Les albums rock de 1968
1968, une de mes années préférées dans toute l’histoire de la musique, car durant cette période, il y avait tellement de nouveaux groupes et d’artistes solos qui sortaient de la musique incroyable ! Voici une liste non exhaustive des albums préférés sortis dans durant l’année 1968 !

40 Blue Fingers, Freshly Packed and Ready to Serve

A Child’s Guide to Good and Evil
De prime abord il y a cette pochette unique : L’âge de l’Aquarius en négatif, blanche, cérébrale, avec cette dominante noire, comme une perception macabre de l’époque. Le L.A des anges exterminateurs, la profusion des sectes, l’état de conscience d’une génération en altération permanente. Un jaillissement psychédelique qui se délite en cadences accélérées. Quelque chose en gestation, une pesanteur… Chroniqué par Fred Weber

A Long Time Comin
Electric Flag est un « super groupe » formé pour le Festival de Monterey autour, notamment, du fameux guitariste blues Mike Bloomfield et du batteur soul Buddy Miles… Un fabuleux potentiel, mais la vie du groupe sera très éphémère… dommage : cet « A Long Time Comin' », est un album époustouflant !

A Saucerful of Secrets
Pink Floyd explore l’étrange mais la magie baroque et débridée du premier album a un peu disparu. Syd Barrett, en lutte contre la dépression et la maladie mentale, doit quitter le groupe. David Gilmour arrive en renfort. Pink Floyd se cherche évidemment et cela donne un album de qualité assez inégale.

Aerial Ballet
Réalisé avec de gros moyens et une production luxueuse (signée par Rick Jarrard, producteur du « Surrealistic Pillow » de Jefferson Airplane), le second album d’Harry Nilsson propose quelques jolies ballades avec des textes fins. Il est dominé par deux pièces d’anthologie : « Everybody’s Talkin' » de Fred Neil, dont il fait un tube majeur des années 60 (musique du film « Macadam cowboy »), et « One » qui reste définitivement comme l’un de ses plus beaux titres.

Anthem of The Sun
« Anthem of The Sun » est un véritable monument du psychédélisme et de l’expérimentation « acid rock ». Le Dead joue en studio quasiment dans les conditions d’un live : le feeling et les substances illégales président aux ébats artistiques… Ce disque est aussi l’un des grands manifestes de la contre-culture californienne de l’époque.

Any Day Now
Avec une superbe orchestration country folk rock, Joan Baez dédie cet album entièrement au répertoire de Bob Dylan. Son titre (Maintenant toujours) est équivoque, comme l’a forcément été la relation entre les deux artistes : lui, génie insaisissable et tourmenté… elle, limpide, unie et tansparente… Y a-t-il un sens caché dans le dessin de la jaquette, ces deux chanteurs en reflet ? Ce double album ne suffira de toute façon pas à tout expliquer ! Mais l’estime réciproque durera toujours.

Ars Longa Vita Brevis
Les débuts de Nice avaient ressemblé à une guerre de position entre Keith Emerson et Davy O’List, chacun des deux musiciens se battant pour occuper le centre. Cette dualité trouvait parfois son équilibre, mais n’était pas viable à long terme. O’List part pendant la préparation de cet album. Emerson se retrouve donc avec la formule trio qu’il va désormais privilégier. Ce second album affine un projet artistique résolument inspiré par la musique classique. Sans le support d’un single, c’est un relatif échec commercial à l’époque.

Astral Weeks
A la façon d’un Dylan, d’un Lennon ou d’un Lou Reed, le leader des Them est une éminence incontournable du rock. Immensément respecté, il va tracer un parcours loin de toute médiatisation. Artiste profond, parfois difficile… Il livre avec « Astral Weeks » un essentiel des années 60, un album tranquille considéré comme l’un des plus importants de toute l’histoire du rock.

At Folsom Prison
Légende de la country, Johnny Cash, l’homme en noir, noue très tôt des rapports avec le rock (Carl Perkins, Dylan…). Dans son imposante discographie deux live dans les prisons ont fait date…. Avec un répertoire totalement adapté à l’endroit, Cash noue ici un étonnant rapport avec son public. Un live très live !

Beggars Banquet
Après le très contesté « Their satanic majesties request », foin des expérimentations psychédéliques hasardeuses : les Stones se ressaisissent, reviennent au blues, à leurs racines… et inaugurent, avec « Beggars Banquet », la grande série des grands albums de la grande période Rolling Stones !

Begin
L’album le plus coûteux chez Colombia à l’époque ! Curt Boettcher, architecte historique du son sunshine pop, réunit la fine fleur des musiciens et chanteurs et part à la conquête d’inaccessibles sommets harmoniques. Le projet est du même ordre que Sagittarius (auquel Boettcher participe). On peut trouver le résultat moins féérique que le fameux « Present Tense », mais la qualité de production est impressionnante, à faire mourir de jalousie un Brian Wilson !

