fusion

Uncle Meat
Très parlé, très free jazz, très délire… au risque d’être abusivement lapidaire, disons que les choses « sérieuses » commencent avec la fabuleuse suite « King Kong », à la plage 26 !… En fait, très expérimental, « Uncle Meat » affiche le goût de Zappa pour les musiques avant-gardistes ou contempraines, d’Igor Stravinsky à Stockhausen ou Edgar Varèse.

Blow By Blow
Etonnant disque de Jeff Beck, l’un des inventeurs, au sein des yardbirds, de la guitare rock… Etonnant, parce que produit par George Martin (le « 5ème Beatles »). Etonnant parce que Beck flirte ici avec le jazz façon John McLauglin. Les musiciens qui l’accompagnent sont vraiment très bons. L’album est entièrement instrumental… étonnant… et magnifique !

Magma (aka Kobaïa)
Magma est l’un des rares groupes français de l’époque (de tous les temps ?!) ayant une réelle dimension internationale. Ce premier album, un double, est devenu une pièce d’anthologie. Il pose toutes les bases de l’univers artistique totalement original du groupe (Christian Vander créé même une langue). S’il fallait classer ces inclassables, ce serait aux confins du rock progressif… en un lieu où le génie tutoie la folie furieuse !

School Days
Musicien de jazz au départ, Stanley Clarke va rapidement se distinguer par son éclectrisme. Il fait de nombreuses incursions dans le domaine du rock où son jeu de basse ultra rapide et son art du slap sera maintes fois copié. « School Days », l’un de ses premiers gros succès commercial, est un incontournable du jazz-funk. Il accueille, au milieu d’une foule de musiciens, le batteur Billy Cobham, Chick Corea ainsi que John McLaughlin et Jeff Beck.

Small Talk at 125th and Lenox
Surtitré « un nouveau poète black », cet album est un OVNI complet en son temps : Gil Scott-Heron invente en 1970 le flow et pose les bases du rap dans sa dimension sociale et politisée !… Il s’agit d’un live où la voix est essentiellement portée par des percussions. La suite de la carrière de cet artiste prodigieusement précurseur sera également marquée par la soul, mais avec un engagement social toujours aussi prononcé.

Jaco Pastorius
Membre de Weather Report, Jaco Pastorius a également joué avec Blood Sweat & Tears. Virtuose de la guitare basse, il est l’un des premiers à en faire un instrument solo. Il fait école et devient une incontournable référence, bien au delà de sa chapelle jazz de prédilection. Cet album éponyme est un chef-d’oeuvre dans sa catégorie et son style… Postorius, devenu clochard en 1987, meurt dans une bastonnade policière.

John Barleycorn Must Die
Faut-il vraiment, avec les grands groupes, ceux qui n’ont jamais déçu, chercher à désigner « LE » meilleur album ?!… bref… disons simplement, qu’à ce petit jeu, pour Traffic, « John Barleycorn must die » est généralement plébicité… rien à redire : c’est effectivement un album parfaitement… parfait !

Romantic Warrior
Constitué en 1972 autour de Chick Corea, pianiste monumental du jazz-rock, Return To Forever comprend aussi d’autres grosses pointures, notamment le bassiste Stanley Clarke. « Romantic Warrior », l’une des plus belles réussites commerciales et populaires de Chick Corea, est un grand sommet artistique de la fusion.

Turn It Over
La surenchère sonore c’est le truc durant l’année 1970… Et le Tony Williams Lifetime va s’y vautrer avec déléctation. Pour « Turn it over », le batteur excité va engager Jack Bruce en rupture de Cream, ce qui va apporter un certain formatage pop à l’ensemble. Les fréquences subsoniques envahissant quasiment l’ensemble de l’oeuvre dans une orgie de frustration. Mais où aller plus loin ?!… Chroniqué par Fred Weber

Black market
Illustre fleuron du jazz rock des années soixante dix, Weather Report inaugure avec « Black market » (son 6ème album) sa période la plus féconde. Le groupe vient de s’adjoindre la section rythmique des Mothers of Inventions (Zappa) : Chester Thompson (batterie), Joco Pastorius (basse) et Alejandro Acuna (percussions).

Brian Auger’s Oblivion Express
Très méconnu du grand public aujourd’hui, Brian Auger est le premier organiste virtuose de l’histoire du rock, traçant la voie, dès le début des années 60 à un Keith Emerson. Il atteint son sommet au début des années 70 avec son nouveau groupe (Oblivion Express) et cet album qui compte (avec le suivant, « A Better Land ») parmi les plus grands moments de fusion jazz-rock de l’époque.

Heavy weather
Attention : chef-d’œuvre aboslu ! Weather Report, le « Pink Floyd de la fusion » touche avec cet album des sommets jamais atteints dans le style ! Le groupe devient alors la référence ultime, celui que tous les adeptes du genre tenteront d’imiter. Tout ici respire la perfection : raffinement de la production, dextérité… On a dû mal à imaginer qu’à la même époque « London is Burning » !… mais on est bien dans le même monde et Jaco Pastorius, l’année suivante, intitulera l’une de ses compositions « Punk Jazz » !