Les albums rock de 1980
Ace Of Spades
Le trio culte du metal des années 80, formé autour du bassiste Ian « Lemmy » Kilminster, repousse le mur du son, pulvérisant les records de décibels établis par les aïeux Grand Funk ! Il s’impose comme une référence avec notamment, à l’aube de la nouvelle décénie, ce furieux « Ace Of Spades »
Alan Vega
Album Rock, album guerrier d’un personnage qui pourrait incarner la face noire de chacun d’entre nous. Alan Vega avec ce premier disque de l’après Suicide, exprime enfin toute sa dimension poétique et rebelle. Cousin maudit d’un Lou Reed ou d’un Jim Morrison, il nous emmène dans un trip qu’il contrôle quasiment seul, puisque juste une guitare, quelques tambourins et une boite à rythme lui donnent la réplique…
Back in Black
Malgré la mort tragique de Bon Scott, le chanteur du groupe, AC/DC enregistre un an après « Highway to hell » cet album de la même veine et redoutable d’efficacité. Brian Johnson, le nouveau chanteur, est totalement à sa place et Angus Young, le leader guitariste, est au sommet de son art.
Black Sea
Album de la maturité et sans doute le plus consistant de tout le parcours du groupe, Black Sea paraît un an après l’excellent Drums and Wires. « Respectable Street » « Generals and Majors », « Towers of London » et « Sgt. Rock » sont des standards du groupe… Côté textes, le disque se distingue par un discours social appuyé.
Blizzard Of Ozz
Le sulfureux parcours d’Ossy Osbourne, après son départ de Black Sabbath, commence avec cet album et le succès du hit « Mr. Crowley », hommage à un maître de la magie noire. Les références à l’occultisme étaient déjà bien présentes chez Black Sabbath et feront, bien évidemment, partie de l’imagerie heavy metal.
Boy
Apparu au tout début des années quatre vingt, U2 va devenir le groupe numéro 1 de la décénie, voire de la suivante… Originaires d’une Irlande déchirée, ils vont incarner ce qu’on a nommé le « rock héroïque », un véritable son et surtout le retour à des valeurs où optimisme et fraternité prennent résolument le dessus sur la morosité ambiante et la crise.
Boys Don’t Cry
Le deuxième album des Cure est (déjà !) une compilation : des reprises du précédent disque et leurs premiers singles (« Killing an Arab », « Boys Don’t Cry » et « Jumping Someone Else’s Train »)… La page punk se tourne, les Cure en gardent l’énergie, le rock est (peut-être) mort, l’homme pas encore !
Closer
Ian Curtis, le leader-chanteur du groupe, apparaît ici comme une des figures les plus emblématiques du rock, entre un Jim Morrison ou un Kurt Cobain. Il se donne la mort à 23 ans au moment de la sortie de ce second et ultime album. Mais « Closer » va exercer longtemps sa fascination trouble, intemporelle… une perle unique et disque de légende.
Colossal Youth
Album événement… album étonnant !… Le trio hyper-minimaliste, originaire du Pays de Galles (Cardiff), composé des frères Moxham et de la chanteuse Alison Statton, publie ce « Colossal Youth » qui marque et s’affiche comme une réussite de la scène indépendante. Des accords de guitare étouffés, une basse funky, un orgue churchy et une boîte à rythmes portent la voix frêle d’Alison… Young Marble Giants se séparera peu de temps après sans donner suite à l’expérience.
Crimes of Passion
Ce deuxième album est celui de la consécration. Du rock dur et tendre, la voix de soprano de Pat et la guitare de Neil Giraldo (son mari) forment un cocktail qui va emmener cet album au top des charts. Les titres « Hit Me With Your Best Shot », « You Better Run » et « Treat Me Right » sont devenus des classiques du rock féminin.
Crocodiles
Groupe majeur de la new wave (même s’il laisse une empreinte un peu moindre que les Simple Minds, Cure, U2 ou Depeche Mode), le groupe de Ian McCulloch (chant, guitare) et Will Sergeant (guitare) installe, dès cet excellent premier album, son ambiance originale, néo-psychédélique et tourmentée. McCulloch, dont le timbre rappelle Jim Morrison, est assurément un grand chanteur !
