songwriter

The Freewheelin´ Bob Dylan
Avec Dylan va naître le rock pensant !… jusque-là les chansons (rock-n-roll ou premiers Beatles) ne disaient que des « banalités ». Dylan s’inscrit dans la continuité du protest song nord américain (Pete Seeger, Woody Guthrie…). Cet album a été tout d’abord un peu raillé par les adeptes du genre qui y voyaient une récupération commerciale. La chanson « Blowin’ in the wind » va devenir une sorte d’hymne pour la jeunesse des années 60.

Eli and the Thirteenth Confession
Introvertie, trop originale pour son époque – surtout pour le Festival Monterey Pop de 67 où elle se fait copieusement jeter – Laura Nyro garde le cap et affirme sa forte personnalité artistique. Une voix splendide et un style inclassable, entre rhythm-n-blues et jazz rock (Blood Sweat and Tears fera un tube de son « And When I die »)… Les titres de cet album seront repris par de très nombreux artistes.

John Phillips (John, The Wolf King of L.A.)
John Phillips est l’un des plus fameux songwriters américain des années 60. Eminence de la scène hippie californienne, il se fait connaître pour son travail au sein des Mama’s and Papa’s. Il est aussi le compositeur du célèbre « San Francisco » pour son ami Scott McKenzie. Son premier album solo, après la séparation des Mamas en 69, est plutôt bon et bien connu. Phillips y bataille en studio pour faire sonner une voix dont il n’est pas satisfait.

Really
S’il fallait un poète pour écrire un nouvel Eloge de la paresse, J.J. Cale serait sans doute le mieux qualifié. S’il fallait un musicien pour dire la poussière, le silence de midi, le verre de Southern Comfort, le rocking-chair sous la véranda, les doigts de J.J. Cale glissant sur sa grosse Martin suffiraient pour tout expliquer. Avec sa voix rauque et lointaine, ses mots qui témoignent du « Grand spectacle de l’Ouest americain », J.J. Cale, avec ce Really, nous fait poser cette question : « Pourquoi s’imposer de pénibles voyages vers Hollywood, quand on a tout, vraiment tout sous la main en possédant ce resplendissant Album ?! »

Rock-n-roll Animal
Le grand live de la première période de Lou Reed… Compromission commerciale à l’origine (la diffusion de l’ambitieux « Berlin » est un désastre et il est impératif d’en booster les ventes), la tournée rock-n-roll Animal se transforme progressivement en épopée historique. Le groupe devient incroyablement bon, avec notamment une extraordinaire osmose des guitaristes Dick Wagner et Steve Hunter.

Blonde On Blonde
Premier double album de l’histoire du rock (Dylan a beaucoup de choses à dire !), cet album est généralement considéré comme un essentiel dans la discographie de l’artiste, notamment en raison des textes. Musicalement, Dylan se tourne ici assez largement vers le blues. C’est la dernière manifestation du grand Dylan militant.

Happy Sad
Disparu à vingt-huit ans, ce chanteur californien a laissé une des oeuvres les plus passionnantes de son temps. L’album « Happy Sad », paru au printemps 1969, marque un tournant dans la carrière de l’angelot Buckley. Accompagné par les mêmes musiciens qu’à ces debuts, il opte pour des arrangements dépouillés, parfois nus au point de ne révéler que la pulsation rythmique, comme sur le très étiré « Gypsy Woman ». Chef D’Oeuvre…

John B. Sebastian
En 1968, John Sebastian refuse la proposition de quelques amis proches pour la formation de ce qui allait devenir Crosby, Stills & Nash. Il rate sans doute alors une belle occasion de marquer un peu plus l’histoire, après le gros succès de Lovin’ Spoonful. Sa notoriété va pourtant rester intacte un certain temps. Et, auréolé de son passage réussi au festival de Woodstock, il négocie très bien ce premier album solo. Il glissera par la suite dans une plus grande confidentialité… même s’il demeure en activité jusqu’à nos jours.

Graham Nash, David Crosby
La collaboration entre ce que sont peut-être les plus extrêmes contraires du « Crosby Stills Nash & Young » (le tendre mélodiste et le progressiste parfois glacial) va se révéler des plus fructueuses dès ce premier album, qui est une parfaite réussite.

I Want to See the Bright Lights Tonight
Richard Thompson, ancien guitariste du Fairport Convention, et sa femme Linda, entament leur collaboration artistique avec cet album sombre en surface et puissamment éclairé de l’intérieur. Régulièrement sélectionné des deux cotés de l’Atlantique parmi les plus beaux disques de rock jamais enregistrés, « I want to See the Bright Light Tonight » fait rentrer dans la legende l’un des guitaristes les plus doués de tous les temps !

Tim Hardin 1
Tim Hardin est un extraordinaire auteur-compositeur, doublé d’un interprète de génie… Un timbre de voix original (son chant servira sans doute de modèle à un James Taylor par exemple), des ballades folk, bluesy… Il va être repris par de très nombreux artistes. John Sebastian, l’un de ses admirateurs, participe à l’enregistrement de cet album en jouant de l’harmonica.

Songs From A Room
Leonard Cohen devient assez rapidement l’un des chanteurs le plus populaires du moment. De ces « Songs From a Room », remarquablement produites par Bob Johnston (Simon & Garfunkel, Dylan, Johnny Cash), émane une étonnante beauté austère. Cette voix caverneuse dans l’écrin délicat d’une orchestration discrète et dépouillée est du plus bel effet… toute la force est dans les mots, le climat.