Black Monk Time
Les garage band des années 60 préfigurent évidemment le punk rock de la décénie suivante. Particulièrement nihilistes, les Monks (moines) ont d’autres singularités : ces cinq GI’s américains, basés en Allemagne, décident d’y rester après leur démobilisation. En accord avec leur nom, ils se produisent avec la robe de bure et la tonsure monastique. Ils disparaissent après leur premier album… mais à la suite de sa ré-édition à la fin des années 90, ils reprendront la soutane et la route avec succès !

Blues From Laurel Canyon
Mayall se laisse tenter par l’esprit d’expérimentation sonore de l’époque. Il ne s’éloigne pas du blues pourtant (même si les puristes le lui reprocheront). Mike Taylor (futur Rolling Stones) tient désormais la guitare. Tout cela donne un album original et très réussi, l’un des meilleurs de la première période des Blues Breakers.

Blues Helping
« Blues Helping » est un excellent album de « covers ». mais Love Sculpture serait sans doute resté dans l’histoire comme un groupe de british blues parmi d’autres (et surtout tardif) si le trio n’avait compté dans ses rangs le guitariste-chanteur Dave Edmunds. Le gallois se forgera plus tard la réputation de meilleur producteur rock-n-roll de Grande Bretagne (son travail avec les Flamin’ Groovies, Brinsley Schwarz, Duks Deluxe, Stray Cats…). Ses enregistrements personnels feront aussi grand bruit, notamment avec le légendaire Rockpile de 1980.

Boogie with Canned Heat
La carrière de Canned Heat est marquée par ses passages dans les deux festivals mythiques, Monterey Pop et Woodstock. Elle l’est aussi par un hit planétaire énorme, « On the road again », le boogie sans doute le plus copié de toute l’histoire ! Le titre fait de ce second album, par ailleurs très bon, le succès le plus populaire du groupe.

Bookends
Un album plus conceptuel qu’à l’accoutumée, plus difficile d’accès. Avec tout de même, côté tubes, « America » et surtout l’inoxydable « Mrs Robinson » !

Caravan
Après avoir joué au sein d’un groupe nommé Wilde Flowers en compagnie des futurs membres de Soft Machine, Pye Hastings (guitare, basse, chant), Richard Coughlan (batterie), David Sinclair (orgue, chant) et Richard Sinclair (basse, guitare, chant) forment Caravan… Un premier album exceptionnel, géréralement considéré comme aussi novateur et inventif que le premier Pink Floyd !

Cauldron
Si Throbbing Gristle est l’ancêtre de la musique industrielle, Fifty Foot Hose est l’ancêtre de Throbbing Gristle !… « Cauldron » est un album à part, expérimental, souvent électronique (avec les moyens de l’époque), parfois jazzy ou flirtant avec la pop… Une originalité de la scène psyché californienne, à rapprocher de The United States of America. Inconnu du grand nombre, mais avec un carré de fans inconditionnels, Fifty Foot Hose (officiellement dissous en 1970) sera redécouvert dans les années 90.

Cheap Thrills
Janis Joplin est, en 1967, la bouleversante révélation du festival de Monterey. L’album à suivre, au sein du Big Brother, était donc attendu avec impatience. Et « Cheap Thrills » confime tous les espoirs, la déchirante (et déchirée) chanteuse s’y affirme comme une personnalité essentielle… un des albums phares de la décénie !

Child Is Father to the Man
Blood, Sweat and Tears est, avec Chicago, le groupe historique fondateur du jazz rock dans la seconde partie des années soixante. Autour de Al Kooper (qui quittera le groupe après ce premier album) de remarquables instrumentistes… Premier pas d’un genre qui va devenir tout à fait important.

Children of the Future
Le guitariste Steve Miller est un solide artiste à la carrière tranquille mais durable. A l’instar d’un John Mayall en Angleterre, son groupe va accueillir au fil des ans la fine fleur des musiciens du nouveau continent. Pour ce premier album, il s’invente avec une belle réussite artisan d’une fusion blues expérimentale.

Crimson & Clover
Entre 1966 et 1969, Tommy James and the Shondells sont les hôtes permanents des charts américains. Véritable institution pop outre-Atlantique, ils sont évidemment marqués par le psychédélisme ambiant et signent avec « Crimson & Clover » l’un des tubes les plus mémorables de cette époque. Le groupe disparaît au début des années 70 et Tommy James poursuit depuis une discrète carrière solo.

Crown of Creation
Moins illustre que certains autres albums : moins expérimental que « After Bathing at Baxter’s », moins explosif – malgré sa jaquette ! – que « Volunteers », « Crown of Creation » est pourtant une splendide réussite. L’Airplane marque une pause en revenant à un folk rock plus conventionnel, plus acoustique. Le groupe ne perd cependant rien de sa popularité et l’album entre rapidement dans le top ten des ventes aux USA.

