Top albums rock 1970

…To Be Continued
To Be Persisted est un excellent album de soul. Isaac Hayes flirte parfois avec le jazz, mais crée surtout une atmosphère sensuelle pas comme les autres, tout en jouant sur des climats différents. C’était aussi l’un des premiers disques de rap jamais réalisés, et la voix de Hayes a définitivement jeté les bases de ce genre.

12 Songs
Au début des années 1970, Randy Newman avec Harry Nilsson, sont parmis les plus grands écrivans musicaux pop américain.
« 12 Songs » sont toutes des chansons plutôt calmes. L’album a été enregistré avec une poignée d’amis, dont Ry Cooder, Gene Parsons et Jim Gordon.

A Beard of Stars
Steve Took vient de partir, remplacé par Mickey Finn… Mais le changement principal c’est que Marc Bolan électrifie sa guitare : si les trois premiers albums peuvent apparaître comme du T. Rex unplugged, « A Beard of Stars » se rapproche du son à venir. L’ensemble reste tout de même farouchement expérimental. La voix, les mélodies accrocheuses sont là, mais Bolan n’a pas encore atteint le dépouillement orchestral et la simplicité (l’évidence ?) des chansons qui feront le succès considérable de T. Rex.

ABC
Les Jackson 5 entament une impressionnante série de tubes « The Love You Save », « ABC »… La voix enfantine de Michael (12 ans) et la joyeuse ambiance juvénile font sensation. Le groupe devient l’une des affaires commerciales les plus intéressantes de la production discographique américaine du début de la décénie !

Abraxas
Ce deuxième album confirme toutes les promesses du premier. Il n’a pas pris une seule ride en plus de trente ans et le sentimental « Samba Pa Ti » (le slow qui tue !), par exemple, continue à faire les belles heures des radios FM (façon « nostalgie » tout de même !).

Absolutely Live
Beaucoup plus qu’un concert, une véritable cérémonie sous la houlette du grand prêtre Jim Morrison ! Le fabuleux « When the music’s over » (et son mythique « we want the world and we want it now » !) est sans doute l’un des plus grand live jamais gravé dans du vinyl !

Acte II
A la charnière des années 60/70, Martin Circus est avec Triangle le grand popularisateur d’un rock français et francophone. La tonalité de départ est progressive et jazz rock. Premier gros tube, « Je m’éclate au Sénégal » est à l’époque censuré par certaines radios (ce qui prête à sourire aujourd’hui).
Le groupe optera assez vite pour une carrière d’amuseurs public « variétés » (hors sujet ici, mais un registre qu’il est aussi permis d’apprécier !).
L’édition bonus de « Acte II » intégre les deux premiers 45trs « Tout tremblant de fièvre » et « Le matin des magiciens » qui ouvraient dès 1969 la voie à un groupe comme Ange.

Affinity
Un must de la pop anglaise du début des années 70.
AFFINITY n’a enregistré qu’un seul album studio sur lequel le groupe fait preuve d’une rare maîtrise : pas de morceaux de bravoure, pas de technique ennuyeuse ou d’approximations.
Si vous voulez entendre une version remastérisée de 71, vous devez acheter la version LP.
Le groupe avec le code barre « groovy » à l’anglaise. Un must sur les dance-floors de l’Ad Lib et du Speakeasy en 68 ou dans les ballrooms de banlieues… Couleurs d’hiver à la Driscoll/Trinity , soul music pour défilés Mary Quant, reprise Dylan sur impro jazzy pour faire chic… Les DJ maintenant trouve ça terrible, imaginez à l’èpoque la banalitée de la démarche et le peu de buzz enclanché.

After the Gold Rush
Les guitares acoustiques sonnent comme si Neil jouait dans votre chambre. C’est tout ce qu’il sait faire : de belles ballades de guitare émouvantes sans mièvrerie, des morceaux de piano grandioses, la simplicité totale de certains morceaux
Deuxième grand disque solo de Neil Young après l’expérience « Crosby, Stills & Nash »…. Album sombre et réaliste : la belle utopie « flower power » a fait long feu. « After the Gold Rush », à la beauté aigre-douce, annonce par ses climats essentiellement acoustiques le chef-d’oeuvre à venir que sera « Harvest ».

All Things Must Pass
L’année de la séparation des Beatles, George le mystique et le discret, sort ce triple album. Il est ici entouré, entre autres, de Bob Dylan, Eric Clapton et Ringo Star. Sans parler des tubes que sont « What is life » ou « My sweet lord » ce disque, produit par Phil Spector et à la tonalité plutôt folk, est tout à fait excellent.

Alone Together
Traffic se sépare une première fois après son fameux album de 1968. Lorsque le groupe se reformera en 70, ce sera sans Dave Mason qui entame alors une carrière solo. Fin guitariste, il confirme aussi avec ce premier album le talent de compositeur, mi-folk mi-groovie (cf. « You can all join in » ou le célèbre « Feelin’ alright »), qu’il avait déjà montré avec le groupe.

American Beauty
Peut-être le meilleur album du Grateful Dead avec « Workingman’s dead » (mais ce dernier est un joyau à part, dont le son très acoustique n’est pas vraiment représentatif de la production habituel du groupe). On trouve ici, notamment, l’un des morceaux les plus populaires « Truckin' »… mais tout, vraiment, est très bon !

American Woman
« American Woman » est le plus gros succès commercial des Guess Who. Mais l’album de la consécration sera aussi le dernier avec la formation d’origine, puisque Randy Bachman quitte le groupe tandis que la chanson-titre est encore n°1 des charts. Pour la petite histoire, ce tube, « American Woman », est né sur scène lors d’une improvisation où le chant plagiait Robert Plant joutant avec la guitare fuzz caractéristique de Bachman !

As Your Mind Flies By
Pour le grand public, Rare Bird va rester définitivement le groupe du seul « Sympathy ». Les amateur de prog rock, eux, se sont intéressés à l’époque à « As Your Mind Flies By », plus abouti et homogène que le premier album, dans un style proche de Procol Harum. Des changements de musiciens vont entraîner ensuite un glissement vers un style plus folk rock… un autre groupe quasiment !

