Top albums rock de 1971
A Better Land
Paru la même année que l’album éponyme du groupe, « A Better Land » s’en différencie considérablement. Les claviers de Brian Auger se font ici très discrets, au profit de la guitare (souvent acoustique) de Jim Mullen. Le chant, pratiquement toujours à deux voix, est également dominant. Au final cela sonne un peu comme Caravan, voire certains Crosby Stils & Nash. On peut aussi rapprocher ce bel album, plutôt paisible, du travail soigné de Steely Dan.
A Nod’s As Good As A Wink
Le meilleur album des Faces ! Chef-d’œuvre d’un groupe au sommet de son art. Rod Stewart est au mieux de sa forme et n’a probablement jamais été aussi bien entouré. Les Faces rivalisent ici largement avec les Stones et marquent fortement de leur empreinte toute une époque.
A Space In Time
« A Space In Time » pourrait être l’album de la maturité pour Ten Years After. Alvin Lee y troque facilement son habituelle Gibson contre une guitare acoustique pour des ballades étonnament folk ou country (« I’d love to change the world », « Over the hill »…). Le groupe montre simplement qu’il a une palette plus riche qu’on ne l’imaginait.
All Day Music
Les débuts de War sont étroitement liés à la carrière solo d’Eric Burdon (Animals). C’est lui donne le nom au groupe, stigmatisant la rupture d’avec le dorénavant trop convenu « peace and love ». La formation se taille rapidement une belle réputation avec un cocktail soul-funk-jazzy novateur, porté par des musiciens exceptionnellement doués.
America
Formé à Londres à la fin des années 60 (sous le nom nom de « Daze »), le groupe America ne compte en fait que deux américains sur trois. Le trio, très inspiré par le folk rock des Crosby, Stills & Nash ou Eagles, décroche un énorme succès avec le hit international « A Horse With No Name ». Mais l’ensemble de l’album est excellent, tout en finesse et avec des textures essentiellement acoustiques.
American Pie
Avec sa chanson-titre, inspiré par le « rêve américain » et les débuts du rock-n-roll, hit énorme (malgré ses 8’30 mn) qui propulse aussi l’album au top des classements, Don McClean fait une entrée fracassante. Effrayé par ce succès fulgurant, il refusera de chanter « American Pie » en concert pendant 20 ans ! Le titre occultera effectivement en grande partie une carrière entre folk et pop pourtant très intéressante.
Aqualung
Avec son équilibre subtile entre rock dur et tradition folk, « Aqualung » est résolument l’un très grands disques du début des années soixante dix. Il installe, en tous cas, Jethro Tull comme l’une des principales rock stars du moment… Un immense succès populaire avec des titres comme « Aqualung », « Cross-Eyed Mary », « My God » ou l’inévitable « Locomotive breath » !
Aretha Live at Fillmore West
Aretha Franklin va passer au creux de la vague dans les années 70. Pourtant, paradoxalement, ce fameux live est un véritable couronnement qui lui ouvre le public rock… Un fabuleux « Bridge Over Troubled Water », un décoiffant et méconnaissable « Eleanor Rigby », un duo avec Ray Charles (« Spirit In The Dark »), une repise de son premier grand succès « Respect »… que des grands moments !
Barefoot Boy
Véritable disciple jazz de Jimi Hendrix, le guitariste Larry Coryell enregistre cet album dans les studios Electric Lady avec l’ingénieur maison Eddie Kramer. Son immense carrière débute dans les années 60. Il devient vite l’un des grands pionniers de la fusion, flirtant avec le blues (parfois même la country)… Un sens très rock du riff et une technique extraordinaire lui gagnent dans les années 70 un large public.
Blue
Joni Mitchell confirme avec « Blue » la révélation qu’avait été pour beaucoup la parution de son précédent album. C’est un sommet de sensibilité, d’intelligence et de finesse. L’utilisation du dulcimer est une petite originalité, elle annonce le goût pour les expérimentations qui caractérisera une bonne partie de son futur itinéraire. Steve Stills tient ici la basse, et quelques guitares avec James Taylor.
Brain Capers
« Songwriter » folk dans les années 60, Ian Hunter fonde en 69 Mott The Hoople. Le groupe va occuper, avec des fortunes diverses au début, une place particulière entre hard et punk, entre Stones et Dylan. Ce bon « Brain Capers » fait partie des grands oubliés du hard rock anglais.
Brian Auger’s Oblivion Express
Très méconnu du grand public aujourd’hui, Brian Auger est le premier organiste virtuose de l’histoire du rock, traçant la voie, dès le début des années 60 à un Keith Emerson. Il atteint son sommet au début des années 70 avec son nouveau groupe (Oblivion Express) et cet album qui compte (avec le suivant, « A Better Land ») parmi les plus grands moments de fusion jazz-rock de l’époque.
Buch and the Snake Stretcher’s
A la fin des années 60, qu’il a traversées en discret musicien de studio, Roy Buchanan est qualifié de « meilleur guitariste inconnu » ! Lorsqu’il se décide à sortir enfin de l’ombre, il essuie d’abord un refus de Polydor et doit lui-même produire et distribuer ce premier album. La pochette rustique n’a rien d’un effet de style : il faut faire avec les moyens du bord ! Mais c’est aussitôt le choc, la révélation de l’un des plus imposants guitaristes de heavy blues.
