Albums rock de 1973

A Wizard, a True Star
Todd Rundgren sort une troisième grande collection de chansons en trois ans ! et clos, après le très soft « Runt: The Ballad » et la somme « Something/Anything? », sa première période faste et la plus prolifique en solo.

Aladdin sane
Bowie tourne (et triomphe) pour la première fois aux USA. Son look paillette, son fard, sont mondialement connus et « The Jean Genie » est n°1 dès sa sortie… Cet album est évidemment un grand classique. A noter au passage, une version plutôt décoiffante du « Let’s spend the night together » des Rolling Stones.

Aquashow
Parfois comparé au Dylan de « Bonde On Blonde », Elliott Murphy s’apparente aussi à la verve lyrique d’un Lou Reed (dont il est un ami de longue date). « Aquashow » est le premier album remarquable d’une longue carrière qui le verra cotoyer Patti Smith, Phil Collins, Tom Waits ou Bruce Springsteen… Un grand songwriter sensible et attachant.

Back in ’72
Bob Seger, après un début de carrière plutôt confidentiel dans les années 60, va connaître un immense succès dans la seconde partie des années 70. « Back in ’72 » amorce le début d’une reconnaissance. Cet excellent compositeur sera souvent repris : la version de « Rosalie » de Thin Lizzy deviendra un hymne du hard, et Metallica reprendra « Turn The Page » en 98.

Bad Company
Lorsque Mick Ralphs quitte Mott The Hoople, il fonde Bad Company avec Paul Rodgers et Simon Kirke (ex-Free) et Boz Burrell (Bassiste de King Crimson). Le premier album éponyme de ce « super groupe » est particulièrement à retenir. Un rock carré, une guitare brillante, la voix particulière et parfaite de Paul Rodgers, quelques balades… les ingrédients qui font, à cette époque, les belles heures d’un Led Zeppelin.

Band on the Run
McCartney, peut-être sensible aux critiques qui avaient accompagnées la sortie de ses deux précédents albums, affiche ici de plus hautes ambitions et « Band on the Run » est effectivement son meilleur disque depuis « Ram ». S’il ne suffit pas – et de loin – à faire oublier que le Monsieur est un ex-Beatles, une bonne poignée de titres sont quand même tout à fait excellents.

Beck Bogert Appice
On attendait beaucoup de la constitution de ce « super groupe » : Jeff Beck, le guitar hero, associé à la réputée meilleure section rythmique du moment… mais la discographie n’a pas suivi, faute de réels talents de compositeur sans doute. En concert cependant toutes les promesses étaient tenues : « Superstition » ou « Why should I care » gravés sur du vinyl ou passés au laser n’en seront jamais qu’un pâle reflet.

Berlin
Chef-d’oeuvre de Lou Reed. Un « film pour les oreilles » selon lui, où il retranscrit l’ambiance de la ville allemande. L’ex-Velvet est ici accompagné notamment par Jack Bruce à la basse et Stevie Winwood aux claviers. L’album est produit par Bob Erzin (producteur à l’époque des albums d’Alice Cooper, auquel il emprunte les deux guitaristes).

Billion Dollar Babies
Troisième opus de l’indispensable triologie du groupe (les deux premiers étant « Killer » et « School’s out ») « Billion dollar babies » atteint encore des sommets. On peut décidément oublier le far et le clinquant des arrière-grand-parents de Marilyn Manson, ne garder que la « zic », on détient encore à coup sûr l’un des joyaux des seventies !

Black Caesar
Au début des années 70 l’image des noirs est très en vogue aux USA et fait l’objet d’un important commerce médiatique désigné sous le nom de « blaxploitation ». Au cinéma, le succès de Shaft, notamment, avait ouvert la voie. Toutes les stars du moments sont sollicitées. D’abord réticent, le « Soul Brother Number One » James Brown se laisse finalement tenter et réalise la B.O. de Black Caesar… Un album à ranger à côté de l’évident « Superfly » de Curtis Mayfield.

Brothers and Sisters
Duane Allman disparu, Dick Betts, le second guitariste, prend un ascendant considérable. Il s’était déjà distingué avec de très bonnes compositions. Son style country infléchit assez nettement l’orientation du groupe. « Brothers And Sisters » contient deux nouveaux grands classiques de la formation « Ramblin’ Man » et « Jessica ».