Atom Heart Mother
Pink Floyd s’est remis du départ de Syd Barrett. David Gilmour a définitivement trouvé sa place et préside à la destinée du groupe au côté de Roger Waters. « Atom heart mother», composition puissante et majestueuse (plus de 23 mn), est une belle réussite dans le domaine du rock symphonique. A l’opposé, le dépouillement extrême de « If » est également du plus bel effet…

Atomic Roooster
Formé par l’organiste Vincent Crane, avec Nick Graham à la basse et Carl Palmer à la batterie, Atomic Rooster appartient à l’époque héroïque du rock progressif. Un premier album ambitieux et diversifié. Mais la formation va subir aussitôt après un séïsme avec le départ de Nick Graham et celui de Carl Palmer… qui s’en va rejoindre ELP ! (note : le 3ème « o » dans le titre n’est pas une erreur de frappe, c’est bien le nom donné à cet album !)

Back in the USA
Avec une production beaucoup plus soignée que le premier album, « Back in the USA » installe définitivement le mythe. Les guitares (Wayne Kramer et Fred « Sonic » Smith, le futur époux de Patti Smith) sont omniprésentes, riffs et solos croisés… L’album, parfaitement réussi, est ouvertement « rock-n-roll », Il débute avec une reprise de Little Richard et se termine avec la chanson-titre, de Chuck Berry.

Banana Moon
Daevid Allen, australien installé en Angleterre, est une personnalité originale de la « scène de Canterbury ». Il est d’abord membre de Soft Machine, puis fonde Gong en France. Il enregistre ce premier album solo avec des membres du groupe et une poignée d’amis, dont Robert Wyatt… Un disque avec quelques excentricités, évidemment apparenté au fameux « Camembert Electrique » qui sortira peu de temps après…

Band of Gypsys
Un concert du nouvel-an dans la nuit du 31 décembre 69… Hendrix, sans l’Experience, est ici accompagné de deux musiciens noirs, Billy Cox à la basse et Buddy Miles à la batterie (il jouait déjà sur « Electric Lady Land »). Le résultat, plus soul qu’à l’accoutumée, est prodigieux… Un live d’anthologie.

Barrett
Le second album de Syd Barrett est d’autant plus élaboré que l’intéressé s’éloigne du monde réel et s’enfonce dans une incapacité de plus en plus grande à participer. David Gilmour et Rick Wrigth travaillent sans lui, récupérant les idées et les prises qui peuvent l’être. Les arrangements sont propres mais insipides, à cent lieues de la folie du maître. A considérer comme un document… un peu triste… mais on en a si peu sur ce génie hors norme !

Black Sabbath
Black Sabbath est un phénomène. Plutôt considéré au départ comme un parent pauvre du hard rock (face aux très « respectables » Led Zeppelin ou Deep Purple), le groupe va pourtant poser, plus que tout autre, les bases du heavy metal. L’évocation des sciences occultes et de la magie noire fera plus tard partie des grands classiques du genre. Ce premier album est enregistré en deux jours seulement, pour une poignée de livres sterling.

Bridge over troubled water
Evidemment il y a quelques tubes un peu « people » (« El condor pasa », « Cecilia »)… évidemment ça ressemble plus à une compilation qu’à un album concept… Mais c’est quand même du grand art, avec de très belles choses… il y a « The boxer »… et puis la seule et fabuleuse chanson-titre suffirait à justifier l’achat de ce disque, à en faire un indispensable !

Build Up
Ce disque, juste aprés son premier clash avec Os Mutantes ex-O’Seis, ce groupe tuant découvert par Ronnie Von, (le Jim Morrisson brésilien et aussi talentueux, également petit ami de miss Rita), ce disque donc, en 1970, son premier en solo est le meilleur sans ambiguité aucune… Chroniqué par Fred Weber

Cactus
Le groupe américain Cactus est une sorte de parenthèse, un accident de l’histoire. Au sortir de Vanilla Fudge, Tim Bogert et Carmine Appice envisagent de former un super groupe avec Jeff Beck et Rod Stewart. Mais le pont magique entre USA et Angleterre s’écroule lorsque Jeff Beck se plante en moto; Rod Stewart rejoint les Faces. Jim McCarty, ex-guitariste de Mitch Ryder, et Rusty Day sont engagés en remplacement… Suit ce premier album excellent !

Ceremony
A l’aube des années 70 le rock se cherchait encore (ou n’avait pas encore compris qu’il s’était déjà trouvé, ce qui revient au même !). L’audace et l’expérimentation avait, en tous cas, droit de citer. Ainsi, la rencontre et la collaboration d’un groupe rock et de Pierre Henry, s’attachant à la mise en forme d’une lithurgie catholique, n’avait strictement rien d’incongru !… Le résultat a pu séduire ou ennuyer, le document (historique ?) demeure digne d’intérêt et vaut certainement le détour.

Chicago II
Chicago, c’est une fabuleuse équipe de musiciens, compositeurs et chanteurs, avec notamment Peter Cetera (basse), Terry Kath (guitare), Robert Lamm (claviers) et James Pankow (trombone) qui prend ici une part considérable au niveau de l’écriture… Ce deuxième album, où figure d’étonnantes plages classiques, est un nouveau sommet.

Climbing!
Si Mountain n’a pas laissé de trace indélébile, le groupe n’en figure pas moins pour autant dans les pionniers du hard rock et jouissait au début des années soixante dix d’une belle notoriété. Il se distinguait surtout pas son excellent guitariste Leslie West, un géant de 120 kg entre les mains duquel une Gibson paraissait être un fragile jouet d’enfant !

Close to You
Richard et Karen Carpenter (le frère et la soeur) sont parmi les artistes pop et soft rock les plus populaires des années 70, au cours desquelles ils vont aligner les tubes planétaires comme « Close to You » (une chanson du fameux Burt Bacharach). La voix limpide de Karen et les arrangements de Richard sont les vecteurs du succès. La santé de Karen va progressivement décliner et elle disparaît en 1983. Son frère se consacrera alors essentiellement à la production.