David Ackles
David Ackles va tracer pendant quelques années une route discrète sans jamais rencontrer la réussite commerciale. Comparé parfois à Scott Walker, il est un artiste hors norme, à mi-chemin de Randy Newman ou Tim Buckley et de Jacques Brel. C’est un authentique songwriter et sa voix solide et grave est exemplaire. Ses albums (notamment « American Gothic ») deviendront cultes pour beaucoup, mais bien après qu’il ait mis fin à sa carrière au milieu des années 70.

Ekseption
Avec le groupe hollandais Ekseption, Beethoven fait une entrée fracassante dans les hit parades européens de la fin des années 60 ! Le groupe se fait dès lors une spécialité des reprises et adaptation jazz-rock du même ordre. Sans être franchement convaincante, la démarche marque tout de même les esprits et, avec Keith Emerson (Nice, ELP) contribue à l’époque à susciter, côté rock, un intérêt pour la musique classique.

Electric Ladyland
Le meilleur album rock de tous les temps (encore un !!!). Mais il est vrai que si l’on replace ce double dans le contexte de l’époque, Hendrix était vraiment d’une autre planète ! Paradoxalement (pour un extra-terrestre) il fait parler, gémir, crier sa guitare comme si elle était humaine. Elle est plus que jamais prolongement de lui-même. La maîtrise sonore est absolue. Hendrix trouve ici le parfait équilibre entre la musicalité du 1er album et les expérimentations du second.

Eli and the Thirteenth Confession
Introvertie, trop originale pour son époque – surtout pour le Festival Monterey Pop de 67 où elle se fait copieusement jeter – Laura Nyro garde le cap et affirme sa forte personnalité artistique. Une voix splendide et un style inclassable, entre rhythm-n-blues et jazz rock (Blood Sweat and Tears fera un tube de son « And When I die »)… Les titres de cet album seront repris par de très nombreux artistes.

Expressway to Your Skull
Célèbre pour ses collaborations avec Mike Bloomfield (Electric Flag), Jimi Hendrix (The Band of Gypsy) ou Santana (dont il sera le chanteur officiel à la fin des années 80), Buddy Miles a aussi à son actif une volée d’albums solos de grande qualité. « Expressway to Your Skull » esquisse la formule psyché-funk qui trouvera son plein aboutissement deux ans plus tard dans le célèbre « Them Changes ».

Friends
Un disque bucolique, étonnement apaisé… Brian Wilson se soigne, le reste du groupe (notamment Carl Wilson) prend une part plus importante…. Le Beach Boys s’amuse à vanter les mérites du farniente, ces moments où l’on est très occupé à ne rien faire du tout (« Busy Doin’ Nothin' ») !

Gris-Gris
Dr. John n’est pas seulement l’un des plus grands excentriques de l’histoire (…du rock), c’est aussi un immense musicien. Multi-intrumentiste, auteur-compositeur, fameux chanteur, il débute sa carrière dans les années 50. Adepte d’une version très personnelle du Vaudou, il est également un accro du Mardi Gras (!)… ajoutez à cela quelques substances chimiques : vous obtenez Gris Gris, album majeur du psychédélisme !

Gun
Un album étonnant, expérimental, précurseur… Gun hasarde avec brio un hard rock à l’emphase symphonique dont Deep Purple fera son premier fond de commerce. « Race With the Devil » est un hit en Angleterre. Le trio Adrian et Paul Gurvitz (guitare et basse)/Louis Farrell (Batterie) ne va pas durer, mais les frères Gurvitz accèderont plus tard à la notoriété avec Ginger Baker (le groupe « Baker Gurvitz Army »).

I Love You
Le seul véritable éclair de génie du groupe californien People! reste d’être aller dénicher une obscure face B des Zombies et d’avoir fait de ce titre, « I Love You », un hit international. A part cela, le groupe est peu convaincant, mais le mini-opéra « The Epic » aurait donné à Pete Townshend l’idée du concept de « Tommy ». Larry Norman, le principal chanteur, se distinguera peu de temps après en devenant l’initiateur et l’un des plus fameux représentants du « Christian Rock » (rock chrétien) aux USA.

I Stand Alone
Premier album solo et premier chef d’oeuvre de l’ex-organiste de Dylan, ex-Blues Project, ex-Blood Sweat & Tears… « I Stand Alone » est non seulement une merveille Pop mais également une espèce de collage fascinant, comme si Zappa et les Beatles avaient décidé de faire un disque ensemble. En plus, il contient une version de « One » de Harry Nilsson, l’une des plus belles chansons du monde.

In-A-Gadda-Da-Vida
Dans l’histoire, le « papillon d’acier » restera essentiellement le groupe de cet album et même de son morceau titre, qui occupait toute la face B de la galette vinyl. Parfois proche du King Crimson de l’époque avec ses réminicences classiques, Iron Butterfly initiait aussi le hard rock avec ses déferlements sonores et sa froideur métalique générale. « In-A-Gadda-Da-Vida », le morceau, avec son légendaire solo de batterie, reste un monument (historique ?!).
C’est l’un des grands albums classiques des années 60. Parfait pour tout fan de rock psyc. Les chansons sont tellement intemporelles qu’elles pourraient être interprétées aujourd’hui et la musique serait toujours aussi fraîche et excitante qu’elle l’était lorsque ces chansons ont été enregistrées.

