Les albums rock de 2003

Cuckooland
Six ans après son dernier album consistant, Robert Wyatt se remet à l’ouvrage avec la complicité de quelques amis, les ex-Roxy Music Brian Eno et Phil Manzanera notamment, et David Gilmour dont la griffe est évidente dans le superbe « Forest ». La coloration est très jazz. Le style est toujours aussi particulier, inimitable : ça ressemble à du Wyatt, point barre !… à celui des grands moments d’inspiration trouble et saisissante. On aime ou on suffoque, mais ça laisse rarement de marbre !

Dub Side of the Moon
Eh oui, pour ceux qui n’y croient pas encore, cet album est bien une reprise du classique de Pink Floyd « Dark Side of the Moon » version reggae-dub ! Une fois la surprise et la crainte effacées (à peu près au moment où le disque commence à tourner sur la platine…) on se rend compte du potentiel de ce groupe qui a sévit de nouveau en 2006 en reprenant des classiques de … Radiohead ! Un voyage enivrant ! Chroniqué par Jérôme

Elephant
Premier album des White Stripes sorti sur un major (en l’occurence, V2), « Elephant » n’est pas un album conventionnel. Au fur et à mesure que le succès du groupe grandit, leur talent et leur nécessité à créer de nouveau suivent le même chemin. Un mélange de blues, de punk et de garage rock made in Detroit City. Chroniqué par Jérôme

Fever to Tell
Formé en 2000 à l’issu d’une rencontre dans un bar new yorkais entre la génialissime et hystérique Karen O et le guitariste Nick Zinner, Yeah Yeah Yeahs est l’un des groupes majeurs de la scène garage punk underground. Avec une énergie très proche de celle des Kills, ils distillent dans ce premier album un son rageur et déjanté qui n’a rien à envier à celui de leurs voisins, les Strokes. Chroniqué par Jérôme

Get Born
Issu de la nouvelle vague rock des années 2000 comme les White Stripes, Strokes et Libertines… Jet, originaire d’Australie, est un savant mélange de Beatles, Kinks, Oasis, AC/DC et d’Iggy Pop, le tout avec une très grande dose d’énergie. « Get Born », avec le tube « Are you gonna be my girl? » qui remporte un succès planétaire, fait suite à un premier quatre titres (« Dirty Sweet ») auto-produit en 2002. Chroniqué par Pierre-André Bague

Hail to the Thief
Avec ce sixième album studio, Radiohead semble revenir à ses premiers amours pop/rock après le détour électro « Kid A/Amnesiac ». En réalité, « Hail to the Thief » est un mélange, un aboutissement aux cinq précédents albums. Après une ouverture digne des deux précedents opus (« 2+2=5 »), le groupe renoue avec le son acoustique du piano (« Sail to the Moon ») et propose des morceaux toujours aussi originaux: « Suck Young Blood », « There There », « A Wolf at the Door »… Chroniqué par Jérôme

How the West Was Won
Il n’existait à ce jour que deux albums live de Led Zeppelin : la B.O. du film « The Song Remains the Same » et la compilation bootleg « BBC Sessions » que Jimmy Page remastérise et publie officiellement en 1997. « How the West Was Won », triple album tardif, corrige donc un peu la carence… L’Ouest en question, c’est la Californie et deux concerts enregistrés à Los Angeles et au Long Beach Arena, les 25 et 27 juin 1972… du vrai Led Zep de la grande période !

Keep on Your Mean Side
Premier album du duo anglo-américain Jamie « Hotel » Hince/Alison « VV » Mosshart, « Keep on The Mean Side » fait partie de la nouvelle vague rock des années 2000. Un son très épuré, très rock et donc très proche, selon la presse, des Whites Stripes. Un rapprochement d’autant plus tentant (Même si les intéressés revendiquent P.J. Harvey, le Velvet et Royal Trux comme influences immédiates) qu’ils enregistrent (en deux semaines !) dans le studio Toe Rag, comme l' »Elephant » des sus-nommés ! Chroniqué par Jérôme

