expérimental

Absolutely Free
Second album et seconde pièce maîtresse d’un oeuvre qui ne ressemble à rien de connu dans l’univers rock de l’époque, le bien-nommé “Absolutely Free” confirme une démarche intellectuelle foisonnante et forte. Zappa débusque la bêtise humaine jusque dans ses derniers retranchements. Musicalement, capable de tout, il saute d’un genre à l’autre avec une aisance déconcertante… Des titres déstructurés qui rendent l’ensemble d’un accès plutôt difficile.

Obsolete
Avec ce monument post-soixante-huitard, Dashiell Hedayat, grand agitateur culturel, marque la scène parisienne et bien au delà. Ecrivain, traducteur de Dylan et Tolkien, il persuade les musiciens de Gong d’entrer dans son délire. Mémorable ! “Chrysler” (rose) gagne même un auditoire plus large que le cercle des initiés. Le coupable se rendra célèbre plus tard comme auteur à succès sous son vrai nom, Jack-Alain Léger.

Cauldron
Si Throbbing Gristle est l’ancêtre de la musique industrielle, Fifty Foot Hose est l’ancêtre de Throbbing Gristle !… “Cauldron” est un album à part, expérimental, souvent électronique (avec les moyens de l’époque), parfois jazzy ou flirtant avec la pop… Une originalité de la scène psyché californienne, à rapprocher de The United States of America. Inconnu du grand nombre, mais avec un carré de fans inconditionnels, Fifty Foot Hose (officiellement dissous en 1970) sera redécouvert dans les années 90.

Ege Bamyasi
L’influence de Can va être considérable, sur Depeche Mode, Sonic Youth, Massive Attack… Le groupe anticipe aussi souvent l’ambient et même la techno. Si une telle prouesse est possible c’est que le Can est capable de tout (jeu de mot à part !), même de décrocher un tube, comme ici avec “Spoon” !… Electronique, jazz, pop ou funky, la richesse de la palette est considérable ! Plus condensé et (peut-être) plus accessible que “Tago Mago”, cet album est un nouveau chef-d’oeuvre hypnotique et intemporel.

A Saucerful of Secrets
Pink Floyd explore l’étrange mais la magie baroque et débridée du premier album a un peu disparu. Syd Barrett, en lutte contre la dépression et la maladie mentale, doit quitter le groupe. David Gilmour arrive en renfort. Pink Floyd se cherche évidemment et cela donne un album de qualité assez inégale.

Future Days
“Future Days”, très homogène, renoue avec un univers atmosphérique et space rock relativement en vogue à l’époque. Comme toujours, les compositions du groupe sont magnifiquement soutenues par la batterie de Jaki Liebezeit (dont le bassiste Holger Czukay dira plus tard “C’est pour remplacer des gens comme lui qu’on a inventé la boîte à rythme” !). Plutôt discret ici, c’est aussi le dernier album avec le remarquable chanteur Damo Suzuki qui va quitter le groupe.

Silver Apples
Le phénomène allait se répandre rapidement au début des 60’s, l’impact de L’Ircam et de Pierre Schaeffer, considéré comme un maître à penser par une partie de la faune pop en mal d’exploration. Les gens utilisaient déjà outrageusement le theremin. Les prémisses de la musique industrielle evidemment… La musique pratiquée d’une façon “aléatoire” dans les préceptes de John Cage. La rupture selon l’évolution technologique. Chroniqué par Fred Weber

No Pussyfooting
Brian Eno vient de quitter Roxy Music pour développer ses projets personnels. Il travaille sur son premier album solo. King Crimson va entrer en sommeil prolongé (jusqu’en 1981 !), Robert Fripp a donc aussi de la disponibilité… Les deux artistes, férus d’expérimentation, se retrouvent naturellement et matérialisent une première apparition de l’ambient, le style cher à Brian Eno.

Volume One
Soft Machine est l’un des premiers tenants de ce qu’on appellera la scène de Canterbury, emplacement géographique (évidemment !) et courant progressiste où l’on retrouvera Caravan notamment. La formation originale comprend Mike Ratledge (Claviers), Kevin Ayers (guitares) et Robert Wyatt (batterie, chant). En déstructurant totalement les formes du rock, Soft Machine est, avec Syd Barrett et Pink Floyd, le grand innovateur du moment.

Meet The Residents
Curiosité et folie avant-gardiste, les Residents vont dérouler une impressionnante discographie (où tout n’est pas très audible !) sur quatre décénies. On les rapproche le plus souvent de Captain Beefheart et Frank Zappa, mais ils sont aussi héritiers de la musique expérimentale de John Cage. Originalité parmi d’autes : les membres du groupes cachent leur identité sous de grands chapeaux et derrière des déguisements loufoques.

The United States of America
Album légendaire du psychédélisme, cette unique production de United States of America fait partie des plus révolutionnaires de la seconde moitié des années 60. Joe Byrd, interpelé par la musique expérimentale d’avant-garde, fonde le groupe en 1967 à l’Université de Californie (UCLA) où il est professeur assistant en musicologie. Il quitte rapidement ce poste pour se consacrer à plein temps à la création… Après la séparation de U.S.A., il formera Joe Byrd and the Field Hippies, dans la même lignée mais avec un retentissement moindre.

Another green world
La carrière solo de Brian Eno, l’ex monsieur synthé de Roxy Music, est des plus intéressantes ! Inventeur du style “ambient” qu’il n’aura de cesse de faire évoluer (cf. “Music for airports”), il enregistre également des albums chantés d’une très grande originalité, tel cet “Another green world” d’une qualité tout à fait exceptionnelle. A noter ici la complicité de son ami Robert Fripp (King Crimson) à la guitare.