Journey to the Center of the Mind
Son titre est évocateur, et cet album est un grand classique de l’acid rock… Mais il s’agit ici d’une production issue de l’enfer industriel de Détroit et la texture musicale est nettement plus heavy et métalique que celle de la majorité des groupes psychédéliques de l’époque. « Journey to the Center of the Mind » atteint la 20ème des classements US. The Amboy Dukes stagne un peu par la suite, mais Ted Nugent deviendra une véritable star dans les années 70.

Kangaroo
Formé en 1968 par Barabara Keith, l’une des meilleures chanteuses américaines de l’époque, et le batteur-chanteur N.D. Smart, Kangaroo laisse a l’histoire cet unique album avant de se séparer. Un potentiel énorme et un style qui va du folk à la pop psychédélique (Byrds, Lovin’ Spoonful, Beatles)… Barabara Keith entamera juste après une (toute aussi brève) carrière solo, et Smart sera le premier batteur de Mountain.

Lady Soul
La reine de la soul music, l’une des plus grandes chanteuses nord américaine !… Des débuts cahotiques et puis, avec son passage chez Atlantic, elle bénéficie d’une meilleure production et sort des albums de très grande qualité. On note ici la présence d’Eric Clapton en invité de marque. « Chain Of Fools » qui ouvre cet album fait partie des premiers gros succès.

Last Time Around
Dernier petit tour avant que Richie Furay et surtout Neil Young et Steve Stills ne partent voler de leurs propres ailes… (Neil Young aura quitté le groupe avant la fin de l’enregistrement). Un dernier album encore plein de belles choses ! Jim Messina, qui signe ici un titre, aura lui aussi un joli parcours en solo… Fin d’un super groupe !

Living the Blues
« Living the Blues » est l’un des premiers double album de l’histoire à grimper dans les classements, entrant à l’époque dans les 20 meilleures ventes aux USA. Il comprend l’hymne rural hippie « Going Up the Country », qui fera le tour de la planète grâce à l’album de Woodstock. Un live de 40 mn (coupé en deux par la force des choses sur le vinyle original) clos cet album qui accueille Dr. John (« Boogie Music ») et – originalité – l’anglais John Mayall (« Walking by Myself »).

Living with the Animals
Mother Earth, avec la chanteuse Tracy Nelson, fait partie des leaders de la contre-culture californienne de l’époque. C’est avant tout un groupe phare à ce niveau (un 2ème album au titre évocateur : « Revolution » !). Musicalement, on trouve ici une assez large palette de genres, du blues au folk, en passant par la soul (reprises des Neville ou Allan Toussaint).

Morning Again
Tom Paxton est l’un des acteurs précosses de la scène de Greenwich Village, le fameux quartier folk de New York. Il va en devenir aussi l’un des plus durables. A l’instar de Phil Ochs il s’essaie, avec ce 4ème album studio, à l’orchestration pop. Il apparaîtra cependant plus que tous peut-être comme un héritier direct de la tradition pré-rock, des woody Guthrie et Pete Seeger.

Music From Big Pink
Après avoir accompagné Bob Dylan dans une tournée mondiale en 1965-1966, le Band se retire dans une maison peinte en rose (« Big Pink ») en pleine campagne, et compose les morceaux qui formeront l’un des Album les plus attendus des année 60 : « Music from Big Pink » ! L’album se démarque de la production rock de l’epoque : pas un solo de guitare, des harmonies vocales totalement libres et débridées… le succès commercial n’est pas au rendez-vous…

Nazz
Formé en 67 à Philadelphia aux USA, séparé en 69, The Nazz est une sorte de réplique américaine des groupes anglais les plus en vogue : Who, Beatles, Cream… Si Todd Rundgren se distingue (à la guitare entre autre), le groupe ne réussira jamais à s’imposer vraiment. Reste trois albums excellents, et un brillant début de carrière pour Rundgren, qui s’affirmera plus tard comme l’un des plus fameux producteurs du rock.

Odessey and Oracle
Alors que le groupe, de guerre lasse, est séparé depuis un an, Al Kooper le persuade de sortir malgré tout cet album… et c’est un chef d’oeuvre absolu, véritable monument de la pop psychédélique ! Rod Argent et Chris White cumulent ici le sens mélodique des Beatles et la majestuosité des Beach Boys, rien que ça ! « Time of The Season » atteindra le sommet des charts… mais deux ans après son enregistrement !

Ogden’s Nut Gone Flake
Le chef-d’œuvre des Small Faces, façon comédie musicale… A la différence des Rolling Stones qui y perdent leur âme (« Satanic Majesties »), la bande de Steve Marriott négocie parfaitement le virage du psychédélisme, sans rien renier de sa force. Débridé et savamment négligé, cet album est un essentiel de la décennie (même si les quelques plages narratives peuvent gêner le non-anglophone).

