Albums rock de 1972
#1 Record
Après son expérience chez Box Tops, Alex Chilton rencontre Chris Bell et forme Big Star. La qualité des compositions proposées par le duo se révèle aussitôt. Ils ont influencé des groupes comme REM, Primal Scream et Tom Petty. Les Remplacements ont également écrit une chanson pour eux !
666
Après le succès européen des chansons « Rain And Tears » et « It’s Five O’Clock », le groupe originaire de Grèce se lance dans un album concept complexe et ambitieux : l’apocalypse selon St Jean !… La suite, ça sera surtout la carrière solo de Vangelis, grand spécialiste des instrumentaux et des B.O. de films… tandis que Demis Roussos aura un parcours plutôt orienté « variétés ».
All the Young Dudes
Alors que Mott The Hoople est au bord de la séparation, Bowie lui offre le hit « All the Young Dudes » et produit le très glam album du même nom (sans doute le meilleur album du groupe, avec « Mott »). Le disque est adopté par la communauté gay pour laquelle il deviendra un grand classique.
All Together Now
Après la séparation définitive des Zombies en 69, Rod Argent fonde son propre groupe. Ses premiers albums définissent sa nouvelle orientation prog rock. Ils sont salués par la critique rock, mais « All Together Now » est le premier succès commercial, avec un hit : « Hold Your Head Up ». Bien qu’il collabore toujours avec Chris White, Argent ne retrouvera jamais la magie des Zombies et ses albums ont plutôt mal vieilli.
Argus
Le troisième album de Wishbone Ash est généralement considéré par les fans comme l’un des meilleurs. Il est en tous cas une belle réussite commerciale, entrant dans le top five en Angleterre, et il restitue parfaitement la vision musicale riche et complexe du groupe. La formation s’enrichit d’un clavier. les arrangements et les duos de guitares sont évidement d’une grande finesse.
Baby James Harvest
Composé de très solides musiciens, avec une formule électro-acoustique aux accès souvent majestueux, Barclay James Harvest va distiller tout au long des années 70 (et plus) une musique infiniment plaisante. Son folk-rock british carré et fort bien produit va faire du groupe l’une de valeurs sûres – et discrètes – de la décénie.
Barbara Keith
Le curieux parcours de Barbara Keith commence dans les clubs folk de Greenwich Village. Elle forme l’éphémère Kangaroo en 1968, enregistre ensuite deux albums éponymes dont elle ne sera jamais vraiment satisfaite. Mariée avec le producteur Doug Tibbles, elle se brouille avec l’industrie musicale. Le couple ne réapparaîtra que 30 ans plus tard, pour une nouvelle carrière, sous le nom de The Stone Coyotes… Cet album de 1972 sera entre temps (et malgré elle) devenu un must !
Barnstorm
Avec James Gang, Joe Walsh avait fait l’admiration, entre autres, de Jimmy Page, Pete Townshend et Eric Clapton. On le savait guitariste virtuose, sa carrière solo va le révéler brillant songwriter. Il opte dès ce premier album pour une texture pop-folk, un soft rock soigneusement élaboré, qui vont le conduire quelques années plus tard à rejoindre Eagles. Les break hard rock fulgurants de « Rides Again » cèdent le pas à l’alchinie feutrée des studios… autre univers, pour un autre public.
Birds of Fire
John McLaughlin, guitariste extraordinaire et autodidacte, gentleman dandy du Yorkshire, avait déjà beaucoup donné : dans le jazz traditionnel, le rythm’n’blues avec Brian Auger, le rock avec Clapton et Jack Bruce, le jazz progressif avec le saxophoniste John Surman… Emigrés au U.S.A à la fin des années 60, il se trouve deux gourous de choc : Sri Chimnoy pour la tête, Miles Davis pour le coeur et la musique ! Avec son groupe, Mahavishnu, il glisse ici une oeuvre étonnamment sophistiquée dans le top 50.
Burgers
Après un premier album traditionnel acoustique, un second électrique, Hot Tuna prend ici toute sa dimension personnelle, parfait échantillon de ce que la scène californienne pouvait produire de meilleur dans le registre d’une musique à dimension (pronfondément) humaine. Le violon folk du fameux Papa John Creach marque évidemment l’album.
Can’t Buy a Thrill
Avec 7 albums consécutifs totalement réussis, Steely Dan fait partie des incontournables standards américains des années 70. Le groupe est constitué autour de Walter Becker (guitares, chant) et Donald Fagen (claviers, chant)… Un arrière-plan jazzy, des connotations latinos, la participation d’un excellent David Palmer comme lead-singer, et au final l’un des meilleurs premiers disques de l’histoire !
