songwriter
New York City (You’re a Woman)
La carrière d’Al Kooper est très anarchique et se caractérise très bien une absence totale de « plan de carrière » justement : le surdoué new yorkais navigue à l’intuition et aux coups de coeur. Mais il émaille inévitablement son parcours de petits chef-d’oeuvres… Il semble qu’un projet initial (« New York City: 6 A.M. to Midnight ») ait avorté et c’est finalement le présent album qui sort en 1971, enregistré avec deux groupes totalement distincts, à Los Angeles et à Londres.
Who Came First
Le premier album solo du guitariste et leader des Who est dédié à son mentor d’alors, le guru Meher Baba. Pete Townshend reprend ici à son compte quelques excellents titres composés pour le nouvel opéra rock, inachevé, qui avait finalement donné le fameux « Who’s Next » (Townshend produira plus tard une démo de ce qui devait être l’album original : « The Lifehouse » – 1991).
Zuma
Neil Young, sorti de sa période sombre, se fait plus accessible. C’est même presque une renaissance. Et « Zuma » est généralement considéré comme l’autre chef-d’oeuvre à posséder, avec « Harvest ». Mais à la différence de ce dernier, il revient à l’électricité (façon « Cinnamon Girl »). Cerise sur le gâteau, Neil retrouve Crosby Stills & Nash au complet (« Through My Sails »)… Si Neil Young est bien le père du grunge, c’est certainement dans un album comme « Zuma » qu’il faut en chercher l’origine.
Pleasures of the Harbor
Phil Ochs, que l’on croyait indéfectiblement lié à la forme la plus minimaliste du folk, surprend tout le monde en 67 avec la publication d’un splendide album de pop symphonique richement orchestré, parfois jazzy, et des titres qui dépassent les 8 mn !… Une tonalité mélancolique et un discours social moins direct, à chercher dans les illustrations subjectives.
Neil Young
Lorsqu’il enregistre son premier album solo, Neil Young n’est pas un inconnu, même si Buffalo Springfield n’avait pas eu le succès mérité. Lassé d’une situation stagnante, il avait quitté le groupe à plusieurs reprises. Fin 68, il part définitivement. Il jam avec quelques amis, the Rockets, qu’il renommera bientôt Crazy Horse… Cet album éponyme, sans être renversant, installe la majestueuse fragilité d’un style unique. Et son titre le plus remarquable, « The Loner » (le solitaire), deviendra l’un des surnoms du chanteur.
If You Saw Thro’ My Eyes
Ian Matthews, membre initial de la « tribu » Fairport Convention, quitte le groupe après le second album. Il forme tout d’abord Matthews Southern Comfort, mais s’en affranchit assez vite pour entamer une vraie carrière solo. « If You Saw Thro’ My Eyes » est un album remarquable, qui sera suivi de bien d’autres… Un charme discret, subtile… Une évidente éminence du folk rock anglais des années 70.
Harvest
Le chef-d’oeuvre (essentiellement) acoustique de Neil Young ! Tout est parfait ici : le son, les arrangements, les compositions, la voix… Un disque plein de finesse et de sensibilité, d’une beauté et d’une simplicité (apparente) saisissante.
Desire
Un album à la tonalité très particulière avec son violon folk omniprésent. Dylan renoue avec son engagement social : « Hurricane », le tube du disque, a pour thème l’histoire d’un boxeur noir emprisonné à tord. L’ensemble est très homogène et réussi.
David Ackles
David Ackles va tracer pendant quelques années une route discrète sans jamais rencontrer la réussite commerciale. Comparé parfois à Scott Walker, il est un artiste hors norme, à mi-chemin de Randy Newman ou Tim Buckley et de Jacques Brel. C’est un authentique songwriter et sa voix solide et grave est exemplaire. Ses albums (notamment « American Gothic ») deviendront cultes pour beaucoup, mais bien après qu’il ait mis fin à sa carrière au milieu des années 70.
Everybody Knows This Is Nowhere
Neil Young, avec Crazy Horse, le groupe qui va devenir son fidèle complice, trouve la formule électrique qui va caractériser nombre de ses albums. Le magistral « Cinnamon Girl » qui ouvre le disque suffirait à lui seul à en faire un indispensable, mais il n’y a même pas besoin de cela : tout le reste est très bon !
American Pie
Avec sa chanson-titre, inspiré par le « rêve américain » et les débuts du rock-n-roll, hit énorme (malgré ses 8’30 mn) qui propulse aussi l’album au top des classements, Don McClean fait une entrée fracassante. Effrayé par ce succès fulgurant, il refusera de chanter « American Pie » en concert pendant 20 ans ! Le titre occultera effectivement en grande partie une carrière entre folk et pop pourtant très intéressante.
Sing a Song for You
Anne Briggs, avec son étrange parcours, est une légende du folk rock britanique. La chanteuse se caractérise par le fait qu’elle ne supporte pas sa voix ! Elle est pourtant le grand modèle de Sandy Denny ou Linda Thompson, des Fairport Convention et autre Pentangle… Mais rien n’y fait, quand tous ces artistes arrivent au pic de leur popularité au début des années 70, Anne Briggs met un terme définitif à sa brève carrière.