Camembert électrique
Premier album de Gong, groupe précurseur et fleuron indéboulonable du rock hexagonal… Daevid Allen, le leader australien de la formation, avait précédement fait partie de la première mouture de Soft Machine. Cet album « made in Limousin » est une parfaite réussite. De supers musiciens qui ne se prennent pas au sérieux pour deux sous. Et… cocorico : le camembert s’exporte très bien et vieillit parfaitement !
Case History
Auteur corrosif à l’occasion (un « Dylan anglais »), Kevin Coyne est un personnage original et chaleureux dont la carrière va rester assez injustement discrète. Il jouit cependant d’une belle reconnaissance auprès d’autres musiciens (on le retrouvera en compagnie d’Andy Summers, futur Police, ou de Robert Wyatt) et va exercer une influence certaine sur les punks.
Chicago III
Troisième album en trois ans, troisième triple… et troisième indispensable ! Chicago ajoute comme jamais à sa fusion jazz-rock un funk redoutable… Les voix, les orchestrations, la prodigieuse guitare de terry Kath, tout ici respire la perfection !
Cluster 71
La musique cosmique de Cluster fait partie du paysage sonore du début des années 70, de la tonalité particulière que lui confère les groupes allemands. Expérimental, atonal, arythmique, « Cluster 71 » est un précédent qui anticipe l’ambient de Brian Eno. Le groupe de Dieter Moebius et Hans-Joachim Roedelius se livre alors le plus souvent sur scène à de longues improvisations, pas seulement électroniques : il utilise aussi à l’occasion de véritables instruments… de cuisine !
Coat of Many Colors
La barbie de la country music, icône des conducteurs de trucks américains, anime dans les années 60 un show télévisé. Elle assume parfaitement sa blondeur sexy, ses formes avantageuses et affiche une candeur malicieusement feinte. Elle aligne les hits aux USA. Ses albums – vocalement et musicalement remarquables – finissent par séduire un assez large public pop… celui-ci, entre autres, est particulièrement brillant.
Crazy Horse
Aucun fan de Neil Young ne pouvait rester insensible à la sortie du premier album de Crazy Horse. D’autant plus que, comme pour le Band dans le cas de Dylan, le groupe a son énorme potentiel intrinsèque. Et cet album éponyme est une parfaite réussite ! (à ranger à côté des meilleurs CSN&Y;)… Du grunge avant l’heure, avec même des presque classiques : La ballade « I Don’t Want to Talk About It » sera reprise par Ian Matthews, Rod Stewart et Everything But The Girl.
Earth Wind And Fire
Le premier album d’Earth Wind And Fire est un immense moment de soul et de funk. Salué par la critique, le groupe va aussi connaître un succès populaire croissant tout au long des années 70. Ce premier disque n’atteint pas encore le degré de sophistication extrême des futures productions, il y gagne en fraîcheur et c’est peut-être le meilleur de toute la discographie.
Electric Warrior
Marc Bolan avait fondé Tyranosorus Rex, un duo acoustique, au milieu des années 60. Il est à cet époque l’un des premiers auteur à s’intéresser à la magie et aux mythes médiévaux… En 1971, le groupe s’électrifie et devient « T. Rex » : Bolan a trouvé la formule et va aligner en très peu de temps les albums et les tubes, à commencer ici par « Mambo Sun », « Jeepster » et autre « Get it on ».
Electronically Tested
Peu de gens le savent à l’époque, mais lorsqu’il fonde Mungo Jerry, avec Paul King et Colin Earle notamment, Ray Dorsey est déjà un vétéran du rock anglais. Il se produit en effet au début des années 60 dans les même clubs que les Stones, et Phil Collins est batteur dans l’un de ses groupes. En juin 70, le méga hit « In the Summertime » (single vendu à plus de trente millions d’exemplaires) écrase définitivement une carrière et de bons albums (tels que celui-ci) qui auraient sans doute mérité plus d’attention… trop de réussite tue la réussite ?!
Every Good Boy Deserves Favour
Grand classique du début des années 70, cet album est très souvent considéré comme la meilleure réalisation des Moody Blues. Les inventeurs du rock symphonique trouvent ici un remarque équilibre entre force d’interprétation (l’excellente guitare de Justin Hayward), majestuosité et raffinement mélodique.
Every Picture Tells a Story
Rod Stewart en solo fait de remarquables choix artistiques, explorant à cette époque un univers musical situé en Bob Dylan et Elton John. « Every Picture Tells a Story », avec un tonalité résolument british folk, est une pièce maîtresse de sa discographie. « Maggie May » est alors simultanément n°1 en Angleterre et aux Etats Unis.
Faust
La combinaison de folk, de rock, de jazz, de musique contemporaine et de musique classique en utilisant uniquement des instruments électroniques est ce qui rend ce groupe unique. « Mothers of Invention » de la scène allemande, Faust est peut-être l’initiateur le plus légendaire du Kraut Rock. Déstructurant, expérimental, le groupe défriche des espaces musicaux inexplorés, repousse peut-être plus qu’aucun autre les limites du connu. Il le fait en puisant ses sources tous azimuts dans la musique d’avant-garde, le classique, le jazz, le rock (aussi !) et créé, au final, des climats toujours captivants.
Fireball
Porté par le succès du single « Strange Kind of Woman », « Fireball » fait évidemment partie des indispensables de Deep Purple, avec « In Rock », « Machine Head » et « Burn ». Le groupe s’installe définitivement à côté de Led Zeppelin comme la référence hard rock des années 70.