Burnin´
En 1973, le monde du rock dont le coeur balance entre Pink Floyd, Neil Young, et T.Rex découvre la syncope chaloupée du reggae, la rythmique lame de rasoir (Peter Tosh) des Wailers et la voix chamanique de Bob Marley. Tourné vers un public plus large que leurs premiers albums, « Burnin' » obtient une remarquable notoriété, avec des titres comme « Get Up Stand Up » et « I Shot The Sheriff » où Bob exprime sa révolte… cri le plus authentique d’un Rastaman qui n’avait pas encore conquis la planète.

Call Me
Album de la maturité, sans doute aussi le plus créatif et subtil… Al Green, qui aura chanté Dieu et le sexe, deviendra finalement pasteur baptiste ! Il enregistrera du gospel et, par intermittence, pas mal d’autres albums, souvent de grande qualité, mais qui n’atteindront plus vraiment la qualité ici atteinte.

Can the Can
Des guitares à la T. Rex, une voix puissante, Suzi Quatro est l’une des rares figures féminines du glam. Après de nombreux tubes (ici « 48 Crash » et « Can the Can ») dans la première moitié des années 70, sa popularité s’estompe ensuite. Mais l’image de la rockeuse bassiste, sa rock-n-roll attitude, marque évidemment quelques générations de chanteuses.

Copperhead
Avec son invité de marque, le guitariste John Cipollina (Quicksilver Messenger Service), Copperhead a marqué son époque avec cet unique et très bon album. C’est la fin fleur du rock sudiste des Etat-Unis (entre (Lynyrd Skynyrd ou autre Allman Brothers Band)… Un disque systématiquement mentionné dans toutes les bonnes anthologies 70’s.

Desperado
Avec plus de 70 millions d’albums vendus, Eagles va devenir l’un des plus gros succès de tous les temps… Le groupe, installé en Californie, fait des débuts country-folk qui le font comparer alors aux Poco et Flying Burrito Brothers. « Desperado », album concept sur les anciens hors-la-loi du Far West, confirme la réussite d’un premier album qui avait déjà été remarqué.

Dixie Chicken
Dixie Chicken
– LITTLE FEAT – 1973
| blues rock | boogie rock | country rockLes quatre premiers albums de Little Feat sont de qualité exceptionnelle. Mais – s’il faut choisir – ce numéro trois est généralement considéré comme un sommet pour les compositions de Lowell George. La formation est alors plébicitée par Mick Jagger comme son « groupe américain favorit » !

Down the Road
« Down the Road », le second et dernier album de Manassas (Steve Stills dissoudra le groupe peu de temps après), est plus inégal que son prédécesseur. Il contient quelques très bons moments. Mais pour l’essentiel : à réserver aux inconditionnels… et aux collectionneurs !

Felona e Sorona
Lorsqu’on parle prog rock, on pense aux groupes anglais (ELP, Yes, Van der Graaf…), on pense évidemment aussi au kraut rock germanique, mais on oublie facilement que le mouvement touche au début des années 70 d’autres pays européens. L’Italie, par exemple, apporte une belle contribution avec des groupes comme PFM et… Le Orme ! Et ce superbe « Felona e Serona » vaut largement les meilleurs Genesis de l’époque !

For Your Pleasure
Roxy Music est le groupe glamour par excellence (le mythe hollywoodien et les dandies à la vie fastueuse des années 50). Si Bryan Ferry signe quasiment tous les titres, la force du groupe dans cette première époque repose sur émulation tendue avec Eno : un rock conventionnel s’opposant à une furieuse tendance progressiste. Le résultat est splendide… for OUR pleasure !

Frampton’s Camel
Peter Frampton entame une carrière solo après son départ d’Humble Pie. Sans jamais atteindre un statut de super star, ce guitariste multi-instrumentiste va exercer une influence considérable sur toute la décénie. Son deuxième album se distingue par une extaordinaire richesse de compositions… Frampton y excelle aussi évidemment à la guitare, aussi bien électrique qu’acoustique.