Caravanserai
Le grand virage vers la fusion de Carlos Santana… Expérimental, novateur, l’album surprend à l’époque, déroute, et passe finalement totalement à côté d’une reconnaissance pourtant largement méritée… Les fans n’aiment pas vraiment que l’on casse l’image qu’ils se sont fabriquée !
Close to the Edge
Close to the edge est généralement considéré comme le meilleur album de Yes (il partage quand même assez largement ce titre avec « Fragile », sorti un an plus tôt, ou le futur « Tales from topographic oceans »). Trois morceaux seulement, en forme de suite… un ensemble très « close to the perfection » !
Demons and Wizards
Une parfaite maîtrise musicale, un hit radio qui déménage (« Easy Livin' ») et Uriah Heep s’installe comme le concurent le plus direct du Deep Purple de l’époque (le rapprochement entre les deux groupes est facile : l’orgue, le son, la voix…). Demons and Wizards place aussi Uriah Heep comme l’un des initiateurs anciens du metal gothique… Un style très daté, mais pour beaucoup d’adeptes le meilleur album du groupe.
Dr. John’s Gumbo
Un an après l’ambitieux « Sun, Moon & Herbs », plutôt mal reçu (malgré la participation d’Eric Clapton et de Mick Jagger), Dr. John revient avec « Gumbo » – et la plus grande réussite – à la simplicité festive. Une coloration souvent blues-jazz façon New Orleans… c’est chaud, ça balance… c’est très bon !
Eat a Peach
Duane Allman meurt dans un accident de moto quelques semaines avant la sortie de cet album qui impose définitivement la notoriété du groupe. « Eat a Peach » prend évidemment dans ces circonstances la forme d’un tribute à son guitariste prodige. A côté de nouveaux morceaux enregistrés en studio, quelques live impressionnants… mais on conaissait déjà bien la qualité des prestations scéniques du groupe !
Ege Bamyasi
L’influence de Can va être considérable, sur Depeche Mode, Sonic Youth, Massive Attack… Le groupe anticipe aussi souvent l’ambient et même la techno. Si une telle prouesse est possible c’est que le Can est capable de tout (jeu de mot à part !), même de décrocher un tube, comme ici avec « Spoon » !… Electronique, jazz, pop ou funky, la richesse de la palette est considérable ! Plus condensé et (peut-être) plus accessible que « Tago Mago », cet album est un nouveau chef-d’oeuvre hypnotique et intemporel.
Europe ’72
Un disque live marathon (triple album vinyl à l’origine) à l’image des concerts fleuves auquels le groupe avait habitué ses fans. On appréhende un peu de la sorte la magie envoûtante du Dead sur scène. Dans le registre des disques en public, un monument !
Exile On Main Street
Sans qu’il comporte de véritables tubes (à l’exception de « Tumbling dice »), ce double album est généralement considéré comme l’un des plus essentiels de toute la discographie des Rolling Stones… le dernier de la grande époque.
First Base
Dans la grande mouvance du rock progressif du début des années 70, Babe Ruth tire son épingle du jeu. Son premier album, salué par la critique, connaît un gros succès commercial avec, notamment, son morceau de bravoure « Wells Fargo ». Ce groupe anglais va pourtant disparaître totalement assez rapidement.
Focus III
« Moving Waves », le second album de Focus, avait un peu plus établi la notoriété européenne du groupe, grâce à un nouveau « hit », « Hocus Pocus ». Focus III reprend la même structure, avec une suite occupant la totalité de la face B du vinyl. L’ensemble, essentiellement instrumental, est ambitieux, d’une technicité sans faille, et pose sans problème Focus comme une sorte de Yes ou King Crimson continental.
Foxtrot
Au début des années soixante dix l’influence de Genesis est considérable. Cela ne tient pas seulement à la theâtralisation magistrale orchestrée par Peter Gabriel, mais chaque musicien apporte sa pierre à l’édifice, que ce soit Phil Collins à la batterie, Steve Hackett, fabuleux guitariste, ou Tony Banks aux claviers… Foxtrot est l’un des premiers et des plus grands chef-d’oeuvres du rock progressif.
