Les albums rock de 1964

A Hard Day´s Night
Enthousiasme, fraîcheur et un incroyable dynamisme font de ce disque le meilleur probablement de la première période. C’est aussi le premier à ne comporter aucune reprise. La première partie de l’album constitue la bande originale du film « A hard day’s night » (de Richard Lester) qui rend parfaitement compte de la joyeuse ambiance de folie qui entourait le groupe à cette époque.

A Love Supreme
Controversée par les puristes du jazz, le saxophoniste John Coltrane n’appartient pas non plus au monde du rock. Pourtant son influence est considérable sur nombre de musiciens chevelus ! Son approche quasi spirituelle de la musique va faire école, même au delà du jazz rock. Et puis « A Love Supreme » est généralement considéré comme l’un des disques les plus importants jamais réalisés… pourquoi nous en priverions-nous ?!

Beatles For Sale
Les « quatre garçons dans le vent » sont devenus une affaire commerciale gigantesque et (clin d’oeil ?) ce troisième album s’intitule « Beatles à vendre » ! Pour la petite histoire on retiendra que Ringo Starr apparaît ici comme lead chanteur avec une reprise dans un genre « country-rock » (Honey don’t), style vers lequel ira sa prédilection plus tard pour ses albums en solo.

First R&B Festival
Très justement surnommé plus tard le « 1er supergroupe » de l’histoire, The Steampacket réunit Long John Baldry, Brian Auger, Julie Driscoll et Rod Stewart (qui était juste avant cela roadie des Yardbirds !). Cet album est l’une de ses rares traces discographiques. Il s’agit d’un festival organisé et capturé par Georgio Gomelsky, le manager des Yardbirds, qui réunit sur scène, outre Steampacket, le Spencer Davis Group, les Yardbirds et la légende du blues Sonny Boy Williamson… !

Five Live Yardbirds
Les Yardbirds, groupe de légende, va voir se succéder en son sein trois des plus fameux guitaristes de l’histoire du rock : Eric Clapton, Jeff Beck et Jimmy Page. Clapton est membre du groupe jusqu’en 1965 et partira ensuite rejoindre les Blues Breakers de John Mayall.

Folk Singer
Muddy Waters, pilier du Chicago Blues et du Blues électrique, laisse ici de côté le son saturé de sa guitare électrique. Ces sessions montrent un Muddy Waters retournant à ses racines sudistes en interprétants ses standards de façon acoustique pour une sorte de Unplugged avant l’heure… Chroniqué par Pierre-André Bague

Four Tops
Après un début de carrière dans les années 50, les Four Tops signent chez Tamla Motown. Ils vont devenir très rapidement l’un des groupes phares du label. « Baby I Need Your Loving » est un tube mondial, qui sera suivi par de nombreux autres tout au long des années 60. Ce groupe vocal, qui passe avec aisance de la soul au pop-rock, est l’un des plus fameux des Etats-Unis.

It’s My Way!
Buffy Sainte-Marie est une amérindienne née dans une réserve canadienne. Elle va devenir une militante de la cause des indiens d’Amérique, mais également de toutes les grandes causes sociales. Donovan fera un hymne pacifiste de « Universal Soldier » et « Codine », reprise par de très nombreux artistes, est la première chanson à parler des revers de la drogue.

It’s the Searchers
Les Searchers, originaires de Liverpool comme les Beatles, sont, après ceux-ci, parmi les plus gros vendeurs de disques jusqu’en 1965. Spécialisés dans la reprise de succès américains, ils affichent de remarquables qualités d’instrumentistes et de brillantes harmonies vocales… Une longévité exceptionnelle : aux dernières nouvelles, le groupe existe encore aujourd’hui !

Kinks
Les Kinks de Ray Davies sont, avec les Who et les Small Faces, parmi les principaux groupes « mods » (parkas, chaussures italiennes et scooters !). Ils marquent fortement les débuts du rock avec, notamment leur premier hit « You Really Got Me », pièce d’anthologie des sixties.

Live at the Star Club, Hamburg
Un live historique et l’un des plus grands disques de rock-n-roll jamais enregistrés !… Le piano sauvage de Jerry Lee Lewis est devenu dans l’histoire aussi célèbre que la Gibson demi-caisse de Chuck Berry. Lewis dit de lui-même qu’il a depuis toujours « la musique dans les veines et la foudre dans la main droite ». Une forte personnalité et un jeu boogie qui influencera nombre de musiciens.
![Looking at Long John Baldry (The UA Years 1964-1966) [Import USA] Compilation, Import, Remasterisé par Long John Baldry Looking at Long John Baldry (The UA Years 1964-1966) [Import USA] Compilation, Import, Remasterisé par Long John Baldry - Le répertoire est principalement blues/soul standards, avec un soupçon de gospel jeté dans le mix. Les pistes ont été bien choisies et conviennent parfaitement à la voix distinctive de Baldry](https://discrock.com/wp-content/uploads/2021/07/long-john-s-blueslooking-at-long-john-baldry-1964-discrock-1024x1024.jpg)
Long John’s Blues/Looking at Long John
A l’instar de John Mayall, Long John Baldry est une figure historique du British Blues, grand initiateur comme lui du Blues Boom. A 16 ans il joue avec Charlie Watts, le futur batteur des Rolling Stones. Il travaille également au tout début des années 60 avec Rod Stewart. Cette ré-édition de 1995 contient l’intégralité des deux excellents premiers albums aujourd’hui introuvables.