Once Upon a Dream
Un son limpide, caractéristique des années 60… les « Jeunes Voyoux », devenus les « Voyoux » tout court (!) laissent dans les anales avec cet album (et « Freedom Suite » qui suivra) un moment essentiel de la pop-soul blanche jazzy des sixties. Le groupe se séparera en 1972.

Os Mutantes
Issus du mouvement « tropicaliste » au milieu des 60’s, tout comme Gilberto Gil et Gaetano Veloso, surgissent les Mutantes, trio pop art halluciné drivé par les frères Baptista et magnifié par la présence de la chanteuse Rita Lee, élégiaque figure du Brésil de l’époque… Resté underground de son temps, le groupe est depuis devenu une référence pour des gens comme David Byrne et surtout Kurt Cobain qui le citait comme un de ses groupes favoris. Chroniqué par Fred Weber

Peter Green’s Fleetwood Mac
Premier – et très bon – album d’une belle discographie… (et d’un groupe qui va devenir l’un des grands « dinosaures » du rock !). Peter Green (Guitare), John McVie (basse) et Mick Fleetwood (batterie) viennent de quitter les Bluesbreakers de John Mayall. Ils sont rejoints pas Jeremy Spencer (piano, guitare slide et chant).

Present Tense
Bien qu’il ait publié deux albums, Sagittarius est un groupe qui n’a jamais réellement existé. Il s’agit d’un projet de studio mené par Gary Usher, figure historique du rock californien des années 60 (il collabore avec les Beach Boys et Brian Wilson, co-écrit notamment « In My Room », et produit deux albums de Byrds). « Present Tense » est une petite merveille de pop baroque et « My World Fell Down », single classé en 1967, est l’une des chansons les plus emblématiques de l’expérimentation psychédélique de l’époque.

Prophets, Seers & Sages the Angels of the Ages
Sans vouloir jouer sur les mots, Tyrannosaurus Rex c’est évidemment la préhistoire de T. Rex. Il s’agit d’un duo acoustique formé en 1967 par Marc Bolan et le percussioniste multi-instrumentiste Steve Peregrin Took. Bolan est la cheville ouvrière du groupe. Il créé un univers expérimental et psychédélique assez largement inspiré par la féérie des livres de Tolkien. Cet album est produit et réalisé avec la complicité de Toni Visconti qui fait ici ses premières armes.

Pure Dirt
« Pure Dirt » c’est souvent du pur country… c’est aussi du country-rock dont les Nitty Gritty Dirt Band sont l’un des premiers représentants. La musique country américaine et le bluegrass ont, bien sûr, une influence importante sur l’histoire du rock. Le groupe, fondé en 1965, est un véritable dinosaure puisqu’il est toujours en activité aujourd’hui !

Roots
L’immense succès des Everly Brothers s’est trouvé largement entamé au début des années 60 par l’arrivée des Beatles. Mais en 1968, ils signent avec « Roots » l’un des plus beaux albums de la première période du country rock.

S.F. Sorrow
Les Débuts de Pretty Things sont étroitement liés à ceux des Rolling Stones. Il s’agit en tous cas d’un groupe pionnier majeur du rock anglais. « S.F. Sorrow », album concept, n’est pas représentatif de leur première période mais c’est un fleuron du psychédélisme des sixties.

Shine on Brightly
Avec cet album plus construit que le précédent, Procol Harum tente de dépasser le syndrome « A Whiter Shade of Pale », et y parvient plutôt bien !… Sans jeu de mot sur le titre, « Shine on Brightly » est un album brillant qui trouve sa force dans l’équilibre des styles contrastés des musiciens (Brooker/Fisher/Trower)… Une production originale qui tranche d’avec celle des tenants prog rock d’alors, Nice ou Moody Blues.

Silver Apples
Le phénomène allait se répandre rapidement au début des 60’s, l’impact de L’Ircam et de Pierre Schaeffer, considéré comme un maître à penser par une partie de la faune pop en mal d’exploration. Les gens utilisaient déjà outrageusement le theremin. Les prémisses de la musique industrielle evidemment… La musique pratiquée d’une façon « aléatoire » dans les préceptes de John Cage. La rupture selon l’évolution technologique. Chroniqué par Fred Weber

Spirit
Randy Wolfe était un ami de Jimi Hendrix avant que celui-ci ne soit connu. Ils travaillent ensemble leur jeu de guitare et Hendrix donne à Randy son surnom de « California ». Randy California (donc !) fonde en 67 le groupe Spirit qui va produire dans les années 60/70 une série d’albums très appréciés, à commencer par cette première production remarquable.