Deface the Music
Le succès de « Something/Anything? » aurait pu être pour Todd Rundgren l’amorce d’une brillante carrière solo. Mais il décide en 74 de former Utopia pour explorer de nouveaux horizons. Parfois hermétique, le groupe amuse et surprend soudain avec ce « Deface » où il plagie le style Beatles et se livre au petit jeu de la composition « à la manière de »… Assez irrésistible ! « Hoi Poloi » pourrait être « Penny Lane » et « Life Goes On » « Eleanor Rugby »… à vous de trouver les autres !!!
Diana
Depuis le début des années 70 la diva des girls group vole de ses propres ailes, en solo, de hit en hit, mais c’est Bernard Edwards et Nile Rodgers de Chic qui lui offrent la meilleure vente de sa carrière. Juste retour des choses, puisque le disco est largement héritier de la pop-soul des années 60. Edwards et Rodgers produisent à la perfection… Seul reproche possible : Diana apparaît plutôt ici comme une lead singer invitée sur son propre album !
Double fantasy
Le dernier disque de John Lennon, peu de temps avant qu’il ne soit assassiné à New York… « Double fantasy » parce qu’il est composé pour moitié de chansons de Yoko Ono… l’autre moitié recèle quelques dernières perles du « fab four », telles « Woman », « Beautiful boy » ou – tragique ironie – « (just like) starting over » : « comme si on recommençait tout à zéro ».
Empty Glass
A la différence de Led Zeppelin, la mort du batteur Keith Moon en 1978 ne signe pas la dissolution immédiate des Who. Mais le groupe ne s’en remettra jamais, fera une tournée d’adieu en 82, reviendra plus tard… Pete Townshend souffre par ailleurs de sérieux problèmes de surdité (mais après tout Beethoven était sourd lui aussi !). Quoi qu’il en soit, dans ces circonstances, « Empty Glass » apparaît plutôt comme le premier album d’une nouvelle carrière. Une assez belle réussite, porteuse d’un certain questionnement « existentiel » de l’artiste.
End of the Century
Phil Spector, qui produit cet album, a toujours eu la vilaine réputation de « confisquer » le travail… mais même platinés les Ramones restent les Ramones, et cet album clos en beauté la grande période du groupe.
Fresh Fruit for Rotting Vegetables
Avec sa dimension politique et anarchiste révolutionnaire, Dead Kennedys est une sorte de pendant américain de Gang Of Four… en plus radical. Influencé par les Sex Pistols, c’est un groupe culte de l’underground californien. En 79, Jello Biafra, le leader-chanteur du groupe est candidat à la mairie de San Francisco avec un programme totalement hilarant… il arrive en quatrième position !!!
Gaucho
Le dernier grand Steely Dan… Trois douloureuses années ont été nécessaire pour en accoucher. Encore une fois, on fait appel ici à la crème des crèmes en matière de musiciens de studio. Beaucoup d’évenements douloureux vont accompagner cet album : suicide de la femme de Becker par overdose, une des meilleures chansons est effacée accidentellement par l’ingenieur du son et d’incessantes disputes… Malgré cela, « Gaucho » tient la route et fait même plus que ça… c’est une valeur sûre !
Get Happy!!
Comme pour faire oublier des propos malheureux qu’il a tenu à l’égard de Ray Charles, Elvis Costello enregistre un album très rhythm-n-blues. La démarche déroute, mais le succès commercial est malgré tout au rendez-vous. Costello y fait plus que jamais figure d’encyclopédie vivante de la pop. Un album fleuve qui mêle rage, humour, cynisme, mysanthropie, sensibilité…
Heartattack And Wine
Tom Waits tient beaucoup la guitare sur cet album. La tonalité générale, plutôt blues, glisse parfois vers la comédie musicale (« On the Nickel », « Ruby’s Arms »). Magnifiquement produite, c’est une somptueuse chronique soft rock du clochard génial.
Hotter Than July
Après la période faste 1971/1976 et les six albums énormes qui le consacrent, Stevie Wonder marque une pose. Il enregistre en 79 une B.O. de film, laisse passer l’ouragan punk et le vent disco qui l’influence à peine… « Hotter Than July » le ramène au premier. Entier, égal à lui-même, le surdoué de la soul place « Master Blaster (Jammin’) », un hommage à Bob Marley, au sommet des charts. Il dédie aussi cet album à Martin Luther King à l’occasion de l’anniversaire de sa mort (le vibrant « Happy Birthday »).
