funk
Hot Buttered Soul
Isaac Hayes est un géant (au propre comme au figuré) de la musique des années 60 et 70. Il va exercer une influence considérable sur trois décénies. Après un début de carrière comme arrangeur-producteur chez Stax, le concurent de Tamla Motown, il enregistre sous son propre nom. Son premier album en 67 est remarquable… celui-ci est un véritable monument !
In the Right Place
Produit par le fameux Allen Toussaint, le « sorcier de la Nouvelle-Orléans » et magnifiquement accompagné par les Meters, Dr. John sort, à la suite de Gumbo, un nouveau sans faute. Son jeu de piano bastringue, souvent remarquablement mis en valeur, est du plus bel effet (« Just the Same »)… un album plaisant, d’un accès infiniment aisé.
Stand!
1969 est l’année de la consécration pour Sylvester Stewart et son groupe, avec un passage explosif au festival de Woodstock et la sortie de cet album mythique. Le funk-rock psychédélique fait un tabac. Sly and the Family Stone, engagé politiquement, est aussi à cette époque le grand chantre des idées pacificistes et anti-racistes.
Head Hunters
Herbie Hancock est un clavier virtuose. « Disciple » de Miles Davis, il accompagne ses premières expériences de fusion, mais plus que ce dernier va se diversifier, intégrant progressivement à sa palette des éléments du blues, du funk, du rhythm-n-blues, de la musique électronique et du classique… Avec des artistes comme Chick Corea et Keith Jarrett, il suscite au milieu des années 70 un vif intérêt de la part du public rock et des amateurs de musique progressive.
Cloud Nine
Les Temptations seront un des groupes les plus repris… A partir de 1968 Robinson se met en retrait et c’est Norman Whitfield qui prend le contrôle d’une production devenue plus funk-rock et groovy, plus expérimentale au niveau des arrangements. La rythmique et le son de cet album sont étonnement en avance sur leur temps : les 9 minutes de « Runaway Child » préfigurent le R’n’B de la fin du siècle !
Tower of Power
Tower of Power se forge dès le début des années 70 la réputation de posséder la « meilleure section de cuivres au monde ». A la fois précise et explosive, elle est en effet à même de faire palir de jalousie un groupe comme Chicago. Malgré la qualité de ses compositions et quelques succès single, Tower of Power va surtout rester et se distinguer comme un backing group invité par de multiples artistes (Santana, Little Feat, Elton John, Aerosmith, Michelle Shocked, Toto, Bonnie Raitt, Rod Stewart…)
Sex Machine (Live!)
Après avoir proclamé l’année précédente un légendaire « Say It Loud: I’m Black And I’m Proud » (« Dis-le fort : je suis black et j’en suis fier »), le « Godfather of soul » inaugure la nouvelle décénie en récapitulant la précédente… Cet album live s’ouvre cependant avec un inédit de taille qui fera date, le fameux « Get Up I Feel Like Being A Sex Machine » !
Innervisions
Un an après « Talking book », nouvel album d’exception dans l’impressionnante carrière de Stevie Wonder. Il n’a que 23 ans lorsque sort ce chef-d’oeuvre ! Il sort au passage la soul music de la prose sirupeuse en s’y faisant l’écho de préoccupations sociales fortes : ghetto, spiritualité, drogue… tout cela dans un écrin musical lumineux.
Curtis
Ce premier album solo de Curtis Mayfield est un chef d’oeuvre absolu, surtout dans son genre (soul, funk). Avec déjà une impressionnante carrière derrière lui (compositeur, chanteur, producteur) Curtis Mayfield s’affirme, aux côtés de Marvin gaye ou Stevie Wonder, comme l’un des plus grands noms de la soul.
Rejuvenation
Les Meters (qui deviendront plus tard Neville Brothers), fine fleur des musiciens de la Nouvelle Orleans dès le milieu des années 60, sont l’un des plus fameux groupes de funk américain. Ils se spécialsent plutôt dans la musique instrumentale. Certes moins médiatques à l’époque, ils n’ont par ailleurs rien à envier aux monstres du genre que sont les James Brown ou Sly Stone.
Them Changes
Batteur sans faille, Buddy Miles est aussi un artiste complet doté d’une voix remarquable. Qu’il s’agisse de covers (une reprise étonnamment soul de Neil Young) ou de compositions personnelles, tout ici est réalisé à la perfection… la production de Steve Cropper n’y est bien sûr pas étrangère. Un petit bijou funk-rock à classer dans les meilleurs albums de cette année-là !
Inspiration Information
« Inspiration Information » fait partie des chef-d’oeuvres sortis dans l’indifférence générale et trop vite oubliés. Oublié sans doute parce que Shuggie, jeune prodige multi-instrumentiste, fils de la légende du rhythm-n-blues Johnny Otis, va mettre mystérieusement ici un terme à sa carrière discographie. Cette superbe production, entre pop tranquille et soul funky, est l’une des premières à faire un usage probant des boîtes à rythme.