Steppenwolf
Un peu à contre-courant du « flower power » ambiant, le « loup des steppes » (nom emprunté à un roman du poète beat Hermann Hesse) impose à la fin des années soixante son rock puissant et charnu. « Born To Be Wild », leur plus gros succès, devient à l’époque un hymne. Steppenwolf y emploie pour la première fois de l’histoire une expression qui fera son bout de chemin : « heavy metal » !

Stonedhenge
Alvin Lee avait la réputation de n’être qu’un guitariste virtuose, éblouissant par la seule rapidité de ses solos (cf. « I’m going home », par exemple). La discographie de Ten Years After affiche pourtant beaucoup de feeling. Profondément, et très généralement, empreint de blues, le groupe se révèle ici également très jazzy.

Streetnoise
Oeuvre ambitieuse et novatrice, ce double album poursuit la démarche expérimentale amorcée avec « Open », sans compromis avec les modes et courants de l’époque. Le duo n’en fait qu’à sa tête, opte pour le gospel (« Take Me to the Water »), le folk (« A Word About Colour »), propose une méconnaissable version du « Light My Fire » des Doors !… et cite magnifiquement, pour finir, leur jeune contemporaine Laura Nyro.

Super Session
Comme son nom l’indique, il s’agit d’une rencontre au sommet : trois des plus fameux musiciens et guitaristes américains des années 60… Mike Bloomfield (ex-Butterfield Blues Band et Electric Flag), Al Kooper (ex-Blood Sweat & Tears) et Steve Stills (Buffalo Springfield). Le résultat est à la hauteur du talent des trois complices occasionnels… sans plus diront d’autres !

Sweet Child
Amateurs de Led Zeppelin, voici le groupe préféré de Jimmy Page ! Pas de metal ici pourtant, mais plutôt l’odeur de la bruyère et des sous-bois… Pentangle, alors dans sa grande époque, est l’un des plus fameux acteurs du folk celtique et britanique. Ce premier album, un double, enregistré en partie live, est une incontournable référence du genre.

Sweetheart of the Rodeo
« Sweetheart of the Rodeo » marque une étape dans l’évolution de la musique américaine. Ce n’est pas le premier album de country rock, Gram Parsons qui vient de rejoindre les Byrds a déjà enregistré des choses semblables. Mais pour la première fois un groupe majeur, et l’immense célébrité des Byrds, donnent une amplitude médiatique à ce genre typiquement américain. Sur le plan technique, l’album est tout simplement parfait. Tout ceci en fait donc un véritable jalon historique.

Taj Mahal
Naissance d’un géant du blues moderne américain !… Taj Mahal est un proche de Ry Cooder, avec lequel il monte un groupe dès 1964. Pour son premier album solo, il opte pour un blues pur et proche de la tradition en reprenant surtout des standards… Une fameuse version de « Statesboro Blues » qui donna sans doute quelques idées à Duane Allman !

Take a Picture
Sorti en 68 dans l’indifférence générale, « Take a Picture » est le type même de l’album soft rock devenu culte 30 ans plus tard. Issue du jazz, la jeune Margo craque un beau jour sur « Pet Sounds » des Beach Boys. Là, sa vie va en être bouleversée. Elle s’oriente alors vers la pop et ses talents innés de songwriter l’amènent rapidement à créer la douzaine de chansons qui allait constituer l’essentiel de son album. Chroniqué par Fred Weber

The Cheerful Insanity of Giles, Giles & Fripp
Si l’on considère la suite de sa carrière (King Crimson et discographie solo), Robert Fripp apparaît plutôt comme un personnage très sérieux, voire austère. C’est pourtant sur le mode humoristique qu’il se fait d’abord connaître avec les frères Giles (Michael à la batterie, Peter à la Basse)… Jamais de scène et ce seul album étonnant, fantaisie pop originale et tranquillement délirante !

The Crazy World of Arthur Brown
L’année 68 propulse Arthur Brown sur le devant de la scène internationale grâce au tube « Fire ». Les prestations téâtrales et délirantes de l’artiste (entre Screamin’ Jay Hawkins et Captain Beefheart) suscitent la controverse. Il anticipe pourtant de plusieurs années l’arrivée d’Alice Cooper et de ses maquillages. On retrouve Arthur Brown en 1973 interprétant le rôle d’un prêtre dans l’opéra rock Tommy des Who.

The Doughnuts in Granny’s Greenhouse
Apprécié pour son humour délirant par les Beatles, Bonzo Dog Band apparaît dans le film « Magical Mystery Tour ». Ces « Mothers of Invention anglais », pour leur goût de la satire et de la parodie, proposent ici leur sommet discographique. Le groupe disparaîtra au début des années 70… Neil Innes se lancera plus tard dans un (génial) pastiche des Beatles avec les Rutles, et l’on retrouve, très accessoirement, Vic Stanshall comme le « grandstanding narrator » du « Tubular Bells » de Mike Oldfield !
L’album est rempli de blagues astucieuses à la Monty Python et de paroles humoristiques que même le plus grand détracteur de la musique pop trouvera irrésistible. Le son est léger et entraînant, avec juste un soupçon de psychédélisme. C’est l’un de ces albums que vous aurez toujours en boucle dans votre lecteur de CD. C’est de la musique pop-rock anglaise de qualité pure.