Hypnotised
Dans la mouvance punk européenne, les Undertones se distinguent par la puissante voix de leur chanteur, Feargal Sharkey, son timbre particulier et ses effets vibrato. Ils se font les champions de la chanson ultra courte, dans la tradition des sixties dont ils tirent évidemment toutes leurs sources… Une fraîcheur et un dynamisme juvéniles qui font encore mouche bien longtemps après leur séparation (en 83).
I Just Can’t Stop It
En respectant une stricte parité (trois anglais, trois jamaïcains), les (English) Beat (« english » pour les différencier de leurs homonymes) réalisent aussi un parfait metissage entre la pop et les musiques « ethniques ». Leur ska-rock fait un tabac en Angleterre où ce premier album reste classé pendant un mois et demi.
In the Flat Field
Bauhaus marque le début des années 80 en s’installant comme le véritable initiateur du rock gothique. Ambiance pesante et froide, minimalisme musical, sont les marques de fabrique de ce groupe post-punk qui joue aussi à l’occasion sur les références au glam de Marc Bolan ou Bowie. Une dimension synthétique et expérimentale couronne le tout… Sombre (comme il se doit), un premier album remarquablement abouti.
Iron Maiden
En 1980, après une longue série de concerts et plusieurs changements au sein du groupe, Iron Maiden enregistre son premier album. En dépit d’une production assez faible, ce disque contient quelques classiques encore joués sur scène de nos jours, et laisse entrevoir les immenses capacités du groupe. A noter : le titre « Sanctuary » a été rajouté sur le track-listing de l’album très récemment. Chroniqué par Euhlain
Kaleidoscope
Changement de personnel au sein de Banshees, mais Siouxsie garde le cap, et Kaleidoscope est un sommet. La voix de la sulfureuse chanteuse est magnifiquement portée par une orchestration parfaite, sur fond de rythmique obsédante ou somnambulique.
Kilimanjaro
Installé à Liverpool, The Teardrop Explodes est le groupe qui fait découvrir Julian Cope. Un premier album parfaitement réussi avec le son clean et la rythmique bien carrée caractéristiques d’une grande partie de la new wave, mais qui créé dans cette mouvance une originalité : le fait de puiser une grande part de son inspiration dans le psychédélisme.
Killing Joke
Killing Joke marque surtout par sa première période, son punk-rock rugueux et lourd, précis et métallique. Le groupe anticipe à certains moments le grunge de la décénie suivante. Après 85, il s’édulcore passablement et perd son identité en amorçant un virage pop/rock. Ce premier album, avec sa fraîcheur, est – logiquement – une bonne approche pour commencer à découvrir le groupe.
La déboussole
Au mois d’avril 1971, le magazine Rock & Folk classait Catherine Ribeiro dans les 10 meilleures interprètes au monde, aux côtés de Janis Joplin, Joan Baez, Tina Turner ou Aretha Franklin ! Ses albums avec le groupe Alpes vont effectivement interpeler la génération rock française des années 70. Au delà des étiquettes dont elle va trop souffrir (trop gauchiste ou trop « chanson », selon que !…), une immense carrière, marquée par une intégrité sans faille, à redécouvrir !
Los Angeles
X c’est la quintescence du punk rock de la côte ouest. Et ce « Los Angeles » est considéré par beaucoup comme l’un des meilleurs albums punk jamais enregistrés. A noter ici, pour le clin d’oeil, une version totalement ravagée et méconnaissable de « Soul Kitchen » de leurs anciens collègues de la région les Doors !
More Specials
Loin de simplement surfer sur un phénomène de mode avec la reprise des vieux rythmes jamaïcains en vogue, le groupe fait preuve d’une étonnante créativité et se montre totalement innovant. Le potentiel musical est impressionnant, les personnalités en présence aussi. C’est d’ailleurs en raison de dissensions internes que les Specials se séparent, une première fois en 83, puis officiellement en 85… avant de réapparaître épisodiquement, notamment en 90 puis en 95 !