Cosmo´s Factory
Toujours aussi loin des préoccupations métaphysiques et expérimentales du flower power ambiant, Creedence propose sont rock carré, léguant au passage à l’histoire d’incournables pièce d’anthologie comme « Wholl stop the rain » et surtout le fameux « Up around the bend ».

Cricklewood Green
« Cricklewood Green » est souvent cité comme étant le meilleur album de Ten Years After. Il fait, en tous cas, partie des grands classiques du groupe et contient son plus gros hit, « Love like a man », dont le single propose une version plus courte que celle présente ici.

Curtis
Ce premier album solo de Curtis Mayfield est un chef d’oeuvre absolu, surtout dans son genre (soul, funk). Avec déjà une impressionnante carrière derrière lui (compositeur, chanteur, producteur) Curtis Mayfield s’affirme, aux côtés de Marvin gaye ou Stevie Wonder, comme l’un des plus grands noms de la soul.

Death Walks Behind You
Malgré les changements de personnel, Atomic Rooster glisse aisément ce 2ème album entre Emerson Lake and Palmer et Deep Purple. Mais il manquera toujours au groupe ce petit rien, cette étincelle de vie, qui créé les légendes : est-ce l’exhubérence des premiers ? le tape à l’oeil des seconds ?… « Death Walks Behind You » est probablement le sommet d’une carrière qui montre déjà ses limites. Le groupe disparaîtra au début des années 80. Et malheureusement Vincent Crane se donnera la mort en 1989.

Deep Purple in Rock
Sous l’influence de son organiste John Lord, Deep Purple avait commencé par des essais plutôt décevants de fusion entre rock et musique classique. Le groupe trouve ici sa véritable identité et inscrit définitivement, au côté de Led Zeppelin, l’une des grandes pages du hard rock de l’époque, avec notamment les titres mythiques « Speed king » et « Child in time » (auxquels il faut ajouter le single « Black Night » sorti à la même époque, présent sur les éditions bonus).

Déjà Vu
Neil Young, ex-complice de Steve Stills au sein du Buffalo Springfield, a rejoint le trio… Evidemment, on reconnaît très bien le style de chacun et il facile d’attribuer la paternité des chansons à chacun des membres du groupe. Ca ressemble peut-être un peu à une compilation… pas grave : c’est une compilation de rêve, un album exceptionnel !

Egg
Dave Stewart (à ne pas confondre avec Dave A. Stewart d’Eurythmics) est une éminence de la « scène de Canterbury ». En 1967, il forme avec son copain d’école Steve Hillage le groupe « Uriel », qui prend le nom de « Egg » après le départ d’Hillage. Moins spectaculaire qu’Emerson Lake and Palmer le groupe est tout à fait du même calibre, mais ne s’impose pas vraiment. Stewart sera, peu de temps après, le clavier de deux autres groupes historiques : Hatfield and the North et National Health.

Elton John
Capable de composer et de jouer dans tous les styles, Elton John va devenir, en terme de ventes, la plus énorme pop star des années 70. Il entame une collaboration avec son fidèle parolier Bernie Taupin (rencontré sur petite annonce). « Your Song » est son premier hit majeur. John Lennon, qui va devenir très ami avec lui, ironise à l’époque « Génial ! C’est la première fois qu’il se passe quelque chose depuis les Beatles » !!

Emerson Lake and Palmer
La solide formation musicale classique de Keith Ermerson y est bien sûr pour beaucoup, mais ELP est « le » groupe de classic-rock par excellence. Un trio d’instrumentistes virtuoses qui, dès ce premier album atteint les plus hauts sommets du genre.

Entrance
Le frère cadet de Johnny Winter… Solide bluesman comme ce dernier, il va d’avantage se diversifier et ses flirts avec le jazz sont déjà très sensibles sur ce premier album solo. Edgar Winter est un remarquable compositeur. Excellent chanteur, multi-instrumentiste, il se distingue notamment au sax et aux claviers. Bref, dans l’épopée du rock… largement de quoi se faire un prénom !

Eric Clapton
Eric Clapton enregistre son premier album solo dans la foulée de la tournée qu’il vient d’effectuer avec Delaney & Bonnie. Il utilise les mêmes musiciens et Delaney co-signe la plupart des titres. L’ensemble est très influencé par le rhythm-n-blues et manque certainement un peu de personnalité. Mais la fameuse version de « After Midnight » de J. J. Cale laisse augurer – entre autre – du style talentueux qui s’affirmera bientôt.

Fire and Water
Sans parler du succès phénoménal et planétaire du hit « All Right Now », « Fire and Water » est un album remarquable dans son ensemble. A l’époque du grand glissement « artistique » vers la complexification extrême, Free propose avec force ses titres lourds et dépouillés. Si le rock des années 70 en était resté là, il y a fort à parier que la grande colère punk n’aurait pas existé ! Du coup cet album garde une belle modernité… à déguster entre un Joy Division et un White Stripes !

Five Bridges
Keith Emerson s’est forgé, dès le départ, avec The Nice une réputation de « Jimi Hendrix des claviers ». Spectaculaire, il bouscule en effet ses instruments (plantant même des couteaux entre les touches !)… S’ils présentent un intérêt historique certain, les albums du groupe ont plutôt mal vieilli, mais celui-ci s’approche déjà beaucoup de ce que fera Emerson avec ELP. Nice se sépare l’année de la sortie de ce disque.

Fotheringay
Groupe à la carrière éclair (un an d’existence seulement), Fotheringay est formé autour de Sandy Denny, chanteuse de Fairport Convention, dont la voix n’est pas sans rappeler celle de Joan Baez. Un seul album, très réussi, véritable fleuron du folk anglais.

Fun House
Avec ce deuxième et ultime album, les Stooges, punks bien avant l’heure, assènent une nouvelle fois leur rock brûlant et dévastateur. Un grand disque « tripal »… tribal aussi, si vous préférez ! Iggy Pop reprendra le flambeau peu de temps après, mais les Stooges appartiennent définitivement à la grande histoire du rock !