Fool’s Mate
Pianiste et guitariste de Van Der Graaf Generator, Peter Hammill va mener de front, dès 1971, une impressionnante carrière solo. Poète visionnaire et compositeur original, il va exercer une influence considérable (de Bowie aux Sex Pistols, Peter gabriel à Joy Division…). Pour ce premier album il bénéficie du soutien des membres de Van Der Graaf et de Robert Fripp (King Crimson).
Fragile
Dès le début des années 70, le groupe Yes, émule des Emerson Lake and Palmer, Genesis, King Crimson ou Pink Floyd, est l’un des groupes phare du rock progressif. Avec « Fragile », il signe l’une de ses oeuvres majeures.
Gather Me
Après une première production où elle se cherchait manifestement, Melanie rencontre le producteur Peter Schekeryk et commence à égrenner des albums contenant à chaque fois quelques très bons titres. Sa voix folk chaleureuse et très reconnaissable emporte assez vite une belle adhésion populaire… Issue du mouvement hippie, elle ne va guère s’en éloigner mais au contraire devenir au fil des décénies une immuable (et plaisante) icône du Flower Power.
Heads Hands & Feet
Le premier album de Heads Hands and Feet fait partie des petits chef-d’oeuvres oubliés (au point d’être difficilement trouvable aujourd’hui). Il atteste du foisonnement créatif du début des années 70. Au carrefour de la country, du blues, du rock progressif, le groupe, à la durée de vie très brève, révèle notamment un immense guitariste : Albert Lee. L’album est publié en version double aux USA, simple en Europe.
High Time
Avec ce dernier tison laissé sur l’autel métallique du rock révolutionnaire va se clôre l’équipée sauvage du « Five ». La radicalité du propos et les véléités policières d’une Amérique profondément réactionnaire vont conduire plusieurs membres du groupe en prison (Kramer pour deux ans… quand même !)
Histoire de Melody Nelson
Auteur-compositeur monumental de la chanson française, Gainsbourg, hyper-doué, atypique et provocateur, sans rompre avec le milieu de la « variétés », affiche assez vite un profil à la rock-star, optant pour une démarche artistique plutôt « rock-n-rollienne ». Il est reconnu à l’étranger pour cela, à l’étranger où « Histoire de Melody Nelson » est l’un de ses albums les plus connus.
HMS Donovan
Le gentil pacifiste, l’humaniste, se lance avec cet album dans une oeuvre étonnante dédiée au monde de l’enfance. Donovan s’accompagne pour l’essentiel seul à la guitare. Des mélodies simple, tranquilles, enfantines… d’une grande beauté pour les amateurs du genre.
Hold Your Fire
C’est Mike Patto qui donne son nom au groupe. S’il est un fantastique chanteur (une voix cassée, entre Rod Stewart et Joe Cocker), l’atout maître de la formation est sans conteste son guitariste Ollie Halsall. Patto ne sortira que trois albums, produits par Muff Winwood (le frère se Steve) avant de jeter l’éponge faute de pouvoir s’imposer, mais reste comme une composante intéressante de la scène anglaise au début des années 70.
Hooker ‘n’ Heat
Enregistré au mois de mai 1970, ce live – excellent en soi – a surtout une double valeur historique et symbolique. Historique parce que c’est la dernier contribution d’Alan Wilson qui va disparaître quelques mois plus tard. Symbolique parce que Canned Heat doit beaucoup (si ce n’est tout ?!) à John Lee Hooker et que la réciproque est assez largement vraie. Le roi du boogie sur scène avec Canned Heat, l’événement était de taille !
Hound Dog Taylor and the Houserockers
Bien qu’il écume depuis les années 40 tout ce qui existe comme clubs dans le sud des Etats Unis, ce n’est qu’en 1971 que Hound Dog enregistre sous son propre nom, en trio, avec le guitariste Brewer Phillips (dont la rythmique fait office de basse). Une voix haut perché et un jeu de guitare slide et saturé parmi les plus spectaculaires de tous les temps. Taylor meurt d’un cancer en 1975, juste avant la sortie de son 3ème album.
Hunky Dory
Hunky Dory est le premier indispensable de Bowie. Album kaleidéoscopique flirtant avec divers courants de la pop, il contient les premier grands tubes : « Changes », « Oh! You Pretty Things » (avec Rick Wakeman de Yes au piano) ou le majestueux « Life on Mars? ». Bowie rend hommage à quelques uns de ses inspirateurs, Dylan, Andy Warhol, Neil Young (« Quicksand »).
If I Could Only Remember My Name
Plus complexe, plus imprévisible, plus jazzy, plus expérimental que ses récents compagnons Stills, Nash et Young, David Crosby sort en 71 ce monument du rock californien. Il est entouré pour l’occasion de la crème des artistes alentour : Neil Young, Joni Mitchell, des membres de Santana, Jefferson Airplane, Grateful Dead !
If You Saw Thro’ My Eyes
Ian Matthews, membre initial de la « tribu » Fairport Convention, quitte le groupe après le second album. Il forme tout d’abord Matthews Southern Comfort, mais s’en affranchit assez vite pour entamer une vraie carrière solo. « If You Saw Thro’ My Eyes » est un album remarquable, qui sera suivi de bien d’autres… Un charme discret, subtile… Une évidente éminence du folk rock anglais des années 70.