Movies
Holger Czukay avait été le premier musicien de Can à s’aventurer en solo, dès 1969. Après la séparation du groupe il s’impose comme une personnalité déterminante de l’underground et du rock expérimental européen. Son travail est souvent rapproché de celui de Brian Eno, David Byrne, David Sylvian ou Robert Wyatt. Holger va poursuivre une collaboration durable avec Jaki Liebezeit, le batteur de Can. « Movies », sur un mode de jams progressives, est un album plaisant et très accessible.
Orchestral Manoeuvres in the Dark
Paul Humphreys et Andy McCluskey forment Orchestral Manoeuvres in the Dark en 1978 à Liverpool. C’est l’une des manifestations les plus emblématiques de la new wave par son retour au romantisme et l’utilisation massive des synthétiseurs et de la programmation… Des mélodies pop détachées, portées par une instrumentation qui forme une sorte de pont entre Kraftwerk et la techno.
Organisation
Orchestral Manoeuvres in the Dark (qui deviendra OMD en 1983) connaît un succès considérable alignant les hits. « Enola Gay », sur l’angoisse de la guerre nucléaire, est un énorme tube en Angleterre et en France. Mais le groupe ne tombe pas dans la facilité et se montre souvent captivant (les presque 7 minutes de « Stanlow »)…
Peter Gabriel 3
Entre le départ de Genesis et les tubes FM formatés de « So », cet album est généralement considéré comme le grand essentiel dans la carrière solo de Peter gabriel. Ambiance introspective et sombre, équilibre entre textes et musique… et des invités de marque : Phil Collins, Robert Fripp ou Kate Bush.
Pretenders
Derrière son leader, la remarquable chanteuse Chrissie Hynde, Pretenders va représenter un chaînon essentiel entre le punk rock et la new wave. Puisant leurs racines dans la musique des sixties, notamment chez les Kinks, ils vont marquer les années quatre vingt.
Remain in Light
Le mariage avec les rythmes africains amorcé sur le précédent disque se confirme sur cet album beaucoup plus travaillé et qui propose aussi une nouvelle synthèse rock-soul. David Byrne partage ici largement l’écriture des titres avec les membres du groupe et avec Brian Eno, à la production pour le troisième album consécutif.
Répression
L’album qui secoue l’Hexagone des années Giscard ! « Antisocial » est alors censuré… mais au delà de son contenu contestataire et provocateur (« Le Mitard » cite Jacques Mesrine, l’ennemi public n°1 !), « Repression » est une grande référence du hard rock français de l’époque (voire plus !). Le groupe est alors très lié aux membres d’AC/DC, le son s’en ressent, et l’album est dédié à Bon Scott récemment disparu.
Roulette russe
« Gaby » est le tube qui fait soudain exploser Bashung… Un succès tel que « Roulette russe », paru une première fois en 79, est ré-édité en incluant ce titre. Bashung, le looser et rocker maudit sort enfin du tunel après un début de carrière où il avait collectionné les échecs et projets sans suite. La rencontre et la complicité établie avec le parolier Boris Bergman sont déterminantes.
Rue de Siam
Malgré sa brêve durée de vie, Marquis de Sade écrit l’une des pages mémorables du rock français. Le groupe, issu de Rennes, arrive avec ce deuxième album à une belle maturité, doublée de la fragilité sensible qui lui garde fraîcheur et fait son charme. Entre new wave et rock progressif, une originalité certaine. Un rien de Joy Division, une influence jazz… et tout cela sonne un brin exotique : la french touch probablement !
Saved
Dans le sillage de « Slow train coming », Dylan enfonce le clou à la manière d’un fougeux télévangéliste et au désespoir des fans des premières heures, totalement déroutés ! Pourtant, encore une fois, le disque est très réussi avec cette fois une forte connotation gospel dans les arrangements musicaux.