Future Days
« Future Days », très homogène, renoue avec un univers atmosphérique et space rock relativement en vogue à l’époque. Comme toujours, les compositions du groupe sont magnifiquement soutenues par la batterie de Jaki Liebezeit (dont le bassiste Holger Czukay dira plus tard « C’est pour remplacer des gens comme lui qu’on a inventé la boîte à rythme » !). Plutôt discret ici, c’est aussi le dernier album avec le remarquable chanteur Damo Suzuki qui va quitter le groupe.

Goats Head Soup
Si « Exile on main street » est généralement considéré comme le dernier chef-d’oeuvre des Stones, on ne peut pas non plus parler d’un effondrement total après cela, loin s’en faut ! Et « Goat’s Head Soup » fait partie des belles choses du band légendaire dans les années 70. Ah oui… c’est l’album de « Angie » !

Goodbye Yellow Brick Road
On a dit de cet album qu’il était une sorte de récapitulatif de tous les styles et de tous les sons qui ont fait le succès d’Elton John. C’est un double… Elton John semble écrire comme il respire ! Il contient le tube « Candle in the Wind », chanson qui sera plus tard, dans une nouvelle version, dédiée à Lady Di.

GP
Après son passage chez les Byrds, puis les Flying Burrito Brothers, Gram Parsons entame, avec déjà une belle notoriété, une réelle carrière solo… Ce premier album est devenu un grand classique du country rock.

Grand Hotel
« Grand Hotel » évoque effectivement le grand luxe avec ses arrangements majestueux… Matthew Fisher, l’organiste de « A Winter Shade Of Pale » n’est plus là et l’excellent Robin Trower (lead guitare) vient d’entamer sa carrière solo. Gary Brooker, désormais seul leader, garde plutôt bien le cap. Assez différent du reste, c’est « Souvenir of London » qui devient le tube de l’album.

Greetings From Asbury Park, N.J.
Combinant l’énergie du rock-n-roll (les années 50), les textes et l’engagement d’un Dylan (les années 60), Springsteen est à la fois présenté comme le « dernier grand innocent » ou le sauveur du rock. Il répond aux paillettes ou à la sophistication artistique extrême du début des années 70 par un rock de base, mi-country, mi-urbain.

Head Hunters
Herbie Hancock est un clavier virtuose. « Disciple » de Miles Davis, il accompagne ses premières expériences de fusion, mais plus que ce dernier va se diversifier, intégrant progressivement à sa palette des éléments du blues, du funk, du rhythm-n-blues, de la musique électronique et du classique… Avec des artistes comme Chick Corea et Keith Jarrett, il suscite au milieu des années 70 un vif intérêt de la part du public rock et des amateurs de musique progressive.

High on the Hog
Black Oak Arkansas, malgré sa longévité, n’atteindra jamais la notoriété internationnale des Allman Brothers ou Lynyrd Skynyrd. Il n’en reste pas moins un groupe culte du southern rock. Tous les ingrédients du genre y sont : le fond bluesy, la touche country, les guitares brillantes, mais le groupe apporte une belle originalité avec son excentrique showman de chanteur, James « Big Jim Dandy » Mangrum, dont le registre rappelle furieusement celui d’un Captain Beefheart !

Holland
Le dernier grand disque des Beach Boys, alors installés aux Pays Bas (cf. le titre !). Le groupe, qui a vendu plus de 80 millions d’albums, aura marqué toutes les années 60 et exercé une influence considérable sur l’histoire du rock et de très nombreux artistes.

Home Made Ice Cream
A Nashville, où il s’est retiré, mi-homme des bois, mi-sac à bière, on prétend que Tony Joe White est encore plus paresseux que J.J Cale, autre familier des bas-fonds country. Ce « Homenade Ice Cream » que beaucoup d’amateurs considèrent comme son chef d’oeuvre, ne connaîtra aucun succès, malgré des chansons exceptionnelles…

Houses of the Holy
Led Zeppelin est à l’époque le groupe titanesque par excellence, et ce n’est pas un hasard, ses 6 premiers albums du groupe tutoient la perfection ! Houses of the Holy amorce une diversification et atteste d’un intérêt pour les musiques ethniques, que Robert Plant notamment développera en solo. Les riffs de Jimy Page sont, par ailleurs, toujours aussi cinglants.