Ilous & Decuyper
Il y a dans cet album un rien de Crosby, Stlls & Nash (David Crosby particulièrement, pour les envolées harmoniques expérimentales). Il y a une fantastique version d' »Eleanor Rigby ». Mais la production du duo français n’a rien à envier à ses grands modèles anglo-américains… Un fantastique album pop, tout en finesse, qui marque le rock hexagonale du début de la décénie (et fait, à l’époque, les belles heures des émissions de Jean-Bernard Hébé sur RTL !).
Imagine
Lennon est probablement l’ex-Beatles à produire des albums entiers véritablement intéressants. Le son, réputé glacial, des productions de Phil Spector fait ici merveille. Faut-il le préciser ?… c’est l’album qui contient la chanson « Imagine » (!) où l’on retrouve la magie d’une désarmante simplicité dont les Beatles plus que tous avaient le secret.
In The Land Of Grey And Pink
Humour, délicatesse et un charme très british, font de cet album un nouveau joyaux du rock progressif (dans un style évidemment très différent de l’agressivité déployée dans certains morceaux du concurent King Crimson)… Pour beaucoup c’est le meilleur album de Caravan, qui devient à cette époque un véritable groupe culte.
Into the Purple Valley
Ryland P. Cooder débute la guitare à l’âge de 3 ans !… Dans les années 60, il devient l’un des grands spécialistes de la guitare slide, joue avec le bluesman Taj Mahal. Il participe – toujours armé de son redoutable bootleneck – au « Safe as Milk » de Captain Beefheart. Arrangeur et interprête de génie plus que compositeur, il fait ses débuts en solo en 1970 et confirme l’année suivante avec ce magnifique album.
Just as I Am
Bill Withers se fait un nom dans le rhythm-n-blues des années 70, à côté des poids lourds des labels Motown et Stax. A mi-chemin de la pop et de la soul, il réalise un premier album remarquable qui contient notamment le célèbre tube « Ain’t No Sunshine ». Le chanteur-compositeur confirmera l’année suivante avec « Still Bill » et les hits « Use Me » et « Lead on Me ».
Killer
Au-delà de la provocation, du maquillage outracier et des shows grand-guignolesques, Alice Cooper c’était « aussi » de la musique… et de la bonne musique ! « Killer », quatrième album du groupe, en est une très belle illustration. Probablement le meilleur Alice Cooper… un classique.
L.A. Woman
Album de la maturité, parfaitement produit, c’est aussi le dernier de Jim Morrison qui va disparaître quelques mois plus tard… un indispensable disque de légende !
Led Zeppelin IV
Cet album, le quatrième du groupe, n’a en fait pas de nom (ni de numéro !)… Il est porté par l’immense succès planétaire de la chanson « Stairway to heaven ». Led Zeppelin est alors au sommet de son art et de sa popularité, il est plébicité comme « le plus grand groupe de rock du monde ».
Little Feat
Le nom du groupe, « Petit exploit », vient du surnom donné à son fameux leader Lowell George, « Little Feet » (petits pieds) ! Parfois comparé aux Stones de la grande époque, le groupe s’impose aussi, par le style et la maîtrise instrumentale, comme le successeur du Band. Ce premier album est une merveille du genre.
Live at Fillmore West
King Curtis est le dernier grand saxophoniste ténor du rhythm-n-blues historique… Parallèlement à sa carrière solo, il est un accompagnateur attitré d’Aretha Franklin. Ce live impressionnant, avec Billy Preston à l’orgue, propose, outre ses deux titres les plus célèbres (« Memphis Soul Stew » et « Soul Serenade »), une reprise pleine de subtilité de « A Whiter Shade of Pale » de Procol Harum et une étonnante version jazz du « Whole Lotta Love » de Led Zeppelin !… King Curtis meurt tragiquement, poignardé devant son domicile new yorkais, une semaine après l’enregistrement de ce concert.
Live at the Fillmore East
Le troisième album de l’Allman Brothers Band est un live qui permet de prendre toute la mesure du fabuleux talent du groupe et des musiciens qui le composent. D’abord édité dans une version condensée, le disque sortira ensuite en double LP. Les récentes éditions CD (également étendues) bénéficient d’un excellent travail de remasterisation… un son exceptionnel pour un live d’anthologie !
Long Player
En 1969, Changement de personnel au seins des Small Faces : Steve Marriott part fonder Humble Pie. Ron Wood et Rod Stewart rejoingnent le groupe qui prend le nom de Faces. En quelques albums, le groupe va écrire une très belle page du rock anglais…
Master of Reality
« Master of Reality » reconduit globalement la formule de « Paranoid ». L’inévitable comparaison avec les deux mastodondes anglais de l’époque, Led Zeppelin et Deep Purple, appelle ces commentaires : Tony Iommy, très bon, n’a pas le niveau de virtuosité de Jimmy Page et Richie Blackmore, mais il servira de modèle, plus que ces derniers, pour la lourdeur de ses riffs. D’autre part, le groupe est moins « brillant » et directement accrocheur, mais ce côté « sombre » est justement l’archétype le plus exemplaire du heavy metal à venir.
Me and Bobby McGee
Ancien boxeur reconverti dans la country, ce blondinet aux yeux bleux débarqué de sa cambrousse pour tenter sa chance à Nashville raconte des histoires… mais les siennes font toute la différence ! Kristofferson, lancé par Johnny Cash (qu’il avait harcelé par l’envoi de cassettes dans l’espoir de lui faire enregistrer un de ses titres) devient rapidement un auteur mythique… « Me and the Bobby McCgee », chanson titre de cet album, a notamment été rendue célèbre par Janis Joplin.