Scary Monsters
Bowie tourne la page de l’expérimentation, il revient aux thèmes de sa période glam et à un rock plus accessible (« Ashes to Ashes »). C’est le dernier grand essentiel d’une carrière qui ne s’arrête bien sûr pas là… Il clos simplement une décénie au cours de laquelle, au fil de son parcours, Bowie aura – en plus – apporté son aide aux Lou Reed, Iggy Pop et autre Mott The Hoople…
Searching for the Young Soul Rebels
Formé en 1978, Dexy’s Midnight Runners est une curiosité un peu trop vite oubliée : une bande de fêtards plutôt instables, emmené par Kevin Rawland, se lance avec bonheur dans un grand écart inattendu entre punk et soul. Le résultat est parfois proche du ska et constitue, avec ce dernier, un bel instantanée du vent de liberté qui souffle sur l’Angleterre d’alors.
Second Edition
« Seconde Edition » (autre pressage de l’album anglais Metal Box) ne ressemble vraiment à rien de que l’on connaisse (ou quelque chose entre Captain Beefheart et Can), oeuvre à la grandeur glaciale où PIL continue encore et toujours à dénoncer les travers du rock system… et du system tout court !
Seconds of Pleasure
L’association de Dave Edmunds et Nick Lowe au sein de Rockpile ne pouvait manifestement pas durer : les deux musiciens s’adorent mais ne sont jamais d’accord sur rien ! Le groupe, formé à la fin des années 70, implose rapidement, laissant tout de même à la postérité ce célèbre album, emblématique d’une époque qui renoue avec ses sources rock-n-roll.
Seventeen Seconds
Le véritable deuxième album du groupe… Enregistré et mixé en treize jours seulement « Seventeen Seconds » est saisissant de dépouillement. Il n’y a, musicalement, que l’essentiel. Bel exploit : les Cure réussissent à faire « moins avec plus de monde »… puisque la formation, de trio, est maintenant passée à quatre musiciens !!
Solo in Soho
Disparu en 86, Phil Lynott le fondateur de Thin Lizzy, est une sorte de martyr du rock Irlandais. Il publie des recueils de poèmes et enregistre en solo. Ce premier album très diversifié est remarquable. On y retrouve son sens aigu de la mélodie. Côté musique on relève une participation de Mark Knopfler (Dire Staits) sur « King’s Call ».
The Blues Brothers (Original Soundtrack)
Bande originale du très délirant film du même nom, « The Blues Brothers » est un nouveau cocktail détonnant ! La rythmique et les sections de cuivres sont à nouveau redoutables d’efficacité. Le fameux « Everybody Needs Somebody to Love » devient un classique. Malheureusement le décès de John Belushi en 82 va stopper la carrière de ces gag-men en route vers une très authentique reconnaissance musicale.
The Concert (live)
Enregistré le 31 janvier 1970 au Oakland Coliseum en Californie lors de la tournée de l’album « Cosmo’s Factory », ce live présente le groupe au complet (avec Tom Fogerty) au sommet de son art et livrant une de ses meilleures prestations… de « Green River » à « Travelin’ Band » en passant par les incontournables « Proud Mary » et « Fourtunate Son »… (Pour la petite histoire, une première version de l’album s’intitulait « The Royal Albert Hall Concert », avant que la maison de disques ne se rende compte de sa bourde et ne corrige rapidement le tir !!!) Chroniqué par Pierre-André Bague
The Correct Use of Soap
Magazine va bientôt disparaître mais lègue à la postérité cette seconde pièce d’anthologie (avec « Real Life »), un brillant ensemble, à la fois complexe, paranoïaque et coloré. Quelques sentences emblématiques stigmatisent toute une époque : « Veux-tu la vérité ou bien rester sain d’esprit ? »… « Je connais le sens de la vie et ça ne m’aide pas beaucoup »… « Seul mon irritabilité me garde en vie, avec l’envie de me battre » !
The Game
Trois ans après News of the world, Queen enfonce le clou. Nouveaux hits sur cet album : « Crazy little thing called love » et « Another one bits the dust » ! Le son du groupe s’est enrichi d’un synthétiseur, le look a changé, mais Freddie Mercury et Queen s’imposent comme des incontournables de la décénie.