Future Blues
Dernier album avec Alan Wilson, « Future Blues » est aussi probablement le meilleur de Canned Heat. Il présente le groupe au sommet de sa forme avec une palette assez largement diversifiée de ses styles. Wilson meurt au mois de septembre de cette année, dans des circonstances non élucidées, mais probablement liées à la drogue. Bob Hite tentera de maintenir le navire à flot, avant de disparaître lui aussi, juste avant un concert, en 1981. Le groupe existe cependant toujours, avec le batteur « Fito » de la Parra comme seul membre original.

Gasoline Alley
Rod Stewart, qui est déjà bien connu avec les Faces dont il est encore le chanteur et depuis sa participation à la première mouture du Jeff Beck Group, entame sa carrière solo au début des années 70. Plutôt interprète à la base, il va se révéler avec le temps très honnête compositeur. Avec son incomparable voix éraillée et ses facéties, il va devenir une rock star de premier plan des quelques décénies à venir.

Get Yer Ya-Ya’s Out! (Live)
Les Stones de la grande époque c’est aussi bien sûr les Stones en concert ! Comme les Beatles en 1966 ils avaient arrêté la scène, temporairement fort heureusement ! « Get Yer Ya-Ya’s Out! », enregistré pendant une tournée américaine, est l’un des live historiques du rock. Le groupe exploite le matériel de « Beggars Banquet » et « Let It Bleed »… et la guitare lead de Mick Taylor est un plus indéniable !

Getting to This
Le second album de Blodwyn Pig exploite et développe le filon de « Ahead Rings Out ». Le groupe s’éloigne un peu de jazz au profit du blues et du rock progressif (avec l’adjonction des claviers de Graham Waller). Mick Abrahams assume le gros des compositions, mais John Lancaster signe à lui seul la splendide suite « San Francisco Sketches ». Bien que cet album se classe, comme le premier, dans le top ten anglais, Blodwyn Pig va se séparer. Il réapparaîtra épisodiquement plus tard, et jusqu’à nos jours, fort d’une notoriété à peine écornée.

Glass Harp
Tandis qu’il n’est encore qu’une gloire locale, Glass Harp commence à assurer les premières parties de groupes comme Traffic, Yes, les Kinks, Humble Pie, Alice Cooper, Ted Nugent ou Grand Funk. Trois excellents compositeurs et chanteurs, et un guitariste virtuose au phrasé original, Phil Keaggy… Laminé par des problèmes de dépendance à la drogue, le power trio disparaîtra en 73 après trois bons albums.

Grand Funk
Grand Funk a surtout marqué l’histoire du hard rock et le début des années 70 avec des concerts au volume sonore démentiel. Le groupe jouit par ailleurs d’une grosse promotion et les disques du trio se vendent effectivement aux USA comme des petits pains !

Gypsy
Curiosité – et légendaire pour les nostalgiques de la fin des années 60 – le fameux premier album du groupe Gypsy est devenu un collector. Emmené par le guitariste Enrico Rosenbaum et l’organiste James « Owl » Walsh, Gypsy est influencé par le rock progressif anglais, mais garde une coloration délicieusement californienne et des accents plutôt jazzy… un mélange subtil et raffiné, un régal !

H to He, Who Am the Only One
Van der Graaf, groupe anglais formé autour de Peter Hammill (chant, guitare, piano) et du saxophoniste Dave Jackson, a connu en son temps un beau succès d’estime. Originale et sombre la formation construit son propre univers fantomatique. Ses quatre premiers albums, notamment, sont des pièces maîtresses du rock progressif du début de la décénie… Rétrospectivement, largement au niveau et aussi intéressant qu’un Genesis !

His Band and the Street Choir
Après les ambitieux sommets artistiques que constituent « Astral Weeks » et « Moondance », Van Morrison revient à la simplicité et à ses premières sources, le rhythm-n-blues notamment, avec une musique plus musclée. Mais, dans son genre, « His Band and the Street Choir » est aussi un album d’une qualité exceptionnelle.

Hot Tuna
Jefferson Airplane ne se résumait pas à son seul duo leader Paul Kantner/Grace Slick… Jorma Kaukonen et Jack Casidy (plus Marty Balin qui quittera ensuite le groupe) optent avec Hot Tuna pour une retour au répertoire et à la musique traditionnelle. Ce premier album est un live tranquille et très blues acoustique.

Idlewild South
Pour définir un bon album live on dit parfois qu’il atteint quasiment la perfection du studio… pour « Idlewild South » c’est tout l’inverse, il convient de retourner la formule : ces types jouent en studio avec une pêche incroyable, on les croierait portés par un stade ! Les duos de guitares sont ciselés au millimètre, les breaks saisissants de précision. Le son est à la fois pur et brut… le meilleur album studio des Allman Brothers (parce qu’aussi bon qu’un live) ?!

If I Could Do It All Over Again, I´d Do It All Over You
Caravan s’affirme comme l’un des plus fameux groupes de rock progressif, principal animateur de la « scène de Canterbury »(un courant jazzy post-psychédélique). Cet album (avec « In the land of grey and pink ») est généralement considéré comme un sommet… le mélange subtile de folk et de jazz-rock donne le ton très caractéristique du groupe…

In & Out of Focus
Par le style, Focus pourrait être présenté comme le pendant néerlandais de Jethro Tull, mais seulement si l’on ne considère que le single à succès extrait de ce premier album, « House of the King ». Le groupe se distingue notamment par les compositions de Thijs Van Leer, mais aussi les remarques parties de guitare de Jan Akkerman, que beaucoup placent, à l’époque, au niveau des Clapton, Jimmy Page ou Jeff Beck.

In the Wake of Poseidon
Le deuxième album de King Crimson est déjà révélateur des (très riches) incertitudes de la quête musicale de Robert Fripp. Les changements de musiciens sont révélateurs (départ de Ian McDonald et Michael Giles, départ imminent de Greg Lake). Curieusement la fameuse guitare du leader est discrète, au profit d’un mellotron qui date assez un album, par ailleurs, marqué par l’expérimentation et des harmonies/dissonances jazz.

