Joe Jackson et Elvis Costello (également produit par Nick Lowe). Il partage avec eux une certaine colère juvénile, des textes acerbes et l’attachement aux structures musicales traditionnelles d’un rock basique. Un premier album très bon et très abouti.
Music From Big Pink
Après avoir accompagné Bob Dylan dans une tournée mondiale en 1965-1966, le Band se retire dans une maison peinte en rose (« Big Pink ») en pleine campagne, et compose les morceaux qui formeront l’un des Album les plus attendus des année 60 : « Music from Big Pink » ! L’album se démarque de la production rock de l’epoque : pas un solo de guitare, des harmonies vocales totalement libres et débridées… le succès commercial n’est pas au rendez-vous…
Starsailor
Ce nouvel LP de Tim Buckley est le plus expérimental de sa courte carrière. Très influencé par Miles Davis, John Coltrane et par le Free Jazz, Buckley torture sa voix, elle ne se détache plus, mais fusionne avec le reste, instrument parmi les autres instruments. On trouve ici la magnifique « Song To The Siren » qui sera, avec « Moulin Rouge », la seule véritable chanson du disque, les autres plages étant de longues improvisations aux climats inquiétants.
Blue
Joni Mitchell confirme avec « Blue » la révélation qu’avait été pour beaucoup la parution de son précédent album. C’est un sommet de sensibilité, d’intelligence et de finesse. L’utilisation du dulcimer est une petite originalité, elle annonce le goût pour les expérimentations qui caractérisera une bonne partie de son futur itinéraire. Steve Stills tient ici la basse, et quelques guitares avec James Taylor.
Stealers Wheel
Bien qu’il s’agisse d’un groupe, Stealers Wheel se résume essentiellement à un duo stable autour duquel les musiciens vont évoluer. Les deux piliers en question se nomment Joe Egan et Gerry Rafferty (ex-Humblebums). Sous sa pochette bien mémorisable à l’époque, ce premier album éponyme contient le hit « Stuck in the Middle ». Perçu d’abord comme une alternative anglaise des Crosby, Stills & Nash, Stealers Wheel ne confirmera pas vraiment, mais Rafferty renouera avec le succès quelques années après, en solo.
Coney Island Baby
Après la blague réussie de « Metal Machine Music », Lou Reed se retrouve ruiné et brisé… mais comme tous les grands artistes il connaitra une résurrection surprenante. Il arrive à retourner la situation en enregistrant en quelques jours, et à la surprise générale, un chef-d’oeuvre : « Coney Island Baby » ! Ce disque élégant est à la fois porteur de violence (« Kicks »), mais aussi d’une profondeur et d’une finesse éblouissante (« Coney Island Baby »). Tout peut maintenant repartir…
The Songs of Leonard Cohen
En 1966, Leonard Cohen, poète écrivain frustré de ne pas pouvoir vivre de sa passion, décide de changer de vie. Lui qui a toujours chanté et joué de la guitare, envisage pour la première fois, à 32 ans, de composer des chansons pour gagner de l’argent. Il se rend à l’East Village de New York, et enregistre ce premier LP. Ses compositions, sa voix lugubre et ses arrangements réduits à leur plus simple expression font aussitôt mouche !
John Lennon / Plastic Ono Band
Premier album, aussitôt après la séparation des Beatles. Lennon se lâche… affirmation d’une personnalité majeure. Le son sec, presque glacial, porte un contenu incisif (« God », « Working Class Hero »). Le dépouillement et la simplicité extrême rendent totalement magiques des titres comme « Love », « Look At Me » ou « My Mummy’s Dead ».