proto-punk
Virgin Fugs
Formés en 1964 à New York, les Fugs sont probablement le premier groupe underground de l’histoire. Ils chantent faux, ont des capacités musicales succintes et font le choix (judicieux) du lo-fi absolu. L’essentiel est ailleurs, dans les textes. Amis d’Allen Ginsberg, héritiers directs de la Beat Generation, ils sont libertaires, anarchistes, satiriques et posent, avant les Mothers et Captain Beefheart, les bases de la comédie rock subversive.
The Stooges
Originaire de Detroit, comme MC5, les Stooges moins politisés, mais sans doute plus violents encore, appartiennent à la même mythologie et vont devenir le groupe culte que l’on sait. Ce premier album, peut-être le meilleur, est produit par John Cale (Velvet Underground).
#1 Record
Après son expérience chez Box Tops, Alex Chilton rencontre Chris Bell et forme Big Star. La qualité des compositions proposées par le duo se révèle aussitôt. Ils ont influencé des groupes comme REM, Primal Scream et Tom Petty. Les Remplacements ont également écrit une chanson pour eux !
Radio City
Mal distribué, Big Star connaît aussi des tiraillements internes : Chris Bell ne se plaît qu’en studio, Chilton voudrait faire de la scène… ces entraves compromettent la réussite du groupe à l’époque (Bell claque d’ailleurs la porte avant la sortie de cet album). « Radio City » n’en est pas moins cité aujourd’hui dans toutes les bonnes anthologies comme la quintescence de la pop américaine des années 70.
Radio Ethiopia
Très attendu après le succès de « Horses », le deuxième album de Patti Smith se révèle beaucoup plus rock, moins poli, mais d’une qualité tout aussi exceptionnelle… avec, dans son foisonnement sonore brouillon, une remarquable unité de ton.
Freak Out!
Démarrage sur les chapeaux de roues pour l’immense carrière de Frank Zappa avec ce double album, florilège de chansons délirantes et de rock avant-gardiste et expérimental… L’humour et le sens de la dérision font ici définitivement la peau, bien avant les punks, à l’image platinée de la pop-star suffisante !
The Velvet Underground
Après le bruyant « White light », le Velvet, désormais présidé par le seul Lou Reed (qui a « poliment » viré John Cale), revient à la mélodie épurée, au charme hypnotique d’arrangements très souvent minimalistes. L’univers si particulier du groupe est là, à la fois délicat et obsédant.
The Rise and Fall of Ziggy Stardust
Sacré « meilleur disque de la année » , Ziggy Stardust raconte l’histoire d’une rock star débarquée d’un autre monde. Bowie s’inspire de Vince Taylor (le plus « scandaleux » des pionniers du rock-n-roll !) et de « 2001 Odyssée de l’espace » de Stanley Kubrick. Toujours accompagné de son fidèle guitariste Mike Ronson, Bowie réalise un sommet du glam… un album parfait !
Fear
Où l’on se rend compte que le Velvet Underground ce n’était pas Lou Reed seulement !… Brian Eno, Phil Manzanera (guitare) et Andy MacKay (sax) de Roxy Music viennent apporter un précieux concours. Les mélodies et les rythmes hypnotiques donnent à ce disque une tonalité très avant-gardiste…. du grand art en tous cas !
Heroes
Peut-être plus austère et dépouillé, plus efficace rythmiquement, que le précédent album, « Heroes » conserve la même structure mi-chantée, mi-instrumentale. La touche de Brian Eno devient plus présente. Un autre ténor du rock progressif vient apporter son concours, Robert Fripp, le guitariste et leader de l’immense King Crimson.
The Seeds
Avec un succès trop relatif, les Seeds, garage band californien, appartiennent à ces groupes incapables de rivaliser avec les grosses machines de leur époque mais dont les albums sont devenus des collectors de légende. Une carrière éphémère, en dents de scie, mais une influence évidente sur le punk rock ultérieur.
The Man Who Sold the World
L’idée communément admise est que David Bowie est une sorte de caméléon musical… caméléon de génie qui va, avec une rare intelligence, se glisser dans l’air du temps, accompagner les modes, pour finalement devenir un personnage central de la décénie. Après avoir été mod, puis songwriter hippie, il se ré-invente au début des années 70 en rock star androgyne et décadente.