Meddle
L’album parfait !… Avec les morceaux d’anthologie que sont notamment « One of these days » ou « Echoes », Pink Floyd trouve ici le style et le son qui vont caractériser le groupe pendant des années : la guitare si particulière de David Gilmour, la voix de Roger Waters…
Mick Abrahams
Malgré une très longue carrière, Mick Abrahams doit surtout sa notoriété au delà du Royaume Uni aux groupes dont il a été membre, Jethro Tull et Boldwyn Pig. Il demeure l’un des grands guitaristes anglais (à la sortie de « This Was » on le comparait aisément à Eric Clapton). Son parcours solo sera émaillé de reformations épisodiques de Blodwyn (invitant à l’occasion Ian Anderson, comme sur la tournée « All Tore Down » en 1993).
Mud Slide Slim and the Blue Horizon
Nouvelle réussite pour le grand gaillard paisible, portée cette fois par le succès du touchant « You’ve got a friend » écrit par Carole King. James Taylor aura marqué le début des années 70 et va, tout au long de sa carrière, multiplier les collaborations (Carly Simon, David Crosby, Graham Nash, Neil Young, Steve Winwood,…)
Music
Sorti la même année que l’immense « Tapestry », Music aurait pu passer dans l’ombre de ce dernier… il n’en a rien été, les trois albums qui ont suivi « Tapestry » ont été d’immenses succès. Ils confirment simplement ce qui n’était déjà plus à prouver : le formidable talent d’auteur-compositeur et de chanteuse de Carole King. La production de « Music » est, par ailleurs, tout à fait remarquable.
Neverneverland
Au début des années 70, entre hard rock, pre-punk et musique progressive, les Pink Fairies occupent une place intéressante. Issu des milieux hippie londonnien, politiquement « incorrect », le groupe est une émanation des Deviants. Il comprend par ailleurs le chanteur Paul Rudolph (futur Hawkwind) et accueille brièvement Marc Bolan et Steve Peregrine (T.Rex). Un bon disque, dont le son reste toutefois très marqué par son temps.
New Riders of the Purple Sage
Si John Dawson (qui compose ici l’ensemble des titres) ou Dave Torbert sont bien les leaders des New Riders, le groupe tire surtout sa célébrité à l’époque des illustres membres occasionnels qui vont le composer : Jerry Garcia, Phil Lesh et Mickey Hart du Grateful Dead, Spencer Dryden de l’Airplane… Ce premier album éponyme est, en tous cas, une parfaite réussite. S’il n’en fallait qu’un, ce serait certainement celui- là !
New York City (You’re a Woman)
La carrière d’Al Kooper est très anarchique et se caractérise très bien une absence totale de « plan de carrière » justement : le surdoué new yorkais navigue à l’intuition et aux coups de coeur. Mais il émaille inévitablement son parcours de petits chef-d’oeuvres… Il semble qu’un projet initial (« New York City: 6 A.M. to Midnight ») ait avorté et c’est finalement le présent album qui sort en 1971, enregistré avec deux groupes totalement distincts, à Los Angeles et à Londres.
Nilsson Schmilsson
Après son album de reprises de Randy Newman (qu’il contribue à faire connaître) et une B.O. pour un film d’animation (« The Point! »), Harry Nilsson, devenu institution pop aux USA – entre Beatles et Elton John – atteint une pleine maturité et signe avec « Schmilsson » l’un de ses plus grands classiques… Une aisance vocale absolue (dans un registre toujours proche de celui de McCartney) et des arrangements qui, dans le genre, tutoient la perfection.
Obsolete
Avec ce monument post-soixante-huitard, Dashiell Hedayat, grand agitateur culturel, marque la scène parisienne et bien au delà. Ecrivain, traducteur de Dylan et Tolkien, il persuade les musiciens de Gong d’entrer dans son délire. Mémorable ! « Chrysler » (rose) gagne même un auditoire plus large que le cercle des initiés. Le coupable se rendra célèbre plus tard comme auteur à succès sous son vrai nom, Jack-Alain Léger.
One Way… Or Another
La paire Tim Bogert et Carmine Appice avait la réputation d’être la meilleure section rythmique (basse/batterie) du monde, digne successeurs du tandem virtuose Bruce/Baker. Et si le groupe est moins prestigieux qu’il aurait pu l’être avec Rod Stewart et Jeff Beck, Rusty Day et Jim McCarty se révèlent comme des intérimaires de luxe. Le second album du groupe renouvelle avec brio le cocktail de blues électrisé du premier.
Other Voices
Les Doors sans Morrison, ce n’est évidemment plus tout à fait les Doors. Mais on peut dire la même chose du groupe qui faisait beaucoup plus qu’accompagner le mythique chanteur. Les rescapés tentent ici de maintenir le flambeaux, avec une certaine réussite.
Papa John Creach
Né en 1917, Papa John Creach fait évidemment figure de papy lorsqu’il rejoint Jefferson Airplane, mais il en devient aussi quelque part la mascotte. Cet excellent violoniste folk-blues enregistre plus tard en solo. On retrouve sur ce premier album l’Airplane au grand complet, mais aussi Jerry Garcia, John Cipollina et Carlos Santana… Creach publiera son dernier disque (et l’un de ses meilleurs) en 1992, deux ans avant sa disparition.