The Family That Plays Together
Avec ce second album, Spirit affirme une orientation nettement plus progressive. Des compositions planantes, d’autres qui flirtent avec le jazz… Un album très ouvertement psychédélique, avec connotation très expérimentale.

The Gilded Palace Of Sin
Les Flying Burrito, formés par les ex-Byrds Gram Parsons et Chris Hillman, sont la référence incontournable du country rock. Ce premier album est devenu un standard du genre. Le « groupe préféré » de Bob Dylan va jouir d’un succès d’estime, mais aura une influence considérable.

The Hangman’s Beautiful Daughter
Tandis que Donovan popularise au niveau mondial le folk britanique, The Incredible String devient l’une des grandes références de la musique celtique progressive. Ils vont marquer la fin des années 60… Avec cet album tout en finesse, au ton écologique, l’Ecosse devient une proche province de la Californie, et les chansons de « The Hangman » deviennent des standards folk des communautés hippies.

The Move
Move, habitué du célèbre Marquee Club de Londres, est une curiosité historique. Cet excellent groupe connaît, en effet, un succès considérable en Angleterre mais ne rencontre que peu d’écho dans le reste de l’Europe et passe totalement inaperçu aux USA. Influencé par les Beatles musicalement, par les Who scéniquement… il était peut-être décidément trop British ?!

The Natch’l Blues
Une jaquette célèbre pour un grand classique du blues… Taj Mahal réalise ici l’album parfait dans son genre. Un peu paradoxal, il se rapproche, plus que jamais peut-être, des sources « delta blues » (la musique du sud du fleuve Mississipi) en mêlant les guitares acoustiques aux instruments électriques. Et, d’un autre côté, il trouve un complice de marque en invitant Al Kooper à tenir les parties de claviers.

The Second
Où Steppenwolf démontre avec force qu’il n’est pas le groupe d’un seul titre (« Born To Be Wild »)… « Magic Carpet Ride », le single, est bien sûr moins emblématique et marquant, mais ce second album dans sa globalité se révèle nettement plus fort que l’album éponyme du groupe… Un beau sommet hard-pop de la période psychédélique américaine.

The Songs of Leonard Cohen
En 1966, Leonard Cohen, poète écrivain frustré de ne pas pouvoir vivre de sa passion, décide de changer de vie. Lui qui a toujours chanté et joué de la guitare, envisage pour la première fois, à 32 ans, de composer des chansons pour gagner de l’argent. Il se rend à l’East Village de New York, et enregistre ce premier LP. Ses compositions, sa voix lugubre et ses arrangements réduits à leur plus simple expression font aussitôt mouche !

The United States of America
Album légendaire du psychédélisme, cette unique production de United States of America fait partie des plus révolutionnaires de la seconde moitié des années 60. Joe Byrd, interpelé par la musique expérimentale d’avant-garde, fonde le groupe en 1967 à l’Université de Californie (UCLA) où il est professeur assistant en musicologie. Il quitte rapidement ce poste pour se consacrer à plein temps à la création… Après la séparation de U.S.A., il formera Joe Byrd and the Field Hippies, dans la même lignée mais avec un retentissement moindre.

The Village Green Preservation Society
Album concept, « The village green », est considéré comme l’une des oeuvres majeures des Kinks… Le son de l’album a plutôt mal vieilli… mais garde justement le très agréable charme désuet des sixties !

This Is My Country
Le trio « Impressions » s’est imposé comme le fleuron de la soul de Chicago. Curtis Mayfield va devenir un leader des revendications noires… ici son propos reste, pour l’essentiel, la chanson d’amour. « This Is My Country » est l’une des belles réussites du groupe.

This Was
Le premier Jethro Tull atteste d’influences multiples le blues essentiellement, grâce au guitariste Mick Abrahams, mais également le jazz, la musique folklorique… La voix particulière du leader Ian Anderson et sa flûte omniprésente donne une couleur très originale à ce groupe qui va prendre une place considérable entre rock, folk et musique progressive.

Together
Disque plein d’excentricités (comme les précédents en fait) et totalement psychédélique (on se croirait parfois dans le « Anthem of the Sun » du Grateful Dead !)… Country Joe, avec ses prises de positions radicales, jouit alors d’une immense popularité dans les milieux contestataires étudiants. Il va emporter une adhésion considérable à Woodstock, avec son « I Feel Like I’m Fixin’ to Die » !

Tomorrow
Lorsqu’on évoque la première scène underground londonienne, aux côtés des Pink Floyd et Soft Machine, on cite généralement Tomorrow. Mais quand les autres vont devenir superstars ou référence culte, Tomorrow va disparaître rapidement. Le groupe est pourtant à l’époque le plus impressionnant en concert. Il lègue a l’histoire ce remarquable album éponyme, proche des Beatles psychédéliques d’alors. On se souviendra aussi que Tomorrow est le premier groupe de Steve Howe, futur guitariste de Yes.