Jesse Winchester
Jesse Winchester est un ami de Robbie Robertson du Band, dont il devient une sorte de protégé et qui va l’aider à sortir ce premier album. Winchester est alors expatrié au Canada, mais il est totalement empreint de ses racines sudistes et cet album éponyme est une pure merveille de country rock… Un fameux songwriter : « The Brand New Tennessee Waltz » sera repris par Joan Baez et quantité d’autres artistes.

John B. Sebastian
En 1968, John Sebastian refuse la proposition de quelques amis proches pour la formation de ce qui allait devenir Crosby, Stills & Nash. Il rate sans doute alors une belle occasion de marquer un peu plus l’histoire, après le gros succès de Lovin’ Spoonful. Sa notoriété va pourtant rester intacte un certain temps. Et, auréolé de son passage réussi au festival de Woodstock, il négocie très bien ce premier album solo. Il glissera par la suite dans une plus grande confidentialité… même s’il demeure en activité jusqu’à nos jours.

John Barleycorn Must Die
Faut-il vraiment, avec les grands groupes, ceux qui n’ont jamais déçu, chercher à désigner « LE » meilleur album ?!… bref… disons simplement, qu’à ce petit jeu, pour Traffic, « John Barleycorn must die » est généralement plébicité… rien à redire : c’est effectivement un album parfaitement… parfait !

John Lennon / Plastic Ono Band
Premier album, aussitôt après la séparation des Beatles. Lennon se lâche… affirmation d’une personnalité majeure. Le son sec, presque glacial, porte un contenu incisif (« God », « Working Class Hero »). Le dépouillement et la simplicité extrême rendent totalement magiques des titres comme « Love », « Look At Me » ou « My Mummy’s Dead ».

John Phillips (John, The Wolf King of L.A.)
John Phillips est l’un des plus fameux songwriters américain des années 60. Eminence de la scène hippie californienne, il se fait connaître pour son travail au sein des Mama’s and Papa’s. Il est aussi le compositeur du célèbre « San Francisco » pour son ami Scott McKenzie. Son premier album solo, après la séparation des Mamas en 69, est plutôt bon et bien connu. Phillips y bataille en studio pour faire sonner une voix dont il n’est pas satisfait.

Just a Poke
De longs développements à la Grateful Dead, une influence jazz et plus tard orientale, Sweet Smoke est un parfait représentant de l’ére psychédélique avec des concerts aux allures happening (les amis, la famille investissent librement la scène). Le groupe, originaire de New York, est expatrié et vit en communauté en Allemagne. Il passe inaperçu aux USA, mais gagne un beau carré de fans dans l’underground hippie européen.

Just Another Diamond Day
Histoire : à la fin des années 60, la belle Vashti Bunyan quitte Londres pour le nord de l’Ecosse à bord d’une roulotte et accompagnée de quelques chiens. C’est ce long voyage vers la paix et l’épure que raconte cet Unique Album somptueusement arrangé par Robert Kirby (Nick Drake) et dorloté par des amis de Fairport Convention ou du Incredible String Band. Un bijou d’une délicatesse infinie… A posséder absolument !

La Mort d´Orion
Trois coups d’archet sur un violoncelle et nous voici violement projetés dans une dimension de l’espace temps encore inconnue… Gérard Manset, le plus mystérieux des musiciens français, est définitivement inclassable, ce disque aussi… Une déambulation hypnotique dans un univers étrange et fascinant !…

Ladies Of The Canyon
Souvent considérée comme une sorte de Dylan au féminin, Joni Mitchell est une artiste majeure de la scène américaine. Sa discographie est considérable et variée, mais toujours de qualité exceptionnelle. « Ladies of the canyon » contient notamment deux gros succès « Woodstock » et « Big yellow taxi ».

Layla and Other Assorted Love Songs
Eric Clapton vient de collaborer et de tourner aux USA avec Delaney and Bonnie. Au printemps 1970 il forme Derek and the Dominos avec les musiciens de ces concerts. Le groupe, manifestement rôdé, est rejoint par Duane Allman pour l’enregistrement de cet album qui connaît un certain succès aux Etats Unis grâce à la chanson-titre. Après une tournée, le projet d’un second album avorte. « Layla and Other Assorted Love Songs » entre alors progressivement dans la légende. Clapton en est à peine conscient, il vient de plonger dans une dépendance à l’héroine qui le met out pour plusieurs années… et Duane Allman a trouvé la mort dans un accident de moto.

Led Zeppelin III
Le très métalique « Immigrant song » qui ouvre cet album n’est pas vraiment représentatif de la suite par ailleurs très acoustique. Jimmy Page et Robert Plant affichent leur goût prononcé pour la tradition celtique. Mais c’est aussi là le disque de « Since I’ve been loving you », l’un des plus fabuleux blues jamais enregistrés et sans aucun doute l’un des meilleurs titres du groupe.

Leon Russell
Bien connu pour son look et ses accoutrements extravagants, Leon Russell fait partie des artistes qui ont incontestablement compté dans les années 70. Il participe comme pianiste à de multiples séances (Joe Cocker, Rolling Stones, Delaney & Bonnie…) et, en solo, ses albums jusqu’en 74 sont régulièrement disque d’or aux USA.

Let It Be
Ils sont encore (vaguement) ensemble, en tous cas réunis sur cette dernière galette… Malgré les divisions et les conflits, qui sont désormais de notoriété publique à l’époque, les Beatles livrent ici quelques derniers joyaux (enregistrés avant Abbey Road, en fait) : « Across the universe », « The long and winding road » et bien sûr « Let it be »… fin d’une histoire et vive la légende !… « ainsi soit-il » !
Les 5 premiers morceaux sont basiques. Ils donnent l’impression d’être presque une improvisation entre amis qui prennent plaisir à jouer ensemble une dernière fois.

Live
Un album généralement classé dans les compilations… C’est en effet la formule du live que John Kay et son groupe choisissent pour offrir à leurs fans une premier best of. Extraits de divers concerts donnés au début de l’année 70, les grands titres de la grande époque sont là, dans des versions souvent étendues… inclus « Born To Be Wild », évidemment !