Paranoid
Le second album de Black Sabbath est une bombe qui va atteindre rapidement le sommet des ventes en Angleterre, porté par l’incontournable tube qu’est la chanson-titre. « Paranoïd » définit incontestablement ici le style et le son du metal de toutes les années à venir.
Pawn Hearts
Avec la voix sépulcrale de Peter Hammill et la construction musicale somptueuse des autres membres, Van der Graff signe une nouvelle réussite. Un groupe qui, à la manière d’un Velvet Underground, a fortement influencé les générations suivantes et dont le son résiste étonnamment bien à l’épreuve du temps.
Pearl
« Pearl » était le surnom de Janis Joplin. Cet album est son ultime enregistrement (elle décédera d’une overdose avant la fin des séances d’enregistrement). Jamais sans doute elle n’a été aussi bien accompagnée, jamais elle n’a été plus déchirante d’émotion. On a beau essayer d’imaginer Janis Joplin heureuse au panthéon du rock avec les Jimi Hendrix ou Jim Morisson, on a tout de même un gros malaise en écoutant « A woman left lonely » 🙁
Performance: Rockin’ the Fillmore (live)
Peter Frampton va quitter Humble Pie en 72 pour une carrière en solo… Il est encore là au moment de ce très grand live qui constitue un véritable sommet en matière de blues rock (le groupe puise d’ailleurs largement dans le répertoire des classiques du genre). Steve Marriott, en pleine forme, se distingue par une performence vocale du plus haut niveau.
Pilgrimage
Entre prog-rock et Ten Years After, avec des accents médiévaux et quelques guitares à la Led Zeppelin, Wishbone Ash est l’un des nouveaux groupes les plus en vue au début des années 70. Sans jamais parvenir au stade de super star, il va garder au fil des années un auditoire fidèle et tout à fait respectable… « Pilgrimage » est marqué par de longs passages instrumentaux où se distinguent les deux guitaristes Andy Powell et Ted Turner.
Ram
Après un premier album où il joue lui-même de tous les instruments et où il épuisait visiblement des morceaux composés au moment de la séparation des Beatles, McCartney signe l’année suivante ce très bon disque. Il y reste très Beatles et très british (« Uncle Albert ») mais Ram marque vraiment le début d’une carrière solo brillante.
Restrictions
Grand maître américain du boogie-blues, Cactus ne parviendra pourtant jamais à vraiment s’imposer, même si le groupe jouit auprès des connaisseurs d’une solide réputation des deux côtés de l’Atlantique. Jim McCarty quitte le groupe après ce troisième album (il trouve que Bogert en fait trop : le lead guitar, c’est lui !). Rusty Day aussi va partir, il sera plus tard pressenti pour remplacer Bon Scott au sein d’AC/DC !
Rock On
Curieusement, Humble Pie aura toujours souffert d’un défaut d’image. On a coutume de les considérer jusque là comme des « Rolling Stones » de second rang… « Rock On » est pourtant la magistrale démonstration que le groupe est beaucoup plus que cela : le duo guitare rythmique/guitare lead (Marriott/Frampton) est un modèle du genre, un véritable cas d’école, tandis que la voix de Steve Marriott n’a guère d’équivalent alors que celle de Robert Plant… bref un groupe énorme, à (re)découvrir sans faute !
Runt: The Ballad of Todd Rundgren
Todd Rundgren est un immense musicien, touche-à-tout et bidouilleur de studio ! Il se distingue comme producteur. Il enregistre aussi ses propres titres sans jamais trouver une vraie réussite commerciale. Une raison à cela serait peut-être qu’il a du mal à se forger un style personnel. Ce très bon disque sera par exemple présenté par le magazine Rolling Stone comme « le meilleur de McCartney » !
Sacco and Vanzetti
Figure emblématique de toutes les luttes sociales, Joan Baez était toute désignée pour chanter la bande originale du film « Sacco et Venzetti » qui dénonce une injuste condamnation. Elle collabore à cette occasion avec Ennio Morricone. Le film est un succès… et « Here’s to You » un énorme et mémorable tube planétaire.
Sea Wolf
Formé à Oslo en 1969, Titanic connaît un succès important au début des années 70. « Sultana », qui grimpe à la 5ème place des classements anglais, est leur grand hit. Si le groupe propose de remarquables chansons immédiatement accrocheuses, il peine à imposer un style distinctif, passe allègrement du prog. rock au country-folk, du hard rock à la pop et aux percussions afro-cubaines. De ce fait, il garde dans l’histoire une place de second plan et reste pour beaucoup comme le groupe d’un seul gros tube.
Shaft
La célèbre bande originale du film Shaft est un incontournable de la carrière d’Isaac Hayes. Ce double album, essentiellement instrumental comme il se doit, est l’une de ses grandes réussites… La planète entière connaît le thème principal, impossible d’y manquer ! L’artiste deviendra d’ailleurs plus tard un grand spécialiste des musiques de film.
She Used to Wanna Be a Ballerina
Avec cet album où elle s’éloigne du folk traditionnel de ses débuts au profit d’une musique plus contemporaine, Buffy Sainte-Marie élargit considérablement son auditoire. Elle chante Carole King, Leonard Cohen, Neil Young… Elle va ensuite amorcer une virage vers la musique country et apparaître résolument sexy sur la pochette de ses disques, à la grande surprise des fans de la première heure !