In the Right Place
Produit par le fameux Allen Toussaint, le « sorcier de la Nouvelle-Orléans » et magnifiquement accompagné par les Meters, Dr. John sort, à la suite de Gumbo, un nouveau sans faute. Son jeu de piano bastringue, souvent remarquablement mis en valeur, est du plus bel effet (« Just the Same »)… un album plaisant, d’un accès infiniment aisé.

Innervisions
Un an après « Talking book », nouvel album d’exception dans l’impressionnante carrière de Stevie Wonder. Il n’a que 23 ans lorsque sort ce chef-d’oeuvre ! Il sort au passage la soul music de la prose sirupeuse en s’y faisant l’écho de préoccupations sociales fortes : ghetto, spiritualité, drogue… tout cela dans un écrin musical lumineux.

International Heroes
Kim Fowley, multi-intrumentiste, producteur, compositeur, est une éminence du rock, plutôt méconnue du grand public. Il se distingue par un parcours jalonné de multiples collaborations (de Zappa à Soft Machine, de Deep Purple au Sgt. Peppers des Beatles, et bien d’autres…). En 73 il épouse la cause glam pour cet album qui reste l’un de ses plus accessibles.

It’s Too Late to Stop Now
Véritable point d’orgue d’une carrière qui est encore loin d’être achevée, ce double album live est un grand moment. Van Morrison n’est pas seulement un remarquable « songwriter », mais aussi un fameux artiste de scène. Il rend ici hommage aux grands maîtres de la soul (Ray Charles entre autres), et cite les « Them » : « Here Comes the Night » et… « Gloria » !

Killing Me Softly
Alors que ses premiers albums passent inaperçus, Roberta Black est découverte en 1972 lorsque « The First Time Ever I Saw Your Face », enregistré trois ans plus tôt, est inclus dans la bande originale du premier film de Clint Eastwood, « Un frisson dans la nuit ». Le titre grimpe aussitôt à la première place des ventes aux USA. « Killing Me Softly », l’année suivante, est le second n°1. La carrière de l’une des plus grandes chanteuses américaines de soul-jazz est lancée !

Kings of Oblivion
Un étonnant cocktail, entre pré-punk (Les Fairies sont le « groupe préféré » de Johnny Rotten !) et des instrumentaux très « pink floydiens »… Malgré ce très bon disque, le groupe va se séparer (il se reformera en 87, sans Paul Rudolph). Larry Willis deviendra le premier chanteur de Motörhead.

Larks’ Tongues in Aspic
Un tout nouveau King Crimson naît en cette année 1973. Robert Fripp y fait entrer quatre nouveaux musiciens, dont l’exeptionnel batteur Bill Bruford qui vient de quitter le groupe Yes. Ce nouveau groupe joue une musique beaucoup plus électrique et expérimentale, mais qui évoque tout de même par moment le sublime premier album par ses contrastes entre violence et romantisme…

Le cimetière des arlequins
Ange, les très dignes émules Franc-Comtois des Genesis ou Yes, a fortement marqué la scène française et ce deuxième album supporte largement la comparaison avec les productions du rock progressif anglophone. A noter l’excellente adaptation de « Ces gens-là » de Brel, à l’époque il fallait oser !…

Live in Europe
Le premier « live » de Creedence retrace une prestatation du groupe lors de leur tournée de l’album « Mardi Gras ». Sur ce disque c’est un CCR en trio (sans Tom Fogerty) qui interprète ses plus grands standards devant un public conquis qui est loin de se douter que cette tournée est la dernière de ce groupe mythique. A sa sortie, l’album souffrait de quelques problèmes de son (ce qui n’arrange pas les affaires du groupe à l’époque), ils seront corrigés plus tard par la remasterisation. Chroniqué par Pierre-André Bague

Love, Devotion, Surrender
Mysticisme et spiritualité jouent un très grand rôle dans la vie de Carlos Santana… des convictions qu’il partage avec John McLaughlin. Cela donne ce magnifique album enregistré en commun. Les deux guitaristes virtuoses y reprennent notamment des morceaux de John Coltrane, le jazzman (un autre grand mystique).