Live At Leeds
« Live at Leeds » est LE grand live des Who (il sera ré-édité en version étendue, double album, en 1995). Ils y revisitent leurs succès de leur première période : « Substitute », « My generation », ainsi que le standard d’Eddy Cochran « Summertime Blues »… Loin du polissage de « Tommy », les Who en concert : du brut de chez brut !

Lizard
Avec le remarquable « In the court », King Crimson va sortir deux autres albums en deux ans !… Robert Fripp et son groupe installent ici une ambiance étrange et contrastée, pleine de surprises, passant du flirt avec le free jazz aux mélodies éthérées.

Loaded
Comme la vapeur rouge qui sort de la bouche du métro (la jaquette du disque), le Velvet livre ce dernier album (le dernier avec Lou Reed en tous cas) et toujours ce parfum hors du temps, inclassable, magique. Les atermoiements métaphysiques des précédents disques ont fait place à une sagesse narquoise. Le Velvet… O.V.N.I. du rock à jamais !

Lord Sutch and Heavy Friends
C’est durant l’hiver 1970 que va sortir cet album unique produit par Jimmy Page. Sorte de condensé de heavy rock post Yardbirds et d’une inspiration gothique maladive et irrationelle de l’auteur. Toute la fine fleur du rock anglais va etre là, derrière Lord Sutch, sur le disque : de Jeff Beck à Noel Redding en passsant par John Bonham pour une douzaine de chansons dont l’outrage et la démesure préfigure le punk à venir… Chroniqué par Fred Weber

Mad Dogs and Englishmen
Un disque événement : la folle aventure des complices Joe Cocker et Leon Russell s’embarquant pour une épique tournée avec 42 musiciens ! Le concert est enregistré sur la scène du Fillmore East à New York… un des plus grands live des années 60/70… authentique morceau de l’histoire !

Magic Christian Music
Badfinger est l’un des rares groupes signés chez Apple, le label des Beatles. La parentée artistique est d’ailleurs totalement évidente. Leur premier album est un ensemble relativement disparate dont la chanson titre, écrite par McCartney, fait partie de la bande originale du film « The Magic Christian » avec Ringo Starr comme acteur.

Magma (aka Kobaïa)
Magma est l’un des rares groupes français de l’époque (de tous les temps ?!) ayant une réelle dimension internationale. Ce premier album, un double, est devenu une pièce d’anthologie. Il pose toutes les bases de l’univers artistique totalement original du groupe (Christian Vander créé même une langue). S’il fallait classer ces inclassables, ce serait aux confins du rock progressif… en un lieu où le génie tutoie la folie furieuse !

McCartney
Si ce n’était pas McCartney on ne parlerait sans doute pas de cet album, mais on doit tellement à ce grand monsieur !… Et puis, si bon nombre de titres ressemblent à des maquettes ou sonnent comme de la musique de supermarché, il y a tout de même sur ce premier disque solo la griffe incomparable de l’ex-Beales sur des titres comme « Every Night », « Junk », « Teddy Boy » et surtout le superbe « Maybe I’m Amazed ».

Mona Bone Jakon
Chanteur pop à la fin des années 60, Cat Stevens est contraint au retrait par une longue maladie. Son retour avec cet album est une surprise pour ses premiers fans. Le style a changé. Paul Samuell-Smith, des Yardbirds, est devenu son producteur et il concocte la formule folk rock qui va devenir la marque de fabrique du chanteur. « Mona Bone Jakon » connaît d’abord un simple succès d’estime, mais ses ventes explosent aussitôt après la parution de « Tea for the Tillerman ».

Moondance
Avec ce brillant « Moondance », son deuxième chef-d’oeuvre absolu, Van Morrison remporte, en plus de l’adhésion habituelle de tous les amateurs de rock éclairés (!), un premier véritable succès commercial. Une orchestration plus étoffée que sur « Astral Weeks », mais la même formule folk-rock enrichie d’une rythmique jazz, parfois légèrement funky… le tout servant une délicate poésie mystique.

Morrison Hotel
Pour réveiller les clients de l’hotel, une musique plus rock et blues-rock qu’à l’accoutumée chez les Doors. Mais on retrouve aussi pour les déabulateurs nocturnes les mélodies somnambuliques dont Jim Morrison, plus que tout autre, avait le secret (« the spy », « Indian sommer »).

No BS
A l’ombre des Stooges ou MC Five, Brownsville Station est l’un des grands oubliés de la scène de Detroit. Le groupe est formé notamment autour du guitariste-chanteur hargneux Cub Koda et va se distinguer par de remarquables reprises… Un rock limpide, à classer quelque part entre les pionners du rock-n-roll et Creedence Clearwater, voire Alice Cooper.

No Dice
Sans complexe, ceux qui se définissaient comme « la meilleure copie des Beatles » exploitent avec beaucoup de talent le filon délaissé prématurément par ces derniers. Un style emprunté aussi parfois à Crosby Stills & Nash… De très bonnes compositions, parfaitement enregistrées (« No Dice » est l’un des meilleurs disques de l’année pour le magazine Rolling Stone). « Without You » sera repris en 94 par Mariah Carey.

On the Boards
A la fin des anées 60 et au début des années 70, Taste, trio irlandais, est souvent comparé à Cream : un guitariste prodige, Rory Gallagher, et une adjonction d’éléments pop, jazz et folk à une structure de base blues-rock. Le groupe conaît un important succès. Ce troisième abum, diversifié, est sans doute le plus intéressant, comme l’atteste sa ré-édition en 2004.

On Tour With Eric Clapton
Un très grand disque et un immense live !… avec un Eric Clapton au sommet de sa forme et une pleiade d’artistes de renom (notamment Dave Mason et Jim Gordon de Traffic). Entre rock, blues et rhythm-n-blues, une fameuse démonstration de ce que les connexions diverses entres groupes pouvaient donner de meilleur à l’époque !