Presenting the Fabulous Ronettes Featuring Veronica
Les Ronettes, de l' »écurie » Phil Spector, font partie du paysage musical des sixties. Ce trio féminin se distingue par de nombreux tubes, dont l’énorme « Be My Baby ». Mais aussi par Ronnie Bennett (future épouse de Spector)… qui est la première chanteuse sexy !

Rag Doll
Calqués sur le modèle des groupes vocaux noirs des années 50, lxBeatles). Un immense succès sur la côté Est, mais pas seulement puisqu’ils font partie des 20 plus gros vendeurs de disques de tous les temps !…

Red Hot from Alex
Initiateur et père du british blues au début des années 60, mais également influencé par le jazz, Alexis Korner est une personnalité essentielle de la scène anglaise. Véritable parrain des Rolling Stones (il est à l’origine de leur formation), il aura accueilli dans son Blues Incorporated : Mick Jagger et Charlie Watts, Jack Bruce et Ginger Baker, Eric Burdon, Long John Baldry… pour n’en citer que quelque uns !

St. Louis to Liverpool
On pensait le mythe usé et sur la pente descendante au profit de la pop anglaise, mais Chuck Berry, en faisant un clin d’oeil à la ville des Beatles, dégaine en 1964 l’un de ses plus grands albums. Il ajoute à son impressionnante collection des standards comme « No Particular Place to Go » ou « You Never Can Tell », affichant contre toute attente une forme éblouissante.
![THE ANIMALS IMPORT US 1964 [SE4264] VINYL LP THE ANIMALS IMPORT US 1964 [SE4264] VINYL LP - Leur personnalisation du traditionnel "The House of the Rising Sun" (le "Pénitencier" de Johnny !) s'impose d'emblée comme l'un des plus gros hits pop de l'histoire](https://discrock.com/wp-content/uploads/2021/07/the-animals-usa-1964-discrock-1024x1024.jpg)
The Animals (USA)
Les Animals, fondés par Alan Price et Eric Burdon, connaissent au début des années 60 un succès similaire aux Beatles et Rolling Stones. Ils ont les mêmes sources, le rhythm-n-blues, le rock-n-roll. Leur personnalisation du traditionnel « The House of the Rising Sun » (le « Pénitencier » de Johnny !) s’impose d’emblée comme l’un des plus gros hits pop de l’histoire.

The Five Faces of Manfred Mann
Manfred Mann est une institution du rock anglais des années 60, dont le succès aurait très bien pu faire de l’ombre aux Rolling Stones. Fondé par le pianiste de jazz qui donne son nom au groupe, la formation développe dans un premier temps une pop très influencée par le rhythm-n-blues.

The Rolling Stones
Le premier album des Rolling Stones… Essentiellement composé de reprises, on retiendra pour l’histoire qu’il contient la première chanson signée « Jagger/Richard », « Tell me (you’re coming back) ». Le choix des chansons est déjà révélateur : quand les « gentils » Beatles font dans la chanson d’amour à l’eau de rose, les « vilains » Stones vont faire dans la « provoc » : « I just want to make love to you » !

The times they are a-changin´
Dylan persiste et signe avec cet album extrêment dépouillé (une voix et une guitare). « les temps sont en train de changer » effectivement, et Dylan l’a compris. Il fustige les tares d’une amérique bien-pensante où règne encore des injustices criantes.

The Zombies
Les Zombies, assez largement oubliés aujourd’hui, font partie de toutes les bonnes compilations des années 60. Avec leur pop typiquement britanique, ils sont l’un des seuls groupes à rivaliser vraiment avec les Beatles sur le plan mélodique. Malgré leurs premiers succès précoces, « She’s Not There » et « Tell Her No », la carrière ne va pas suivre… les Zombies, groupe maudit ?!

Tobacco Road
Pas du tout originaires de Nashville, mais bien anglais, les Nashville Teens se distinguent sur les scènes du début des années 60 par leurs reprises. Ils sont l’un des premiers groupes à faire un hit du standard qui donne son nom à cet album. On les retrouvera comme accompagnateurs des concerts européens de Chuck Berry, Carl Perkins, Gene Vincent ou Jerry Lee Lewis (le fameux « Live at the Star Club »).

Wednesday Morning, 3 am
Avec seulement quelques albums, le célèbre duo new-yorkais va marquer la jeunesse étudiante des années soixante avec une musique « intelligente ». Il fait partie des inventeurs du folk rock qui sera un courant majeur de la décennie. Cet album contient une première version de « The Sound Of Silence », titre emblématique et tube éternel !

Where Did Our Love Go?
Les Supremes, fleuron du label Tamla Motown, vont être les premières super star américaines. C’est aussi incontestablement le groupe de chanteuses le plus populaire de tous les temps. Elles vont aligner tout au long des années 60 une incroyable série de tubes, comme ici les méga « Where Did Our Love Go » et « Baby Love ».