Full House
J. Geils Band était une fabuleuse machine de scène, comme en témoigne ce très bon live. Le groupe va asseoir très progressivement sa notorité auprès du public, à la différence de la critique rock, d’emblée unanime. Le magazine Rolling Stone le sacre « meilleur nouveau groupe » de l’année 72.
Give It Up
La carrière de Bonnie Raitt, l’une des plus grandes chanteuses américaines de country-blues, est un cas : des années de labeur et de collaboration avec plus grands (B.B. King, Aretha Franklin, Lowell George, Randy Newman, Emmylou Harris…) et puis soudain un succès explosif en 1989 avec son 10ème album (« Nick of Time ») qui fera d’elle une milliardaire ! « Give It Up » appartient à la première période, celle de ces albums sensationnels qui n’obtiennent qu’un succès d’estime et l’adhésion d’un carré de fans doublé du respect de ses paires et des « connaisseurs ».
Glitter
Du glam pur jus… « glitter » (brillant) était l’autre expression pour désigner le glam rock. Gary Glitter va pousser le genre jusqu’à ses extrêmes, sa caricature. Mais avec un succès populaire et commercial considérable : « Rock & Roll » est un tube énorme, impossible d’y échapper ! La réussite artistique est sans doute plus discutable, mais… nous n’allons pas discuter !
Graham Nash, David Crosby
La collaboration entre ce que sont peut-être les plus extrêmes contraires du « Crosby Stills Nash & Young » (le tendre mélodiste et le progressiste parfois glacial) va se révéler des plus fructueuses dès ce premier album, qui est une parfaite réussite.
Grave New World
Les Strawbs de Dave Cousins occupent un espace originale dans la mouvance prog. rock du début de la décénie, quelque part entre Dylan, King Crimson ou Jethro Tull. Pour Brouiller un peu plus les pistes « Grave New World », l’un de leurs beaux sommets, est co-produit par Tony Visconti, le grand réalisateur glam du moment (Bowie, T. Rex) !… En fait, l’originalité vient surtout du fait que le groupe puise son inspiration aux sources du folk britanique.
Greatest Hits
Blood, Sweat and Tears se sépare assez prématurément, chancun partant pour ses expériences personnelles… si l’on veut être sûr de ne rien rater d’essentiel, c’est cet album-ci qu’il faut impérativement posséder !
Greetings from L.A.
En 1972, « Greetings from L.A » rompt deux ans de silence forcé et consterne sa poignée de fans : Tim Buckley essaie de faire plus « accessible » ! Maintenant un groupe électrique musclé l’accompagne pour une volée de titres Soul-Blues-Gospel-Boogie-Latino-Rock qui déménagent et vocifèreent, avec moins de délire qu’avant, mais plus de Swing ! En fait le disque n’a rien de commercial avec ses chansons bien trop longues pour les radios. Mais à la réécoute, on se demande si un rockeur blanc a jamais réussi un album aussi profondément Soul…
Harvest
Le chef-d’oeuvre (essentiellement) acoustique de Neil Young ! Tout est parfait ici : le son, les arrangements, les compositions, la voix… Un disque plein de finesse et de sensibilité, d’une beauté et d’une simplicité (apparente) saisissante.
Homecoming
Le second album d’America, plus abouti, confirme toutes les promesses du premier et constitue quasiment un indispensable pour tout amateur de folk/soft rock du début des années 70. Il connaît à l’époque une succès considérable avec deux nouveaux tubes (moins illustrement mémorable certainement que « A Horse With No Name ») : « Ventura Highway » et « Don’t Cross The River ». Le groupe poursuivra ensuite une très honnête carrière qui se déroule jusqu’à nos jours.
Honky Chateau
Extrêmement brillant, diversifié, Honky Chateau (enregistré en France au Château d’Hérouville) est l’un des sommets pop-rock du début des années 70. Elton John, qui s’est forgé un look vestimentaire excentrique, jouit alors d’une popularité considérable.
I’m Still in Love With You
Des arrangements simples et efficaces, une rythmique carrée, une voix parfaite, la formule pop-soul d’Al green fait un carton et les tubes s’enchaînent à l’instar d’un Stevie Wonder à la même époque. « I’m Still in Love With You » est en fait très semblable à l’album précédent et il est généralement considéré, avec « Call Me » comme un sommet dans la carrière de l’artiste.
Jackson Browne
Jackson Browne est l’un des grands chanteurs américains de folk rock des années 70. Il exerce une influence comparable à celle de James Taylor ou de Joni Mitchell. Né en Allemagne, installé aux USA, il arrive à New York en 67 et se lie à Greenwich Village avec Tim Buckley et Nico. Ce premier album éponyme le révèle comme un song-writer sensible et clairvoyant. « Doctor My Eyes » est le principal succès du disque.
