Les albums rock de 2001
All Is Dream
Les nouveaux fans de Mercury Rev, révélation de fin de siècle, avaient tout à craindre du bug de l’an 2000 : « All Is Dream » appaise l’affreuse angoisse en s’inscrivant dans la veine de l’immense « Deserter’s Songs » !… S’il surprend moins que son prédécésseur, cet album est un grand moment de pop symphonique. Ca rappelle parfois McCartney, Neil Young quand il se fait majestueux, ou bien sûr, dans le genre, les Moody Blues.
Amnesiac
Après un détour par le folk (« Pablo Honey »), puis le pop rock (« The Bends », « OK Computer »), Radiohead s’essaie à l’électro mélancolique… « Amnesiac » (enregistré en même temps que « Kid A ») à forte dimension expérimentale, est un ensemble très construit qui parvient à créer une ambiance pesante mais étrangement agréable… Et le groupe ajoute ici quelques chefs-d’oeuvres à la musique contemporaine : « I Might Be Wrong », « Pyramid Song » ou encore « Knives Out » ! Chroniqué par Jérôme
Aqui, Ali, em Qualquer Lugar
Les reprises des Beatles sont évidemment légion… Dans le style latino, « Tropical Tribute to the Beatles » (1996) restait jusque là comme une référence intéressante mais fleurait parfois le collage artificiel. Rita Lee (ex-Mutantes) échappe ici à ce travers, on s’en demande même si Lennon et McCartney n’avait pas du sang brésilien !… Un album tout en finesse et plaisant de la première à la dernière seconde.
Dog in the Sand
Sans doute le meilleur album de Frank Black depuis « Teenager of the Year » et depuis qu’il a entamé une collaboration (plutôt dénigrée par les fans) avec les Catholics. Une rythmique souvent lente et lourde, parfois bleusy, installe des climats intéressants… qui interdisent, en tous cas, d’affirmer que la période la plus créative de Black appartient résolument au passé.
Double Dealin’
Repéré à l’âge de 5 ans par Willie Dixon dans le bar Blues que tenait son père à Buffalo dans l’etat de New York… Il apprend très tôt l’orgue et passe à la guitare avec une aisance déconcertante. Il joue pour Etta James, Little Milton et enregistre un duo avec Bootsy Collins. Il a une dizaine d’albums à son compteur dont cet excellent « Double Dealin' » qui laisse clairement transparaître son talent. Chroniqué par Pierre-André Bague
Each One Teach One
Le combo est typiquement celui d’un groupe de reggae jamaïcain, mais celui-ci est… californien ! Harrison Stafford (leader et guitariste) a fondé Groundation en 1998 avec des camarades (Marcus Urani, claviers et Ryan Newman, basse) de l’université de jazz, leur première influence. Avec ce deuxième album, le groupe s’inscrit dans la lignée des meilleurs groupes et musiciens du genre tels que Steel Pulse, Toots & the Maytals ou encore… Bob Marley & The Wailers. Chroniqué par Jérôme
Fire It Up
Très ancré dans le blues et énormément influencé par Jimi Hendrix et Cream, Bill Perry était sans conteste un des meilleurs représentants actuel du blues moderne. Grand animateur de la scène blues new yorkaise au côté de Popa Chubby, il était une valeur sûre du genre… Malheureusement ce grand musicien est décèdé en juillet 2007 d’une crise cardiaque, à seulement 49 ans. Pour se consoler il reste néanmoins sa discographie dont cet excellent « Fire It Up », qui a sa place au milieu des plus grands albums de blues contemporain. Chroniqué par Pierre-André Bague
Gorillaz
Depuis les années 80 et le fameux Spinal Tap on connaissait le concept du groupe virtuel, Gorillaz reconduit l’expérience avec, cette fois, le cinéma d’animation. Un projet vidéo, avec le producteur hip-hop Dan « the Automator » Nakamura et le dessinateur de B.D. Jamie Hewlett, et une construction musicale solide, fraîche et originale tissée par Damon Albarn (Blur), Miho Hatori (Cibo Matto), Tina Weymouth et Chris Frantz (Tom Tom Club).
Is This It
Encensés ou décriés par la presse, les Strokes de Julian Casablanca créent en tous cas l’événement avec la sortie de ce premier album. Leurs sources : Les Stooges, Television, Lou Reed… mais rien à voir avec de la simple copie, le groupe de new-yorkais trouve sa propre originalité dans un retour à un rock simple, sans fioritures et dans ce qu’il devrait toujours avoir d’essentiel : l’énergie !
La Nòvia
Grand explorateur de la planète musicale, Kawabata Makoto, à la tête du « collectif spirituel » Acid Mothers Temple, s’ (nous) offre ici un étonnant trip Occitan, en Grateful Dead (façon « Anthem of the Sun ») hantant les flancs boisés du Mont Lozère !… C’est juste l’une des multiples productions hallucinées (et hallucinantes !) de ce groupe qui n’en finit pas de revisiter les grands classiques du psychédélisme, de Terry Riley, John Cage, ou du Kraut Rock.