Tons of Sobs
Si Free n’atteindra jamais la gloire interstellaire de Led Zeppelin, le groupe dispose du même potentiel énorme avec le duo Paul Kossoff – Paul Rodgers (guitare/chant). Ce premier album, qui précède d’un an celui de Led Zeppelin est déterminant. Précurseur, le groupe apparaît alors (avec Cream) comme l’indispensable « chaînon manquant » entre le blues britanique et le hard rock qui va suivre.

Traffic
Dave Mason, qui avait quitté le groupe quelques mois plus tôt, réintègre ici Traffic. Il livre quelques uns des meilleurs titres qu’il ait jamais signés. Et cet album éponyme de 1968 va devenir un chef-d’oeuvre légendaire !… Au delà du parfait équilibre entre la pop folky de Mason et le groove de Winwood, chaque membre du groupe apporte sa touche, pour une étonnante richesse et densité musicale.

Truth
Après avoir quitté les Yardbirds en 1967, le fougueux guitariste Jeff Beck forme son propre groupe avec, notamment, Rod Stewart et Ron Wood (futur Rolling Stones). Cette association au sommet va donner quelques albums qui seront parmi les meilleurs du rock anglais de la fin des années soixante. « Truth », son style heurté, ses harmonies (et guitares) surprenantes, est une originalité brute dans le paysage musical de l’époque.

Up the Junction
Avec cette très grande bande originale de film, Manfred Mann confirme une orientation vers la musique progressive et le jazz, orientation qui va s’amplifier encore avec l’expérience « Chapter Three » (avec des changements de musiciens, Chapter III deviendra alors quasiment le nouveau nom du groupe). La chanson titre de cet album est parfois considérée comme le « Good Vibrations » britanique… carrément !

Vincebus Eruptum
Blue Cheer est un « power trio » qui n’a pas vraiment réussi à s’imposer au delà de la Californie. Pionnier historique du hard rock américain, avant les Cactus ou autre Grand Funk, et premier ancêtre connu du metal… Sa version ravageuse du « Summertime Blues » d’Eddie Cochran précède celle des Who et constitue son plus gros succès.

Volume One
Soft Machine est l’un des premiers tenants de ce qu’on appellera la scène de Canterbury, emplacement géographique (évidemment !) et courant progressiste où l’on retrouvera Caravan notamment. La formation originale comprend Mike Ratledge (Claviers), Kevin Ayers (guitares) et Robert Wyatt (batterie, chant). En déstructurant totalement les formes du rock, Soft Machine est, avec Syd Barrett et Pink Floyd, le grand innovateur du moment.

Waiting For The Sun
Les albums des Doors se succèdent à grande vitesse. Difficile de dire que celui-ci est meilleur ou moins bon que les autres. Il est peut-être un peu plus jazzy (« Love street »). Il contient aussi quelques morceaux cérémonieux qui feront les grands moments des concerts, « Not to touch the earth » notamment (cf. Absolutely live).

We’re Only in It for the Money
Frank Zappa poursuit avec les Mothers son oeuvre satirique, cultivant l’art du sketch ou parodiant la comédie musicale. « We’re Only in It for the Money » est l’aboutissement et le grand sommet de cette démarche initiale. Il est ici le premier (avec Pete Towshend ?) à utiliser le mot « punk ». Les bruitages et séquences parlées sont encore nombreux, mais les orchestrations laissent augurer des futurs développements instrumentaux (Hot Rats, The Grand Wazzo…).

Wheels Of Fire
L’ultime chef-d’oeuvre du groupe de légende, enregistré en partie live… Un double album où le trio trouve un équilibre subtil entre les tentations expérimentales et progressives de Bruce et le blues-rock des deux autres…

White Album
Un grand essentiel de l’histoire du rock, qui va marquer plusieurs générations de musiciens… Tandis que les Beatles travaillent et enregistrent un peu chacun de leur côté, ils livrent un ensemble étonnament cohérent, dans la plus grande diversité de styles. On a le sentiment d’une aisance incroyable, l’impression que tout ce qu’ils touchent devient de l’or… si ce n’est pas le génie, ça y ressemble beaucoup !

White Light White Heat
Un album totalement sombre (cf. la pochette !) et décalé en son temps. Le velvet fait dans le punk rock bien avant l’heure. Des guitares au son volontairement pourri, une rythmique obsédante et lourde… « Sister Ray » (plus de 17 mn !) s’achève dans une débauche sonore absolue… Détail pas du tout anodin : « Here she comes now » sera plus tard repris en concert par un certain Kurt Cobain !
Leur premier album, White Light White Heat, nous rappelle que le Velvet Underground n’est PAS une bande de clowns. Mais si le premier album nous berce encore de douces mélodies, le deuxième album nous éclate par son radicalisme sans compromis.