Montrose
Comme avec la pop dans les années 60, les Etats Unis sont, au début de la décénie suivante, innondés dans un premier temps par le hard rock anglais (Led Zeppelin, Deep Purple). Montrose apparaît comme la première réponse à cette nouvelle « british invasion »… Belle réponse avec un rock massif et gros bras, qui recèle aussi quelques subtilités d’arragements intéressantes.

Moontan
Gloire nationale hollandaise dès le milieu des années 60, Golden Earring étend brusquement sa renommée en 1972 lorsque le groupe est engagé pour assurer la première partie des Who dans leur tournée européenne. « Moontan », l’abum qui suit, est aussitôt un gros succès, et le single « Radar Love » atteint les premières places dans tous les charts. Golden Earring tournera ensuite aux USA avec les Doobie Brothers et avec Santana, et restera très en vue en Europe durant toute la décénie.

Mott
Considéré comme le meilleur album de Ian Hunter (qui ne sera jamais aussi bon en solo), « Mott » est le sommet artistique et discographique du groupe (le fameux « album à posséder s’il n’en-fallait qu’un » !). Hunter se brouille avec le guitariste Mick Ralphs à l’occasion de l’enregistrement. Le groupe, qui se séparera bientôt, demeure un élément bien représentatif du début des seventies.

New York Dolls
Entre Glam rock et hard, les New York Dolls font partie des figures marquantes de l’époque des « décadants » (avec Bowie première façon, Alice Cooper ou T.Rex). Ce premier album est résolument un grand disque !

No Pussyfooting
Brian Eno vient de quitter Roxy Music pour développer ses projets personnels. Il travaille sur son premier album solo. King Crimson va entrer en sommeil prolongé (jusqu’en 1981 !), Robert Fripp a donc aussi de la disponibilité… Les deux artistes, férus d’expérimentation, se retrouvent naturellement et matérialisent une première apparition de l’ambient, le style cher à Brian Eno.

Paris 1919
Le parcours de l’autre figure de l’historique Velvet est moins médiatique que celui de Lou Reed. John Cale (compositeur de Chelsea Girl) est surtout attiré par la production et l’expérimentation (façon John Cage ou Terry Riley)… Mais quand il se rend accessible il est tout aussi intéressant, et cela donne des albums de toute beauté comme ce « Paris 1919 ».

Pin Ups
Si Bowie est un auteur-compositeur prolifique, il s’est surtout inspiré du travail réalisé par d’autres. Mais en caméléon lucide, il ne vampirise pas : ceux qu’il copie sont ceux qu’il aime, qu’il respecte. Il décide ainsi en 1973 de réaliser cet album de reprises. Il passe en revue les Easybeats, Yardbirds, Kinks, Pink Floyd ou Who… (Springsteen et Brel en bonus !). Un album magnifique où la guitare de l’habituel Mike Ronson croise à l’occasion celle de Ron Wood.

Pronounced Leh-Nerd Skin-Nerd
Avec ce fantastique premier album, le monde n’apprend pas seulement à prononcer le nom difficile d’un nouveau groupe, il découvre surtout définitivement le sens de l’expression Southern Rock, country-blues musclé du sud des Etats Unis. Lynyrd Skynyrd fait en effet son pain blanc des riffs électriques et bluesy et des mélodies plaintives ou accrocheuses. Sans cet album il a forcément un gros trou dans le panorama rock des années 70 !

Quadrophenia
C’est après la publication d’une version avec orchestre symphonique de « Tommy » que Pete Townshend se lance dans un nouveau projet d’envergure. La formule ambitieuse de l’opéra-rock commence à faire usée et l’accueil de la critique est plutôt mitigé. Il est vrai que le Who n’apportent pas ici grand chose de plus à la légende (qu’ils sont et resteront de toute façon), mais ce double album est alors un gros succès mondial.

Raw Power
Remis en selle par David Bowie, grand amateur des excenticités les plus déjantées, Iggy Pop bat le rappel des troupes et entre en studio pour l’enregistrement de ce « Raw Power » à la brutalité incandescente… Un disque totalement culte pour les amateurs du genre.