Smash Your Head Against the Wall
John Entwistle est incontestablement l’un des très grands bassistes des années 60. Il est aussi, chez les Who, un compositeur plus qu’honorable. Tandis que Pete Townshend s’affaire à ses projets pharaoniques (« Quadrophenia » ou la nouvelle version de « Tommy »), il est donc très naturel qu’il se lance dans une production solo… d’un niveau tout à fait remarquable !
Songs for Beginners
Fraîchement sorti de la grande expérience « Crosby Stills Nash & Young », Graham Nash, le gentil et le tendre, sort en solo cette pure merveille de folk rock, avec la simplicité mélodique imparable dont il a le secret. Le fameux « Chicago » est l’un des plus gros tubes de l’année.
Stephen Stills 2
S’il est moins prestigieux que son prédécesseur, ce deuxième album éponyme de Stephen Stills est cependant tout à fait remarquable… Hendrix n’est plus là, mais Clapton si, éblouissant sur « Fishes And Scorpions ». Pour l’essentiel, on retrouve ici le talent du grand songwriter. Il se copie peut-être un peu parfois, mais demeure quand même très largement créatif.
Sticky Fingers
Troisième album du carré magique des Stones, « Sticky Fingers » se révèle plus électrique que le précédent « Let it Bleed », à l’instar du fameux « Brown sugar » qui ouvre le bal. .. probablement l’album le plus représentatif de cette grande époque.
Tago Mago
« Tago Mago » fait certainement partie des monuments les plus unversels de l’histoire. Ce double album est évidemment un sommet dans l’itinéraire atypique de Can. Difficile à décrire, il culmine avec les presque 20 minutes de l’énorme et tribal « Halleluhwah » : une seule écoute de ce morceau et l’on est atteint par l’imparrable virus qui vous pousse à entrer toujours plus loin dans l’oeuvre foisonnante du groupe !… Un album à réserver donc exclusivement à ceux qui sont prêt réviser tous leurs jugements pour découvrir le sens du mot « créativité » associé à cet autre dont on a déjà vaguement entendu parler : « rock » !
Tapestry
L’une des grandes figures féminines de la pop américaine… Lorsque sort ce chef-d’oeuvre qui va faire d’elle une super star, Carole King a déjà composé des dizaines de tubes pour d’autres tout au long des années 60. Elle se décide au début des années 70 à sortir de l’ombre et enregistrer elle-même ses propres titres… avec une réussite extrême !
Classé à juste titre par Rolling Stone comme le 36e meilleur album de tous les temps.
Tarkus
Avec ce second album, E.L.P. s’impose comme un groupe majeur, en tous cas ne laisse pas indifférent : on aime ou on déteste. La grandiloquence pompeuse irrite ou séduit, selon que… Ces gens se prennent-ils au sérieux ou bien s’amusent-il ?! de là peut-être vient l’adhésion ou le rejet !
Teaser and the Firecat
Avec les deux précédents albums, « Teaser and the Firecat » constitue la trilogie parfaite (indispensable ?) du Cat Stevens de la grande époque. Un contenu cette fois peut-être un peu plus diversifié, avec des connotations exotiques : le Grèce (« Rubylove ») et les Caraïques (« Tuesday’s Dead »)… et quelques rythmiques à la vitalité plutôt surprenante pour l’artiste : « Changes IV » et « Bitterblue »
Teenage Head
Il serait un peu réducteur de dire que les « Groovies » sont le clône états-unien des Stones, mais cet album est pourtant souvent comparé à Sticky Fingers, sorti la même année. Ceci est plutôt flatteur. Et il est vrai que Flamin’ Groovies est un élément considérable du paysage musical de la fin des sixties et début des années 70.
Teenage Licks
Stone the Crows avait tout pour réussir, des critiques unanimement élogieuses, une excellent guitariste (Les Harvey), une extraordinaire chanteuse, Maggie Bell, véritable Janis Joplin écossaise… et Peter Grant, le producteur de Led Zeppelin, comme manager ! Malgré ces atouts et l’indéniable qualité de ce superbe troisième album, le groupe ne parvient pas à simposer et se séparera en 1973.
The Black-Man’s Burdon
Au début des années 70, l’ex-leader chanteur des Animals entame une nouvelle carrière avec le groupe californien War. Cette grande figure pionnière des années 60, amateur de rythm’n’blues, se joue ici de tous les métissages revisitant les Stones (« Paint it Black ») ou les Moody Blues (« Nights in White Satin ») sur un mode funky soul.
The Concert For Bangladesh
Organisé à l’initiative de George Harrison, ce concert historique fait aujourd’hui figure d’archétype de tous les concerts humanitaires. Une pléiade d’artistes sur scène : Eric Clapton, Billy Preston, Leon Russel, Ringo Starr, Bob Dylan… Harrison joue ses standards des Beatles et la chanson « Bangla Desh », écrite pour l’occasion, est un immense tube.
The Cry of Love
Le premier album studio postume… l’ensemble du matériel était prêt, ou presque. Outre les habitués, Billy Cox (basse) et Mitch Mitchell (batterie), les sessions comprennent Stephen Stills au piano, ainsi que Steve Winwood et Chris Wood de Traffic. « Esy Rider », « Angel » ou « Drifting » font partie des derniers grands standards d’Hendrix… Un album superbe !