Let It Be… Naked
En 2003 sortait ce magnifique disque qui rendait justice aux chansons de l’album « Let It Be », en les débarassant des choeurs sirupeux et autres orchestrations pompeuses dont Phil Spector les avait alourdi à l’époque. Un vrai trésor pour les fans !… Le moins que l’on puisse dire, en effet, c’est que la sortie de l’original avait fait polémique, créant le mécontentement de Paul McCartney notamment… qui reprend donc ici l’initiative ! Chroniqué par Euhlain

Mary Star of the Sea
Au mois de décembre 2000, Smashing Pumpkins se sépare. Billy Corgan collabore avec New Order (on le trouve en invité surprise du l’album « Get Ready »). Assez rapidement son projet personnel s’affine et prend pour nom « Zwan ». Le groupe donne quelques concerts californiens, mais la sortie de « Mary Star of the Sea » coincide avec sa dissolution… et un Corgan qui s’en excuse presque en déclarant que « son coeur est encore avec Smashing Pumpkins » !

More Jack Than God
Sous un titre ironique, allusion à Eric Clapton (« Dieu » !) avec lequel il a autrefois partagé un bout de chemin, Jack Bruce propose un album d’une grande densité, sans doute l’un de ses meilleurs depuis ceux des années 70. On y retrouve la coloration particulière qui lui est propre. L’enregistrement, parfait, est bien de ce siècle mais les tournures harmoniques rappellent furieusement parfois certains morceaux du Cream d’il y a 40 ans (déjà !).

O
Dans la lignée récente d’un David Gray ou d’un Jeff Buckley, proche aussi de Ryan Adams, Damien Rice appartient à une nouvelle génération de songwriters. Un premier album très réussi au folk tranquille et dépouillé, enrichi parfois d’orchestrations chamber pop et de voix d’opéra façon Scott Walker.

Reflections
On a souvent comparé le metal à la musique classique. Le rapprochement est d’autant plus facile avec ce quartet finlandais qui ajoute au genre des violoncelles. Le groupe s’est fait fortement remarquer dès son premier album « Plays Metallica By Four Cellos » qui proposait des versions classiques des chefs d’oeuvres du groupe. « Reflections » est l’album de la confirmation… ! Chroniqué par Jérôme

The Long Road
Pour leur quatrième album les frères Kroeger ont sorti un album très « poli » mais très efficace. Une grande polémique est née sur Internet sur les grandes similitudes entre « How You Remind Me » et « Someday ». Malgré cela leur tournée fut un succès et 5 millions d’albums vendus prouvent la qualité de leur rock.

The Ultimate Collection – Spirit of the Irish
Comme son nom l’indique « The Dubliners » est un groupe de musique traditionnelle irlandaise originaire de Dublin en Irlande. Fondé en 1962 autour de Ronnie Drew (chant/guitare), Luke Kelly (Guitare/Banjo), Ciaran Bourke (Guitare/flûte irlandaise, harmonica), Barney Mc Kenna (Banjo), leur répertoire se compose au départ de traditionels, puis avec l’arrivée du succès fin 60’s, le groupe écrit ses propres chansons tout en gardant les deux pieds dans la tradition… Chroniqué par Pierre-André Bague

Think Tank
Encore un grand disque de Blur… décidément un grand groupe ! Graham Coxon a quitté le navire, mais cela ne remet pas tout en cause comme on aurait pu le craindre. Damon Albarn capitalisant son expérience avec Gorillaz, les sources se diversifient encore : funk, dub, electro, world music… sans nuire un seul instant à la cohérence de l’album. Du grand art !

Youth and Young Manhood
Kings of Leon propose sa version survoltée et garage rock d’un Creedence Clearwater Revival ou d’un Lynyrd Skynyrd. La formation, originaire du Tenessee, commence fort avec ce « Youth and Young Manhood » qui lui assure un succès honorable avec les titres « Red Morning Light » et « Molly’s Chambers »… et avec ses premières parties des Strokes. Une renommée qui grandit, en suscitant un regain d’interêt pour les jeunes générations pour le southern rock. Chroniqué par Pierre-André Bague