Ringo
Ringo Starr, le discret batteur des Beatles (beaucoup trop sous-estimé à ce poste), n’est pas en manque d’activité après la séparation du groupe. Il va se consacrer à son autre passion, le cinéma, mais sa discographie est aussi intéressante : « Ringo » est même carrément un grand album !… Lennon écrit pour lui le mégalo-rigolo « I’m The Greatest », Harrison et McCartney sont aussi du voyage.

Selling England by the Pound
Evidemment, la préoccupation première de Genesis n’était pas encore le tube formaté de 2’50 !… Genesis n’était pas encore non plus écrasé par les personnalité de Peter Gabriel, puis de Phil Collins… Et cela donne de fabuleux albums, comme ce « Selling England by the pound », plus abouti sans doute que « Foxtrot ». Le son moins synthétque apporte une humanité et une chaleur évidente à des compositions (oeuvres ?!) magistrales.

Sing a Song for You
Anne Briggs, avec son étrange parcours, est une légende du folk rock britanique. La chanteuse se caractérise par le fait qu’elle ne supporte pas sa voix ! Elle est pourtant le grand modèle de Sandy Denny ou Linda Thompson, des Fairport Convention et autre Pentangle… Mais rien n’y fait, quand tous ces artistes arrivent au pic de leur popularité au début des années 70, Anne Briggs met un terme définitif à sa brève carrière.

Space Ritual
Révélation du festival de Wight, en 70, Hawkwind est l’une des immenses formations de hard rock expérimental et progressiste des seventies. « Space Ritual » – sur thématique science fiction à la manière du premier Pink Floyd – donne lieu à des méga concerts avec les light show les plus impressionnants du moment.

Spectrum
Batteur explosif, le panaméen Billy Cobham se fait d’abord connaître en accompagnant Miles Davis, puis en intégrant le Mahavishnu Orchestra de John McLaughlin. « Spectrum », réalisé au moment de la séparation de Mahavishnu, est devenu un grand standard. Il révèle un musicien complet et un compositeur talentueux.

Stealers Wheel
Bien qu’il s’agisse d’un groupe, Stealers Wheel se résume essentiellement à un duo stable autour duquel les musiciens vont évoluer. Les deux piliers en question se nomment Joe Egan et Gerry Rafferty (ex-Humblebums). Sous sa pochette bien mémorisable à l’époque, ce premier album éponyme contient le hit « Stuck in the Middle ». Perçu d’abord comme une alternative anglaise des Crosby, Stills & Nash, Stealers Wheel ne confirmera pas vraiment, mais Rafferty renouera avec le succès quelques années après, en solo.

Still Alive and Well
Sans jamais vraiment accéder au statut de rock star, Johnny Winter, lead guitar surdoué et remarquable chanteur, n’en demeure pas moins une référence pour tout amateur de blues rock. Il commence sa carrière à la fin des années 60. « Still alive and well », est l’album de la renaissance (comme son nom l’indique) au sortir d’une sévère cure de désintoxication.

Stranded
En 73, Eno quitte le groupe. Bryan Ferry enregistre son premier album solo… on pense que le groupe est fini. Il n’en est rien, puisqu’au mois de septembre sort ce nouveau très grand album. Bryan Ferry y livre quelqu’uns de ses plus beaux titres : « Serenade », « A Song for Europe », « Mother of Pearl », « Sunset ».

Tales from topographic oceans
Un double album qui ne laisse pas indifférent : considéré par beaucoup comme l’une des oeuvres les plus marquantes de l’histoire, il a été aussi largement dénigré par la critique comme surfait… Extrêmement mystique, « Tales from topographic oceans » contient quelques unes des plus belles plages jamais enregistrées par le groupe.

Tanx
Un T. Rex de plus, aussi excellent que sans surprise… On sent pourtant quelques diffultés à dépasser son propre genre. Quatre ans plus tard, après s’être plus ou moins retiré de la scène musicale pour afficher des véléités cinématographiques, Marc Bolan trouvera la mort dans un accident de voiture, laissant toutefois une profonde empreinte sur les musiciens de plusieurs générations.