Jeff Beck Group
Changement de personnel au sein du groupe. Beck est immobilisé pendant plus d’un an à la suite d’un accident. Il revient aux activités musicales avec « Rough And Ready », puis cet album, tous deux fortement marqués par la soul et plutôt funk.
Let’s Stay Together
Al green s’inscrit dans la lignée des chanteurs de soul romantique, façon Otis Redding. Son premier hit en 68 (« Back Up Train ») sera suivi d’un passage à vide. Mais il revient au premier plan au début des seventies avec une immense réussite, notamment de 71 à 75. Dandy érotique et mystique, il servira plus tard de modèle à Prince.
Life, Love and Faith
Allan Toussaint, après avoir enregistré un excellent premier album (instrumental) sous son nom en 58, se consacre essentiellement à la production et devient l’un des grands magiciens du son New Orleans. Il repasse de l’autre côté des mannettes en 70 et réalise en 72 ce remarquable album soul.
Live in Europe
Moins prestigieux peut-être que son « Irish Tour » (immortalisé par le film de Tony Palmer), ce « Live in Europe » reste comme un grand moment de blues électrique. Son attachement au valeurs traditionnelles du genre n’empêche pas Gallagher de retrouver parfois quelques accents irlandais ou country, ni de faire chauffer à l’occasion la mandoline ! (« Going to My Home Town »)
Machine Head
Deep Purple, qui est parfois tombé dans la facilité en s’appuyant sur les seules prouesses techniques de l’organiste Jon Lord ou du guitariste Richie Blackmore, réalise ici le disque parfait. Evidemment porté par le succès populaire de « Smoke on the Water », l’album n’a par ailleurs pas la moindre faiblesse. Ensemble très homogène où tous les titres sont bons et le son énorme…
Made in Japan
Si la discographie de Deep Purple est impressionnante, le groupe a surtout marqué avec une petite poignée d’albums du début des années 70 (globalement jusqu’au départ de son chanteur Ian Gillan). Ce fameux « Made in Japan » – live d’anthologie s’il en est ! – est le couronnement de cette fabuleuse époque et de la période du Deep Purp mythique.
Manfred Mann’s Earth Band
Beaucoup de chemin parcouru depuis les hits pop des années 60 (et d’ailleurs le groupe change de nom)… Manfred Mann explore désormais les horizons de la musique progressive. A la différence de bon nombre de tenants du genre, il le fait de manière très ludique, sans prise de tête. Cela donne des albums infiniment plaisants comme celui-ci.
Mardi Gras
L’écrasant leadership du certes très doué John Fogerty finit par poser de graves problèmes et son frère Tom quitte le groupe. Bien qu’il fût jusque là discret, le départ de ce dernier sonne comme un coup de semonce. Creedence tente de se ressaisir et John accepte d’enregistrer des titres composés par Doug Clifford et Stu Cook. Le résultat déçoit le public. « Mardi Gras » est le premier échec commercial du groupe. Un ressort est visiblement cassé, le plus grand groupe américain de l’époque va bientôt disparaître.
Matching Mole
Au début des années 70 Robert Wyatt (ex-batteur et voix de Soft Machine) est peut-être l’artiste qui parvient le mieux à sortir la musique progressive de sa froideur caractéristique pour lui donner une dimension profondément humaine. Matching Mole ne va durer, mais lègue à l’histoire ce magnifique album… Du grand Wyatt, avec ses lignes harmoniques totalement improbables et vertigineuses !
Naturally
J.J. Cale est un atypique du rock américain, une sorte de vagabond de la pop, unanimement reconnu par ses paires. Entre blues et folk-rock il va égrenner ses albums simples et de grande qualité, avec une modestie et une discrètion totale. « Naturally » sort alors que Clapton a déjà repris et popularisé largement « After Midnight ».
Nature Planned It
Peu de temps avant de quitter Tamla Motown, les Four Tops enregistrent un dernier grand disque, prouvant à l’occasion qu’ils peuvent faire de très belles choses sans l’aide des compositeurs fétiches du label Brian et Eddie Holland, et Lamont Dozier. La suite de leur carrière sera cependant plutôt moins brillante…
Nervous on the Road
Brinsley Schwarz est le solide pionnier du pub rock britanique (la bonne zic bien carrée qui ne se pose pas de questions et souvent matinée de country), son principal représentant avant que Dr. Feelgood ne prenne la relève… Le groupe porte le nom de son guitariste, mais le principal auteur-compositeur est un certain Nick Lowe qui deviendra, vers la fin de la décénie, un acteur-clé de la new wave.