Parachute
Avec le départ de Dick Taylor après « S.F. Sorrow », on ne donnait pas cher de la peau des Pretty Things (imaginons un « divorce » Jagger/Richards !). Mais le chanteur Phil May fait mieux que sauver les meubles. Et, si ce groupe mythique n’aura jamais pu trouver la gloire inter-galactique de leurs émules Rolling Stones ou Beatles, il signe avec « Parachute » un chef-d’oeuvre classé « album de l’année » par le magazine Rolling Stone !

Pendulum
Sans doute l’album le plus soigné de Creedence (même la pochette, pour une fois, est jolie !), la production, le son et les arrangements sont manifestement travaillés… révélation : Creedence c’est bien même quand ce n’est pas brut de décoffrage !

Quintessence
A la fin des années 60, le phénomène hippie est largement répandu en Europe, et Notting Hill en Angleterre est une sorte de réplique de Haight-Ashbury à San Francisco. On y vit en communauté, et un nom de groupe en émerge : « Quintessence »… Indéfectiblement liée à une époque, une approche musicale mystique, marquée par la culture hindoue. Hors des idéologies datées, les passages instrumentaux (flûte et guitare wha-wha) sont superbes !

Redbone
Groupe d’indiens d’Amérique installés à Los Angeles, Redbone va décrocher quelques tubes internationaux avant de disparaître vers la fin des années 70. Une tonalité originale, avec des rythmiques en contre-temps souvent surprenantes, un chant bluesy, des choeurs façon rhythm-n-blues et gospel, et des guitares funky qu’ils branchent sur l’historique enceinte leslie habituellement dédiée à l’orgue.

Rides Again
La formule trio, « testée et approuvée » par Cream ou Jimi Hendrix, a fait école. Pour qu’elle fonctionne il faut évidemment des instrumentistes de haut vol : ça tombe bien, le guitariste Joe Walsh est un virtuose, maître du riff qui déchire ! « Rides Again », second album du groupe, est tout-à-fait du calibre des meilleurs Led Zeppelin.

Sex Machine (Live!)
Après avoir proclamé l’année précédente un légendaire « Say It Loud: I’m Black And I’m Proud » (« Dis-le fort : je suis black et j’en suis fier »), le « Godfather of soul » inaugure la nouvelle décénie en récapitulant la précédente… Cet album live s’ouvre cependant avec un inédit de taille qui fera date, le fameux « Get Up I Feel Like Being A Sex Machine » !

Small Talk at 125th and Lenox
Surtitré « un nouveau poète black », cet album est un OVNI complet en son temps : Gil Scott-Heron invente en 1970 le flow et pose les bases du rap dans sa dimension sociale et politisée !… Il s’agit d’un live où la voix est essentiellement portée par des percussions. La suite de la carrière de cet artiste prodigieusement précurseur sera également marquée par la soul, mais avec un engagement social toujours aussi prononcé.

Starsailor
Ce nouvel LP de Tim Buckley est le plus expérimental de sa courte carrière. Très influencé par Miles Davis, John Coltrane et par le Free Jazz, Buckley torture sa voix, elle ne se détache plus, mais fusionne avec le reste, instrument parmi les autres instruments. On trouve ici la magnifique « Song To The Siren » qui sera, avec « Moulin Rouge », la seule véritable chanson du disque, les autres plages étant de longues improvisations aux climats inquiétants.

Stephen Stills
Stephen Stills est dans une période de réussite exceptionnelle, avec CSN&Y;, avec Manassas, en solo… et cet album est une pure merveille. David Crosby et Graham Nash sont du voyage (ainsi que Fuzzy Samuels et Dallas Taylor). Mais on trouve ici aussi John Sebastian, et deux des plus illustres guest stars que l’on puisse imaginer : Eric Clapton et Jimi Hendrix !… un album historique et légendaire, véritable pièce d’anthologie !

Sunflower
Le grand retour en forme des Beach Boys… « Sunflower » est considéré par beaucoup comme l’autre sommet (avec « Pet Sounds ») de la carrière du groupe, qui passera nettement au second plan dans le courant de cette nouvelle décénie.

Sweet Baby James
James Taylor est le premier artiste à être « signé » chez Apple la maison de disques des Beatles. Il avait réalisé un excellent premier album dès 1968. Son style de douces chansons folk va faire école. Il connaît avec « Sweet Baby James » une sorte de couronnement international grâce à « Fire and Rain », un hit mondial.

Tea for the Tillerman
Sorti quelques mois à peine après « Mona bone jakon », cet album est de la même veine. Une voix parfaitement posée sur les guitares acoustiques et la rythmique discrète… que des jolies choses et encore des succès planétaires : « Where do the children play? », « Wild world », « Sad Lisa »…

Thank Christ for the Bomb
Tony McPhee est un disciple des premières heures du British Blues, mais aussi de John Lee Hooker qu’il accompagne en tournée. Il est l’un des meilleurs quitaristes anglais du début des années 70 et il atteint son sommet à cette époque, développant avec ses Grounghogs un style tout en finesse et parfaitement distinctif. « Thank Christ for the Bomb » est une petite merveille produite par McPhee en collaboration avec Martin Birch, l’ingénieur du son tout récent d’un certain « Deep Purple in Rock » !

The American Revolution
David Peel, dont les délires sont parfois rapprochés de ceux de Captain Beefheart et Franck Zappa, est un activiste politique opportuniste (pléonasme ?!). Il se fait remarquer dès 1968 avec « Have a Marijuana ». Un humour grand guignol qui apparaît à la lecture des titres de sa discographie, et une admiration sans borne pour John Lennon (qui l’invite à l’époque à assurer des premières parties du Plastic Ono Band)…

The J. Geils Band
En 1966, à Boston, le J. Geils Band était un trio folk-blues acoustique (Jay Geils, guitare, Dick Salwitz, harmonica et Danny Klein, basse). Le groupe recrute des musiciens, notamment le chanteur Peter Wolf et le pianiste Seth Justman, et s’électrifie. Il faut attendre 1970 pour voir la sortie de cet excellent et très tonique premier album.