Lack of Communication
The Von Bondies est influencé par le punk (notamment The Cramps), le blues et la musique underground. Ce premier album montre un aspect brut de la musique du groupe avec le titre « Lack of Communication ». Même si l’album met en selle la formation de Detroit, son leader Jason Stollsteimer n’est pas satisfait de la production réalisée par Jack White des White Stripes… un Jack White qui prendra très mal les propos de son nouveau poulain et qui se fera un malin plaisir à lui refaire le portrait… Chroniqué par Pierre-André Bague
Live at the Fillmore East 1970
Retrouvées tardivement les bandes de concerts donnés à New York au mois de février 1970, présentent Ten Years After à l’époque de « Cricklewood Green », au sommet de sa forme. La scène a toujours été le lieu où le groupe a donné le meilleur de lui-même, et ce double album fait office de parfait best-off. Le groupe, qui va renaître de ses cendres, retrouvera d’ailleurs, après cela, audience auprès d’une nouvelle génération à l’aube du 21ème siècle.
Love and Theft
A l’aube du 21ème siècle la légende est toujours vivante et « Robert Zimmerman » sort soudain – à la surprise générale – ce que la critique s’accorde généralement à considérer comme son meilleur album depuis « Blood on the tracks » !
Origin of Symmetry
Tandis que la « rock critique » débat sur son originalité ou son manque de personnalité, s’évertue à trouver la catégorie où le classer, le trio poursuit sa route (passant d’une major à un label indépendant !) et conquiert une audience considérable.
The Moldy Peaches
Adam Green et Kimya Dawson s’adonnent avec le plus grand soin à l’approximation rythmique, mélodique et orchestrale façon Velvet ou Syd Barrett. Si les textes ne suivent pas toujours (tout le monde n’est pas Lou Reed), le concept ne manque pas de charme. Ca fait même merveille dans une pub de 30 secondes (« Anyone Else But You »). Sur l’album durant c’est autre chose, mais le groupe a trouvé son public… et ça fait parler dans les chaumières, c’est sûr !
They Go to the Woods
Les deux frères Herman Düne (André et David) nés de père français et de mère suedoise sont des icones du mouvement anti-folk qui se revendique du punk tout en utilisant des guitares acoustiques et des textes elaborés. Ce troisième album, largement inspiré de Sonic Youth et Neil Young, révèle enfin le groupe qui reste cependant un habitué des petites salles. Chroniqué par Jérôme
Toxicity
Formé au milieu des années 90 dans le sud californien, System Of A Down s’inscrit dans la lignée des Korn ou Deftones. Le groupe trouve un équilibre entre trash metal et un rock alternatif façon Jane’s Addiction. « Toxicity » joue sur des contrastes saisissants, passant brutalement du speed aux harmonies planantes, quasies pop (voire folk!) avec secondes voix et tout, et tout !… Bref, ça secoue pas mal quoi !
Vespertine
Un album très soft et tout en subtilité qui surprend certains adeptes… Si Björk semble se poser un peu après la musique du film « Dancer in The Dark » où elle fait ses débuts remarqués d’actrice, elle n’en poursuit pas moins sa route et l’exploration d’un univers musical qui lui est propre. Elle marie en tous cas avec succès les sonorités acoustiques à l’électronique.
Wake Up and Smell the Coffee
Dernier album avant la séparation du groupe, « Wake Up and Smell the Coffee », bien que ne comprenant pas de titre marquant tel que « Zombie » ou « Dreams » maintient le niveau atteint avec « To The Faithful Departed ». La jaquette rappelle celle du premier album de Pink Floyd sans Waters, « A Momentary Lapse of Reason » car il s’agit du même designer, Storm Thugerson. A noter l’excellente reprise d’Elvis Presley « In the Ghetto » dans cette version bonus de l’album. Chroniqué par Jérôme
White Blood Cells
Formé en 1997 à Detroit, haut lieu du rock US, le duo minimaliste Jack et Meg White mitonne sans complexe ses titres sur son home studio. The White Stripes contribuent avec bonheur au grand retour à l’esprit rock essentiel qu’on retrouve aussi chez leurs émules américains les Strokes, chez les Libertines en Angleterre, les Datsuns de Nouvelle Zélande ou les Hives suédois.
You Had It Coming
Jeff Beck n’aura donc jamais de cesse d’étonner et de défrayer la chronique ! Cette fois ci la surprise vient d’une rencontre surprenante entre le genre de prédilection du maître : le blues rock et … la drum’n’bass ! L’idée peut paraître saugrenue mais l’exploration de ce genre musical né en Angleterre dans les années 90 par l’un des plus grands guitaristes de tous les temps ne pouvait offrir que de bonnes choses. Le croisement des guitares rock et des sonorités métalliques prouve que l’on a pas fini d’inventer le rock ! Chroniqué par Jérôme