Never a Dull Moment
Denier grand album d’une période où Rod Stewart propose une subtile fusion en folk et hard rock… Son ami Ron Wood tient toujours la guitare. La référence à Dylan est toujours présente (« Mama, You Been on My Mind »), mais Jimi Hendrix (il fallait oser !) est également « cité » de très belle façon (« Angel »).
No Answer
Electric Light Orchestra est constitué autour de deux rescapés de Move, Jeff Lynne (chant, guitare, claviers) et Roy Wood (chant, guitare, cuivres). La grande idée était alors d’adjoindre à la formation rock traditionnelle des instruments classiques (violons notamment). Avec un style de compositions pop proche des Beatles, c’est souvent majestueux et c’est une belle réussite.
No Secrets
Entre folk et rock tranquille, Carly Simon s’inscrit dans la tradition des grandes chanteuses américaines. Epouse à l’époque de James Taylor (divorcée depuis), elle va réaliser un certain nombre de tubes internationaux, à commencer par le fameux « You’re so vain » sur ce troisième album, enregistré en duo avec Mick Jagger.
Obscured by clouds
Trois ans après « More », Pink Floyd réalise une nouvelle bande sonore de film (ici la musique original de « La vallée » de Barbet Schroeder). Assez loin derrière les grands classiques du groupe, « Obscured By Clouds » présente cependant un ensemble homogène et plutôt intéressant.
Octopus
Le groupe des trois frères Shulman est devenu culte pour beaucoup, grâce à une poignée d’albums exceptionnels au début des années 70. Gentle Giant, c’est une sorte de condensé du meilleur de ce qui existe dans le rock progressif de l’époque, de King Crimson à ELP, de Yes à Jethro Tull. Avec ce quatrième album le groupe est en passe de rejoindre ces célèbres émules au niveau de la popularité. Il n’y parviendra pourtant pas et disparaîtra en 1980. Ray Shulman sera plus tard un producteur de renom, il travaillera notamment sur les premiers albums de Björk avec Sugarcube.
Olympia Concert
Mondialement connu comme le grand défenseur de la musique celtique, Alan Stivell (né Cochevelou), surfe sur la vague flower power, et transcende ses sources traditionnelles pour aller vers le rock et la musique progressive. Cet Olympia « en public » (restons français !), classé dans les 30 albums de l’année par le magazine Rolling Stone, est un monument fondateur du celtic rock (« Pop Plinn », « Suite Sudarmoricaine »)… un million et demi d’exemplaires vendus !
Ot ´N´ Sweaty
Après quatre albums, le groupe Cactus va se séparer sans avoir jamais vraiment atteint la notoriété qu’il aurait mérité. Ce dernier disque est pourtant d’une grande qualité avec une partie composée d’un live époustoufflant : ce soir-là au moins, à Porto Rico, Cactus était évidemment le plus grand groupe rock du monde !
Paul Simon
Entre sa première production solo et cet album éponyme, sept années ont imposé Simon & Garfunkel comme l’un des plus fameux duos de l’histoire. Paul Simon n’a plus rien à prouver, mais il va continuer sa route seul. Quand plusieurs titres annoncent le superbe « There Goes Rhymin’ », cet album, sans tube particulier, est une sorte de discours programme attestant surtout de l’éclectisme de l’artiste, de son goût pour les musiques du monde, le jazz, le blues. Il anticipe l’itinéraire d’ouverture des années à venir.
Phantasmagoria
Formé par le violoniste Darryl Way, Curved Air est l’un des grands acteurs du rock progressif anglais du début des années 70. La voix de la chanteuse Sonja Kristina s’intégre parfaitement bien à l’ensemble intrumental. Flirtant avec le folk, la musique classique, le jazz, le groupe fait partie des premiers popularisateurs du « moog », le mythique ancêtre nos synthétiseurs !
Pictures At An Exhibition
Avec cette reprise intégrale et l’adaptation de ses « Tableaux d’un exposition », Mussorgsky, compositeur russe du 19ème siècle, fait une entrée fracassante dans l’univers du rock ! Les amateurs de musique classique y trouveront bien sûr à redire, mais ELP, à la suite de Nice, continue à faire tomber des barrières.