The Last Puff
Changement de personnel au sein du groupe qui recoit le renfort de membres du Grease Band (Chris Stainton, piano et Henry McCullouch, guitare et futur Wings)… Un très bon disque, à retenir ne serait-ce que pour la splendide et magistrale version de « I Am the Walrus » des Beatles qui ouvre l’album !

The Madcap Laughs
Aucun artiste n’aura autant marqué l’histoire avec si peu d’albums que le premier leader de Pink Floyd. Et le rock doit tellement à ce génie toujours au bord de la maladie mentale ! David Gilmour et Roger Waters apportent ici leur concours pour la mise en forme d’une oeuvre intemporelle. Un charme désuet, magique… éternel !

The Man Who Sold the World
L’idée communément admise est que David Bowie est une sorte de caméléon musical… caméléon de génie qui va, avec une rare intelligence, se glisser dans l’air du temps, accompagner les modes, pour finalement devenir un personnage central de la décénie. Après avoir été mod, puis songwriter hippie, il se ré-invente au début des années 70 en rock star androgyne et décadente.

The Twelve Dreams of Dr. Sardonicus
Epoque oblige, le son du groupe s’étoffe, et Spirit arrive a une matururité certaine, donnant le meilleur de ce que le potentiel de départ laissait entrevoir. Un album évidemment très réussi, très diversifié… et l’on se demande bien pourquoi Spirit n’a pas atteint, côté francophone, un statut de star ?!

The Use Of Ashes
Extrêmement poétiques et hors du temps, ces vignettes de folk rock pastoral enregistrées à Nashville sont teintées de psychédélisme et illustrent à merveille le génie singulier de leur auteur, le méconnu Tom Rapp à la voix très proche de Bob Dylan… un artiste aussi culte aux USA qu’ignoré du reste du monde.

Them Changes
Batteur sans faille, Buddy Miles est aussi un artiste complet doté d’une voix remarquable. Qu’il s’agisse de covers (une reprise étonnamment soul de Neil Young) ou de compositions personnelles, tout ici est réalisé à la perfection… la production de Steve Cropper n’y est bien sûr pas étrangère. Un petit bijou funk-rock à classer dans les meilleurs albums de cette année-là !

Thinks: School Stinks
Après d’autres projets communs, les futurs membres de 10cc, Kevin Godley, Lol Creme et Eric Stewart, enregistrent dans leur studio personnel (Strawberry) et se produisent sous le nom de Hotlegs. Graham Gouldman est également de la partie, mais il est à l’époque installé à New York. Le groupe éphémère connaît un assez beau succès commercial avec quelques hits, dont le gros tube européen, « Neanderthal man », à la spiritualité complexe et renversante : « I’m a Neanderthal man/you’re a Neanderthal girl/let’s make Neanderthal love » !!!

Third
Soft Machine est un incontournable de la musique progressive et du jazz-rock. Le groupe avait pour habitude de simplement numéroter ses albums successifs… ce numéro 3, un double, est considéré comme l’un des meilleurs… Quatre faces sur le vinyl, quatre titres : les quatre saisons de Soft Machine ?!

Triangle
Aucun adepte francophone de Deep Purple ou Led Zeppelin ne pouvait à l’époque passer à côté de Triangle. Mais le groupe a surtout été l’un des premiers en France (avec Martin Circus première mouture) à ouvrir la voix des radios pour trouver une large audience. « Peut-être demain » – un véritable tube alors ! – et son fameux bruit de bottes en intro, c’est un peu sans doute l’écho lointain des premiers pas du rock français !

Turn It Over
La surenchère sonore c’est le truc durant l’année 1970… Et le Tony Williams Lifetime va s’y vautrer avec déléctation. Pour « Turn it over », le batteur excité va engager Jack Bruce en rupture de Cream, ce qui va apporter un certain formatage pop à l’ensemble. Les fréquences subsoniques envahissant quasiment l’ensemble de l’oeuvre dans une orgie de frustration. Mais où aller plus loin ?!… Chroniqué par Fred Weber

Vehicle
The Ides Of March n’apporte rien d’essentiel au paysage musical des seventies. (Trop) influencé par Blood, Sweat & Tears, ou imitant presque jusqu’au plagiat Creedence (« Factory Band »), le groupe manque certainement de personnalité. « Vehicle », le titre, atteint pourtant le sommet des charts. Et l’album contient deux belles curiosités : la reprise et l’étonnant mariage de CS&N; et Jethro Tull (« Wooden Ships/Dharma for One ») et une version prog d' »Eleanor Rigby »… Jim Peterik décrochera plus tard la timbale avec Survivor et le tube « Eye of the Tiger »

Very ´eavy… Very ´umble
Dès ce premier album, Huriah Heep s’inscrit, aux côtés de Led Zeppelin ou Deep Purple, comme l’un des meilleurs groupes dans la première vague hard. Un son parfait, une puissance évidente, mais les véléités progressives, un peu pompeuses parfois, ont plutôt mal vieilli.

Woodstock
L’événement musical majeur de la fin des années soixante, sommet de l’éphémère « flower power »… un véritable document, malgré la faiblesse de certaines prestations ou de la qualité sonore. Indispensable morceau de la légende, du mythique « F.U.C.K. » de Country Joe au fabuleux « With a little help from my friends » de Joe Cocker ou à l’hymne national américain de Jimi Hendrix…

Workingman´s Dead
Grateful Dead, adepte des longues improvisations expérimentales, surprend tout le monde avec la sortie de cet album très acoustique et composé de chansons courtes. Réussite absolue !… La voix de Jerry Garcia est ici plus déchirante que jamais, le groupe joue magnifiquement bien. Un indispensable dont on ne se lasse pas !

Yeti
« Yeti », double album vinyl à l’origine, très expérimental, est une somme généralement considérée comme le monument fondateur du Kraut Rock. Au moment où l’on tombe ailleurs dans la sophistication surfaite ou la grandiloquence, le groupe allemand trace la voie pour un rock progressif qui reste, dans l’esprit et le fond, avant tout rock !… tout en ouvrant résolument de nouveaux horizons.