The Doobie Brothers
Groupe parmi les plus populaires au Etats Unis pendant toute la décénie seventies, Les Doobies Brothers s’inscrivent d’emblée, avec ce premier album, dans la grande tradition du country rock américain et de la musique californienne.
The End of an Ear
Le premier album solo de Robert Wyatt est enregistré peu de temps avant son départ de Soft Machine. D’un accès plutôt difficile, proche du free jazz, il pose les bases rythmiques et orchestrales caractéristiques de ses disques à venir. L’étrange expérimentation, débouchera bientôt sur des chef-d’oeuvres, quand elle se fera plus mélodique… et proche de ce à quoi « l’extrémité de notre oreille » est habituée !
The Grease Band
Le Grease Band, avec le pianiste Chris Stainton et le guitariste Henry McCullough (futur Wings avec Paul McCartney), s’est surtout distingué comme parfait accompagnateur de Joe Cocker, puis de Marianne Faithfull au milieu des années 70. Mais, sous son propre nom, a aussi produit ce très bon album.
The London Howlin’ Wolf Sessions
Pionnier du Chicago Blues avec Muddy Waters, Howlin’ Wolf s’entoure sur ce disque des plus grands musiciens anglais du moment à savoir Eric Clapton, Steve Winwood, Charlie Watts, Bill Wyman… Revisitant ainsi son répertoire notamment les standards « Killing Floor », « The Red Rooster », « Sittin On the Top of the World »… Chroniqué par Pierre-André Bague
The Low Spark of High Heeled Boys
Une ambiance plutôt soft, de longs passages instrumentaux… le successeur de « John Barleycorn » est moins directement accrocheur que ce dernier, mais se révèle plutôt au fil des écoutes. Il affiche une forte coloration jazz : si ce n’était la voix si particulière de Steve Winwood, on pourrait croire écouter un groupe de la scène de Canterbury, Caravan par exemple !
There’s A Riot Going On
Avec « There’s A Riot Going On », oeuvre aboutie, Sly and the Family Stone fait preuve d’une maturité certaine. La fusion du funk et du rock et le cocktail multi-racial s’affirment ici en modèle du genre, marquent l’époque et feront école.
Tumbleweed Connection
Aussitôt après la belle réussite de son précédent album, Elton John se lance dans une oeuvre ambitieuse et conceptuelle dédiée au grand ouest américain. Il devient assez country pour l’occasion, parfois folk (« Love Song ») ou même gospel (« Burn Down the Mission »), conformant logiquement sa musique au propos… L’album est (evidemment) un énorme succès aux Etats Unis.
Tupelo Honey
Un très bel album, représentatif de la remarquable production de Van Morrison à l’époque… Un style souvent très country, des hits et des morceaux qui vont devenir des standards de l’artiste (« Wild Night », « You My Woman » et la chanson titre), et la voix absolument parfaite de l’un des plus grands chanteurs de l’histoire du rock !
Watt
Un son très brut de décoffrage, pas du tout lêché, caractérise cet album tout juste sauvé par quelques titres : « My baby left me » ou « Think about the time ». Pris par les tournées, le groupe semble à court d’inspiration et la reprise de « Sweet Little Sixteen », enregistrée au festival de Wight, vient complèter un matériel assez limité.
What’s Going On
Déjà bien connu dans les années soixante pour ses tubes, Marvin Gaye, le crooner de la soul music, réalise ici un oeuvre marquante, l’un des plus grands albums de la soul et de la musique noire américaine. Tout en finesse, il s’y fait l’écho des préoccupations existentielles, écologiques, politiques… volte-face révolutionnaire dans l’histoire du label Motown qui ne produisait jusque là que les sucreries commerciales les plus fiables.
Whatevershebringswesing
L’un des grands disques de Kevin Ayers… Tantôt avant-gardiste, tantôt symphonique, tantôt simple à la limite de la désuétude, tantôt fou, tantôt hyper mélancolique : un bel exemple des multiples facettes du vagabond de la scène de Canterbury. Il est ici accompagné par David Bedford (compositeur de musique contemporaine), Robert Wyatt, Mike Oldfield, Didier Malherbe du groupe Gong avec lequel il vient de tourner en Europe.
Who´s Next
Succédant de peu à « Tommy », « Who’s next » s’en démarque pourtant considérablement par un son beaucoup plus riche et plus électrique. Mais les Who sont ici au sommet de leur art malgré une attaque nerveuse qui met temporairement Pete Townshend quasiment sur le carreau… Un album absolument parfait, chaleureux et magnifiquement produit.
With a Little Help from My Friends
Steve Cropper, producteur et guitariste maison du label Stax, est une éminence des années 60 et 70. Il apparaît sur de multiples enregistrements, collabore avec Wilson Pickett et Otis Redding (on lui doit l’arrangement du fameux « (Sittin’ On) The Dock of the Bay »). Son jeu influence notamment les Stones et les Who… Quelques albums solo seulement, dont cet instrumental qui, sans être révolutionnaire, est plutôt bon dans son genre (soul).
Woodstock Two
Moins diversifié que le triple album original, « Woodstock Two » se révèle tout aussi indispensable. Il permet de faire plus de place notamment aux prestations de Jimi Hendrix, Jefferson Airplane, C.S.& N. ou Canned Heat. Et d’autres artistes sont immortalisés dans le cadre du festival légendaire : Melanie et Mountain.