The Psychedelic Furs
Formés en 1977 dans la banlieue sud de Londres, dissous en 93, les « Furs » incarnent parfaitement la transition « after punk » / new wave. A mi-chemin de la majestuosité déspèrée de Joy Division et du dynamisme électrique de U2, le groupe va signer quelques titres emblématiques des années 80. On peut relever, dès ce premier album, les saisissants « Sister Europe » et « Imitation of Christ »
The Return of the Durutti Column
Intitulé avec humour « Le retour », ce premier album de Durutti est une originalité dans le paysage musical de l’époque. Vini Reilly et sa guitare impressionniste pourrait apparaître comme un Claude Debussy égaré au pays des punks. Marqué par Ian Curtis et Joy Division, il choisit, lui, les océans de réverbération pour noyer sa neurasthénie et son jeu à la fluidité impressionnante… Apaisant ou soporifique, selon les goûts, l’humeur… ou l’heure d’écoute !
The River
Très prolifique, avec une formule pourtant basique (qui n’est pas sans rappeler le meilleur de Creedence), Springsteen sort ce double album qui sera son premier n°1 aux USA. La portée sociale est toujours présente (lui-même est issu de la working class), mais il évite la dramatisation et le ton est parfois très humoristique (« Sherry Darling » ou « I’m a Rocker »).
Too Much Pressure
Un peu injustement, au moment du grand engouement « ska revival », les Selecter obtiennent de moins bonnes critiques que Madness, the Specials ou les (English) Beat. Il est vrai qu’ils enregistrent essentiellement un sommet, ce fantastique premier album. A retenir, entre autre, parce que le groupe dispose alors d’une botte secrète, Pauline Black, l’une des meilleures chanteuses du genre.
Triumph
Alors que le premier album significatif de Michael (« Off The Wall ») vient de sortir, Les frères Jackson se retrouvent pour enregistrer et produire ce qui est généralement considéré comme l’aboutissement et le sommet de leur carrière… un très grand moment de pop-funk !
Truth Decay
Avec une discographie personnelle plutôt sporadique, T-Bone Burnett va surtout installer sa notoriété par ses nombreuses collaborations et son travail de producteur. Il devient, notamment à partir des années 80, une éminence du rock américain. « Truth Decay », 8 ans après son premier album, est une belle réalisation balançant – comme tous ses autres disques – entre folk raffiné et racines du rock-n-roll.
Unbehagen
Nina Hagen, avec son excellent groupe, confirme la réussite du premier album. Même si l’effet de surprise est passé, son immense palette vocale et la collision de structures et d’ambiances musicales contrastées secouent à nouveau. Sa notoriété (sulfureuse !) est désormais mondiale.
Underwater Moonlight
Ephémères mais déterminants les Soft Boys, de Cambridge, sont parmi les premiers à sortir le punk de l’impasse où il s’était engouffré avec une froide détermination. Après le séisme auto-destructeur, ils ébauchent l’alternative qui donnera malgré tout un avenir au rock. Cela passe par un retour au son du début des années 60 (Byrds, Beatles) et une bonne dose d’humour british.
Vienna
Techno-pop ou synthé-rock, après le départ de son premier chanteur, John Foxx, Ultravox trouve le style avec lequel il va marquer. Vienna est un remarquable album, une sorte de rock « aristocratique », dans son emballage très design… Le groupe inaugure la formule qui fait les belles heures d’Eurythmics et apparaît comme un précurseur de l’électro-pop.
Voices
Depuis la première moitié des années 70, Hall and Oates est l’une des grandes réussites aux USA, où le duo se place commercialement entre les Everly Brothers et Simon and Garfunkel. Leur pop-soul sophistiquée s’adapte au début des années 80 à la new wave. Un succès moins évident en Europe, et ils sont quasiment ignorés en France, où « Everytime You Go » fait tout de même partie des hits bien connus (mais pour sa reprise par Paul Young).
Wheels of Steel
Saxon est l’un des premiers leaders de la nouvelle vague du heavy metal britanique, aux côtés d’Iron Maiden et Def Leppard. En cette période post punk, le groupe peine à trouver un contrat discographique en Angleterre et se réfugie finalement en France chez Carrère. Ce brillant « Wheels of Steel » est devenu un classique et, sans être forcément le meilleur, reste le plus gros succès du groupe.
Zenyatta Mondatta
Le troisième album du groupe se distingue par une plus grande diversité que les précédents, une petite conotation orientale aussi. Une évolution qui préfigure un peu le futur parcours de Sting. La formidable rythmique de Stewart Copeland est ici plus que jamais la base sur laquelle repose le bel édifice.