Piledriver
Status Quo, souvent mésestimé par la critique rock de l’époque, finira par gagner l’estime par sa longévité et son absence de prétention. C’est en tous cas une institution du boogie-rock anglais. Groupe à singles, il n’en a pas moins sorti quelques très bons albums, dont ce précosse « Piledriver »
Really
S’il fallait un poète pour écrire un nouvel Eloge de la paresse, J.J. Cale serait sans doute le mieux qualifié. S’il fallait un musicien pour dire la poussière, le silence de midi, le verre de Southern Comfort, le rocking-chair sous la véranda, les doigts de J.J. Cale glissant sur sa grosse Martin suffiraient pour tout expliquer. Avec sa voix rauque et lointaine, ses mots qui témoignent du « Grand spectacle de l’Ouest americain », J.J. Cale, avec ce Really, nous fait poser cette question : « Pourquoi s’imposer de pénibles voyages vers Hollywood, quand on a tout, vraiment tout sous la main en possédant ce resplendissant Album ?! »
Rio Grande Mud
Faut-il encore présenter cet incontournable morceau de légende ?!… Les fameux barbus à lunettes noires sont, à l’origine, la résultante d’une fusion de deux groupes texans concurents. Billy Gibbons (guitariste, chanteur, harmoniciste), Dusty Hill (basse) et Frank Beard (Batterie) sont les indéboulonables hérauts du rock sudiste et du blues électrisé… du début des années 70 à nos jours !
Rock & Roll Music to the World
Considéré par certains comme un grand sommet, « Rock & Roll Music to the World » est également controversé. D’autres, en effet, trouvent cet album affadit par rapport aux productions précédentes. De fait, le groupe passe évidemment par un moment de lassitude à l’époque et les mésententes sur l’orientation artistique à prendre (Alvin Lee est attiré par la soul) entraîneront sa dissolution peu de temps après.
Rockpile
Dave Edmunds est un puriste des racines du rock. Après la séparation de son groupe Love Sculpture, il va se spécialiser dans le travail en studio en s’attachant avec minutie à rétrouver le son « oldies » des premiers rockers. En 1970, il décroche un étonnant n° 1 avec le très rétro « I Hear You Knockin' » qui reste quatre mois dans les classements US et se vend à plus de trois millions d’exemplaires ! « Rockpile », l’album à suivre, est considéré comme l’un des meilleurs albums rock-n-roll de la décénie.
Roxy Music
Avec Bowie, T. Rex ou Alice Cooper, Roxy Music appartient à la grande vague glam du début des années 70. Le groupe doit évidemment beaucoup aux fortes personnalités musicales de Bryan Ferry et Brian Eno, mais chaque musicien apporte ici sa pierre à un édifice qui tutoie la perfection. Longuement préparé, ce premier album fut enregistré en 15 jours… l’histoire raconte qu’il en fallu beaucoup plus pour réaliser la pochette !
Sail Away
Premier album de Randy Newman realisé avec de vrais moyens, « Sail Away » enchaine les mélodie simples, presque désuètes. Un phrasé abimé, une voix nonchalante, sur fond d’orchestration quasi cinématographique, sophistiquée, qui flirte avec le rock californien lorsque la guitare de Ry Cooder intervient. Porté aux nues par la critique de l’époque, cet album est l’un des plus beaux des années 70.
Saint Dominic’s Preview
Van Morrison revient avec cet album à ses premières sources, avec un modèle rythm’n’blues éminemment jubilatoir (« Jackie Wilson Said »), souvent proche également du jazz et parfois enrichi de choeurs très gospel. Un disque riche, intègre et fort… écho, par ailleurs, d’une exploration mystique évidente.
Sandy
Après avoir été, à la fin des années 60, la chanteuse des Strawbs, puis de Fairport Convention, Sandy Denny monte son propre groupe (Fotheringay) puis enregistre en solo. Elle marque le début des années 70 par son talent de compositeur et sa voix remarquable. Sa notoriété est immense alors… on la retrouve même en guess star sur le Led Zeppelein IV (« The Battle of Evermore »).
School´s Out
Combinant avec un incroyable facilité les sources et les styles, Alice Cooper est une nouvelle fois au sommet de son art. Le producteur Bob Ezrin prend ici visiblement un malin plaisir à ciseler cette montagne d’énergie viciée, la faire entrer dans une sorte d’écrin de soie : résultat grandiose !… Provocation toujours : le vinyl était à l’époque vendu emballé dans une petite culotte !