The Beach Boys in concert
Brian Wilson a préféré rester à la maison !… Mais cet excellent live est peut-être le meilleur « greatest hits » que l’on puisse imaginer : on y retrouve, en plus de certaines chansons du récent « Holland », tout le meilleur de la grande période du groupe.

The Blue Ridge Rangers
La dissolution de Creedence Clearwater Revival, le plus grand groupe américain à la charnière des années 60 et 70, intervient au mois d’octobre 1972. John Fogerty marque la rupture avec ce premier album solo où il revient, sans signer un seul titre, à un répertoire country. Album parfaitement soigné et réussi, dans un registre où il se sent évidemment très à l’aise.

The Captain And Me
Partis d’une musique très country, les Doobie Brothers se diversifient (se cherchent ?), ossillant entre un rock relativement lourd et une musique funky (cf. « Long Train Runnin' », sans doute le titre le plus connu du groupe). Des ballades typiquement folk ponctuent aussi cet album qui, malgré son hésitation entre styles différents, garde une force étonnante.

The Dark Side of the Moon
L’un des meilleurs albums de pink Floyd et, en tous cas, le plus grand succès commercial. La qualité de réalisation et de la production fera de ce disque, pendant des années, la référence pour tester les chaînes hifi ! Ils s’en étaient donné les moyens avec pas moins de 9 mois d’enregistrement !

The Marshall Tucker Band
Sans jamais accéder à un statut de star, comme Lynyrd Skynyrd ou l’Allman Brothers Band, The Marshall Tucker Band va devenir au fil des ans une véritable institution du southern rock américain. Le groupe, qui se fait d’abord connaître en tournant avec les Allman, demeure assez proche des standards country rock (avec pedal steel, violon folk et – ce qui est moins habituel – flûte).

The Ozark Mountain Daredevils
Ozark Mountain Daredevils est un proche parent des Flying Burrito Brothers, mais va aussi développer une musique country-pop voisine de celle des Eagles. « If You Wanna Get To Heave » est le premier titre d’une série succès. De belles compositions, des arrangements et des vocaux hyper soignés, vont faire du groupe l’un des plus populaires du genre aux USA dans le courant des années 70.

The Six Wives of Henry VIII
Inspiré par les six femmes du roi Henry VIII, et tandis qu’il est toujours membre de Yes et travaille sur « Close to the Edge », Rick Wakeman s’émancipe un peu et enregistre en solo l’un de ses meilleurs albums. Six instrumentaux où les claviers de toutes sortes sont bien sûr dominants. Wakeman va se distinguer au fil des décénies par une discographie personnelle de plus en plus abondante (parfois jusqu’à 12 albums en un an !).

The Smoker You Drink, the Player You Get
Sensiblement plus musclé que « Barnstorm », le second album solo de Joe Walsh est remarquablement étoffé. Le guitariste partage ici le travail avec son fidèle complice, le batteur Joe Vitale, qui signe quelques titres superbes. On retiendra notamment de ce disque « Rocky Mountain Way » et son solo de guitare doublé d’une « talking box », que Joe Walsh est l’un des premiers à populariser largement.

The Tin Man Was a Dreamer
Impossible de faire une anthologie du rock sans parler de lui !… cet album est bon sans doute, mais Nicky Hopkins est surtout le plus légendaire des pianistes de studio des années 60 à 80, crédité sur les disques des plus grands : Stones, Beatles, Kinks, Who, Jeff Beck Group, Steve Miller Band, Jefferson Airplane… George Harrison et Mick Taylor apportent ici leur concours à l’un des rares albums qu’il enregistre sous son nom.

The Wild, the Innocent & the E Street Shuffle
Quelques mois après la sortie de son premier album, Springsteen (sauvage et innocent !) signe cet essentiel des années 70. Il emporte définitivement l’adhésion de la critique rock. Entre fête et nostalgie (« Rosalita »), il touche inévitablement. Springsteen excelle aussi sur scène, ses concerts savamment conduits sont de remarquables moments d’osmose entre public et musiciens.

There goes rhymin´ Simon
Un album magnifiquement réalisé, plein de finesse et de sensibilité. Tout en introduisant beaucoup de diversités (coloration jazzy, folk ou latino) Paul Simon réussit à garder une unité de ton étonnante… tout est bon, rien à jeter : à déguster calmement au coin du feu pendant les longues soirées d’hiver !

Tower of Power
Tower of Power se forge dès le début des années 70 la réputation de posséder la « meilleure section de cuivres au monde ». A la fois précise et explosive, elle est en effet à même de faire palir de jalousie un groupe comme Chicago. Malgré la qualité de ses compositions et quelques succès single, Tower of Power va surtout rester et se distinguer comme un backing group invité par de multiples artistes (Santana, Little Feat, Elton John, Aerosmith, Michelle Shocked, Toto, Bonnie Raitt, Rod Stewart…)

Tres Hombres
Album de la (jeune) maturité, « Tres Hombres » contient de fabuleux titres comme « Jesus Just Left Chicago », « Beer Drinkers & Hell Raisers », « Precious and Grace » ou le fameux boogie façon Canned Heat « La Grange »… Un blues rock solide, intègre, dédié avec humour à tous les « largués » de la vie moderne !

Tubular Bells
Jeune prodige, Mike Oldfield est à peine sorti de l’adolescence lorsqu’il enregistre ce disque où il joue seul de pratiquement tous les instruments. Tubular bells sera la bande originale du film « L’exorciste », il est connu pour cela surtout : un peu dommage car le disque en soi est vraiment très bon !

Tyranny and Mutation
Parfois surnommé le groupe de metal pensant (!), mais aussi favorit des bandes de « bikers », Bue Oyster Cult fait partie des pionniers du genre (inventeur du désormais cliché metal/imagerie religieuse ?). Si leur premier album, réussi, avait connu un bon succès d’estime, « Tyranny and Mutation » est celui de la reconnaissance.

Wake of The Flood
La mort de Pigpen scelle une étape de la vie du Grateful Dead. Il avait été le premier leader et restait l’âme du groupe, même si Jerry Garcia avait pris l’ascendant sur le plan musical. Mais la formation est solide : Bob Weir, Phil Lesh, Bill Kreutzmann sont d’exceptionnels musiciens. « Wake of The Flood » est l’album réussi de la renaissance. Les claviers de Keith Godchaux apportent une coloration nouvelle… Et le Dead enregistre pour la première fois sur son propre label.

Why Dontcha
Un super groupe à la durée de vie très courte (environ deux ans) : Leslie West et Ronnie Laing (ex-Mountain), et Jack Bruce (ex-Cream). Un premier album excellent qui n’est pas sans rappeler Cream… Le morceau-titre, heavy hard décoiffant, est à lui seul une pièce d’anthologie !

Wishbone Four
Avec cet album de la maturité, qui est aussi le plus gros succès du groupe, Wishbone Ash s’éloigne passablement du rock progressif. Le chant fait pourtant parfois penser à Genesis ou Yes. Qu’il se fasse rugueux ou qu’il passe à des ballades très folk, le groupe affiche toujours une classe et une finesse sophistiquée. « No Easy Road » est le hit vitaminé de l’album.

Wolf City
Wolf city est une référence lorsqu’on parle du groupe allemand Amon düül II. Sans doute parce qu’il s’agit probablement de leur album le plus accessible. Cette galette a étonnament bien vieilli : certains titres pourraient, sans problème, être signés Radiohead !

Yeah!
Brownsville Station est sans doute le premier groupe de rock à s’intéresser au reggae en enregistrant « Let Your Yeah Be Yeah » de Jimmy Cliff. Leurs autres reprises sont marquantes : « Question of Temperature », « Lightnin’ Bar Blues », « Sweet Jane », « Love, Love, Love »… Mais c’est avec un titre maison, « Smokin’ in the Boy’s Room », que le groupe décroche son premier hit (qui sera d’ailleurs à son tour repris en 1985 par Mötley Crüe).

Yessongs
« Yessongs » est à Yes ce qu’est « Absolutely Live » aux Doors : Yes en concert au meilleur de sa forme, avec des versions de certains titres qui transcendent et dépassent les enregistrements studio originaux. C’est aussi l’un des plus grands live du rock progressif jamais capturés. C’est, enfin, une sorte de best of de la très grande époque du groupe… Un grand classique du rock, évidemment !