Sittin’ In
Ce devait être au départ un album solo de Kenny Loggins (ex-Nitty Grtty Dirt Band) – et le disque est d’ailleurs intitulé « Kenny Loggins with Jim Messina » – Mais l’association avec Jim Messina (ex-Buffalo Springfield et Poco) va devenir le duo américain le plus populaire du début de la décénie… très proche de la formule musicale qui fait à la même époque le succès des Eagles.
Slade Alive!
Dans l’oeuvre discographique plein d’énergie, de simplicité et d’humour, enchantant le jeune public européen du début des années 70, cet « Alive! » est un gros succès qui se place alors dans tous les Top Ten Européens. Cet Album, avec ses reprises survoltées de « Born To Be Wild » de Steppenwolf et d' »Hear Me Calling » de Ten Years After, est devenu un grand classique de l’histoire du rock !
Slayed?
Découvert et produit par Chas Chandler (ex-Animals et manager de Jimi Hendrix), Slade est l’un des plus gros vendeurs de disques du début de la décénie, sans toutefois parvenir à s’imposer aux USA. Le groupe exploite avec intelligence les grosses ficelles du hard : trois accords de guitare hyper saturée et la fantastique voix éraillée de Noddy Holder… Le tout écrit soigneusement en très mauvais anglais (jetez juste un oeil sur les titres !).
Something/Anything?
S’il n’en fallait retenir qu’un, ce serait probablement ce double album… Parce qu’avec 25 titres, on en a vraiment pour son argent ! Ensuite pour son incroyable diversité. Rundgren tient ici tous les instruments. Pour l’histoire, il est, à cette époque, l’un des premiers à utiliser la drum machine (boîte à rythme).
Stephen Stills and Manassas
On le savait déjà, Steve Stills (Buffalo Springfield, C.S.N & Y) est un grand bonhomme ! Après deux albums solos magnifiques, il revient à une formule de groupe en fondant Manassas avec Chris Hillman (ex-Byrds). Dans le style folk-blues-country-rock, Ce premier album (un double) est une merveille absolue !
Storia di un Minuto
Une coloration résolument latine : PFM est, au début des années 70, le King Crimson ou ELP de la méditérannée, le groupe qui bouscule la géographie du prog rock !… « Storia di un Minuto » est le premier de 4 albums quasiment parfaits, attestant d’une créativité exceptionnelle et à la tonalité très originale. Et puis les textes chantés en italien sonnent tellement exotique !… à re-découvrir d’urgence !
Stories We Could Tell
La séparation des légendaires Everly Brothers va se produire à la fin de l’année 73. « Stories We Could Tell », dans un style country rock, est leur dernier album majeur, enregistré avec la complicité de quelques « grosses pointures » comme Ry Cooder, Jim Keltner ou John Sebastian (Lovin’ Spoonful).
Superfly
Au départ, l’album Superfly devait juste servir de B.O. à un thriller racontant les aventures d’un dealer de coke noir qui réussit à blouser la mafia et les flics dans une débauche d’ultra violence. Les paroles de cet album sont très engagées et évoquent la politique du gouvernement envers la communauté noire. Le magazine Rolling Stone dira par ailleurs « le message anti-drogue de Mayfield est bien plus fort en réalité que le film lui-même ».
Talking Book
Un album essentiel, celui de la maturité pour Stevie Wonder. Au début de cette nouvelle décénie découvrant le synthétiseur, il est sans doute le premier à véritablement faire oublier l’électronique… guitares, claviers en tous genres, le mariage est parfait. Et le tout swingue à la perfection, à l’instar du morceau de légende qu’est « Superstition ».
The Grand Wazoo
Un TRES grand Zappa !… essentiellement instrumental. Pour l’anecdote, c’est l’histoire de Cletus et de son armée de musiciens au chômage en guerre contre les vilains Médiocrates qui n’ont aucun goût musical !… Pour le reste, 5 morceaux magnifiquement construits et une palette sonore fabuleusement riche et diversifiée.
The Rise and Fall of Ziggy Stardust
Sacré « meilleur disque de la année » , Ziggy Stardust raconte l’histoire d’une rock star débarquée d’un autre monde. Bowie s’inspire de Vince Taylor (le plus « scandaleux » des pionniers du rock-n-roll !) et de « 2001 Odyssée de l’espace » de Stanley Kubrick. Toujours accompagné de son fidèle guitariste Mike Ronson, Bowie réalise un sommet du glam… un album parfait !
The slider
Jouant sur l’image excentique du glam rock, Marc Bolan et T . REX poursuivent sur leur lancée avec un succès considérable. Les tubes s’enchaînent. Le groupe déclenche alors des scènes d’hystérie collective telle qu’on n’en avaient plus vue depuis les grandes heures de la beatlemania.
They Only Come Out at Night
Au tout début des années 70 Edgar Winter, en grande forme, signe quatre albums consécutifs d’une immense qualité en moins de trois ans… « They Only Come Out at Night », qui clos cette belle série, restera comme celui qui contient deux de ses titres les plus mémorables, « Free Ride et surtout « Frankenstein ».
Thick As A Brick
Un monument du début de la décénie !… Ian Anderson et Jethro Tull se lancent là dans une oeuvre ambitieuse, album concept s’il en est, autour d’un poème écrit par un enfant de 8 ans. L’album donnera lieu à des concerts-représentations à forte dimension théâtrale. On retrouve ici les meilleurs accents folk et médivaux d’Aqualung mêlés à de majestueuses orchestrations prog-rock.
Transformer
C’est David Bowie qui accueille Lou Reed à Londres et produit « Transformer », album totalement marquant. Il ne manquait à l’époque qu’un peu de maquillage pour faire de Lou une icône du glam, tout le reste existait bien avant que Bowie lui-même ait commencé à y penser !… « Walk on the wild side » est l’un des plus gros succès de Lou Reed, le titre en tous cas universellement connu du grand public !
Trilogy
Trilogy est le 4ème album de ELP. Sommet de la première période qui est unanimement considérée comme la plus intéressante. Un bel ensemble pensé, construit, soigneusement enregistré… Manquant peut-être de spontanéité (le défaut des qualités !), il constitue en tous cas à l’époque une bonne introduction pour les nouveaux adeptes du prog-rock.
Ululu
« Ululu » demeure la grande réussite personnelle du guitariste amérindien Jesse Ed Davis. Chanteur déjanté, redoutable spécialiste du slide, il avait marqué de son empreinte les premiers albums de Taj Mahal. Il est ensuite musicien de studio, cotoie Leon Russell, joute avec Eric Clapton, Albert King et Willie Nelson, apporte un concours remarqué aux « Walls and Bridges » et « rock-n-roll » de Lennon. Malheureusement trop versatile, ce surdoué ne s’imposera pas et disparaîtra précossément sous l’emprise conjointe des stupéfiants et de l’alcool.
Understanding
Bobby Womack est un vétéran et un géant de la soul. Il débute dans les années 50 en chantant du gospel avec ses frères (Womack Brothers, puis The Valentinos), devient ensuite le guitariste et disciple (!) de Sam Cooke. Il compose le premier n° 1 des Rolling Stones « It’s All Over Now » et noue de multiples contacts avec le rock. Il enregistre sous son propre nom à la fin des années 60 seulement.
Vindicator
C’est 1972, l’époque vire au psychodrame généralisé. Pour Arthur Lee son groupe Love est une vieille histoire, déjà. Relégué aux oubliettes… Elektra son ex-label refuge ne vise plus l’art pour l’art mais la rentabilité comptable. Hendrix est mort. Les drogues dures sont partout dans les rues. Les guitares sont devenues lourdes et le funk est la nouvelle donne. C’est dans ces conditions que le métisse signe un contrat piégé sur A&M;, enregistre et sort ce « Vindicator »… Chroniqué par Fred Weber
Waterfall
Emule anglais des Earth Wind And Fire et Chicago, le groupe If ne va jamais vraiment trouver l’audience qu’il méritait. Il appartient pourtant authentiquement à l’histoire du jazz rock dont il est un des tenants précosses et parmi les plus talentueux en Europe.
Who Came First
Le premier album solo du guitariste et leader des Who est dédié à son mentor d’alors, le guru Meher Baba. Pete Townshend reprend ici à son compte quelques excellents titres composés pour le nouvel opéra rock, inachevé, qui avait finalement donné le fameux « Who’s Next » (Townshend produira plus tard une démo de ce qui devait être l’album original : « The Lifehouse » – 1991).
Will the Circle Be Unbroken
Emules des Byrds et des Flying Burrito Brothers, le « Dirt » livre en 72 avec cet album une véritable somme : pas moins de 38 chansons… et sans la moindre faiblesse ! Pour les amateurs de country, un délice de plus d’une heure trente !